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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

vendredi 15 août 2008

Paradoxes temporels (11/21)


Onzième épisode. 

 « C'était votre premier contact avec cet homme, celui de T cinquante ? » interrompe-je mon hôte.
« - Absolument ! Mais je ne savais pas encore qui il était. Simplement qu'il venait de mon futur et semblait me connaître. Inutile de vous dire que j'étais particulièrement troublé par cette rencontre. Et la suite de la soirée a été pénible : pas par la forme et son contenu habituel, même pour mes visiteuses noctambules, mais pour mon mental !
Un fruit avant de passer au salon. À moins que vous m'autorisiez à fumer mon cigarillo quotidien sur la terrasse. Il va y faire frais, mais vous êtes la bienvenue. » 

J'ai pris une clémentine, un vêtement, et nous avons franchi ensemble la porte vitrée, laissant mon hôte profiter de son cigare à l'odeur forte.
« Je ne fume pas à l'intérieur : ça empesterait au petit matin ! Et je déteste l'odeur. Mais je n'ai pas pu renoncer à ce petit plaisir. Un vieux garçon, chère Madame ! On ne se refait plus, à mon âge. »
Nous avons donc continué à papoter sur la terrasse, la mer d'un noir d'encre à nos pieds, quelques dizaines de mètres plus bas, le ciel zébré par l'éclat du phare plus haut à gauche.
Et il reprit son récit. 

Ce n'est que quelques jours plus tard que Pierre Lierreux retrouve Pery. Ils se cherchaient mutuellement.
- « On va prendre quelques coups de chaud à la lumière de notre beau soleil rouge ? Au solarium ?
- Comme vous voudrez ! »
Et d'éconduire une ravissante brune à forte poitrine du meilleur effet : une de perdue, dix de retrouvées... surtout ici !
- « Alors ? Ce test ADN ? Je ne suis porteur d'aucune maladie génétiquement modifiée, j'espère ?
- Amusant ! Non, pas que je sache. Il nous a permis de vous identifier comme un humanoïde certifié né d'une femme. C'est quel que peu rare, par ici.
- Personnellement, je n'en doutais pas trop, même si je peux vous avouer que je n'ai plus aucun souvenir de ce moment-là !
- C'est bien naturel. Tant qu'un « petit d'homme » ne peut pas dire « je », il n'imprime aucun souvenir. Et il lui faut au bas mot 24 mois pour dépasser le stade du singe, même savant ! Voire un peu plus pour la plupart d'entre nous. Vous m'avez dit vous appeler Lierreux. Seriez-vous avocat ?
- Stagiaire ! Absolument. Je partais à une audience à New-York quand je me suis retrouvé ici après un voyage infernal dans une cabine d'ascenseur folle.
- Racontez-moi ! » 

Et Patrick Cortinco de faire la narration détaillée de son arrivée et d'une partie de sa vie antérieure.
- « Je vais vous expliquer » finit par conclure Pery. « En fait, ma thèse porte sur les premiers temps de la « Fondation ».
- C'est quoi, décidément, cette fondation ?
- Une grosse entreprise supranationale créée à votre époque qui a pris une lourde suprématie en matière de conquête spatiale dès le XXIIième siècle. C'est l'époque où elle devient incontournable. Mais il a fallu beaucoup de génie de votre part et de la part de celle de vos successeurs pour y parvenir.
- De ma part ?
- Oui ! De votre part. Je connais les grandes lignes de votre avenir, parce que c'est un avenir collectif de l'humanité. Je me suis beaucoup aidé de vos biographes, et la plus étonnante aura été sans aucun doute possible Caré-Lebel.
- Connais pas !
- Forcément, en 2035, elle n'est pas née. Mais vous la rencontrerez plus tard, un ou deux ans avant votre mort.
- Vous délirez, mon ami !
- Pas du tout ! Craché juré. C'est de l'Histoire, tout ça. Et avec un grand « H » pour moi, mais pas encore pour vous. Et vous imaginez mon trouble, l'autre fois, d'être en face de mon sujet de thèse, en chair et en os ! C'est un peu comme si un pape ce serait retrouvé devant Jésus lui-même, ou qu'un bouddhiste soit en face de Bouddha !
- J'avoue que j'ai du mal... Je suis plutôt dans la position du type à qui un quelconque de ses descendants qui lui apporte les numéros du loto qui fera la fortune de la famille !
- C'est un peu ça ! Nous ouvrons, malgré nous, une boucle du temps.
- Une boucle du temps ? Rien que ça !
- Absolument !
- Je sais bien que tout ici est bizarre, mais n'auriez-vous pas abusé de quelques substances qui travaillent le neurone ? La moquette ? Les rideaux, par exemple ?
- Non rien de tout ça. Et je vous avoue que je ne suis pas très doué pour pouvoir exposer des concepts abstraits à mes contemporains. Paladovski le fera bien mieux que moi !
- Padalovski ! Enfin ! Quand le vois-je ?
- Dès que vous serez prêt à affronter votre futur. Car pensez bien que votre arrivée ici, pour nous, est un grand espoir.
- Ah bon ? En êtes-vous si sûr ?
- Mais absolument : nous sommes désormais sûrs que notre séjour ici prendra fin, tôt ou tard. Qui plus est, pour avoir lu les extraits de cette Caré-Lebel, je sais à peu près comment cela va se passer.
- Ah oui ?
- Pas tous les détails, naturellement, ce n'était que des synthèses. Mais ce dont nous sommes sûrs maintenant, c'est que vous, vous sortez et pour accomplir ce que la vie va nous réserver, à vous d'abord et à personne d'autre, et au reste de l'humanité ensuite, jusqu'à au moins y compris le moment où j'entre, malgré mes notes déplorables, à la « Fondation » avec mission de faire une thèse sur ses origines ! Manifestement pas l'effet du hasard, à mes yeux et depuis désormais. Quant à moi, je risque d'être le seul, avec vous, à rentrer d'où je viens, si votre biographe dit juste !
- Vous voulez dire que nous sommes victimes de quelques divinités qui se jouent de nos destins pour nous réunir tous ici, enfin vous et moi a minima...
- Et refermer une boucle du temps. Un paradoxe temporel !  C'est un peu ça !
- C'est absolument ridicule !
- Pas que je sache : il y en a assez peu semble-t-il. Trois ou quatre pas plus, et les premiers sont justement liés à vous.
- Je vous assure, je vous aime bien. Mais franchement, vous vous rendez compte que vous nous faites retomber dans le Moyen-Âge obscurantiste ou à la plus haute antiquité, quand Socrate n'avait même pas encore eu son délire de la grotte ?
- Vous vous croyez vraiment au Moyen-âge, ici ? Environné d'une technologie qui nous dépasse tous les deux ?
- Parfois, je me pose la question. Nous sommes dans un « ailleurs », mais lequel ? Et à quelles règles obéit-il ? Pour le moment c'est un grand mystère. Je comptais sur Padalovski pour m'éclairer un peu, mais s'il est aussi timbré que vous avec vos divinités trans-temporelles, je redoute le pire.
- Vous avez raison : il est pire que nous deux réunis !
- Alors allons-y ! Je sens que ça va décoiffer.
- Non pas tout de suite. Il faut auparavant honorer quelques donzelles de votre choix. On se retrouve à la porte de votre appartement à l'aube.
- Vous me faites rigoler ! Et si je n'ai pas envie d'honorer qui que ce soit ?
- Faites-le, Paladovski vous dira pourquoi c'est nécessaire.
- Vous avez une sœur ou une cousine à me présenter ? Une préférence affichée ?
- Pas spécialement, mais ces deux là-bas pourraient faire l'affaire. Vous prenez la brune ou la blonde ? » fit-il en désignant deux splendides créatures qui déambulaient plus loin d'un pas nonchalant. 

Ch. Caré-Lebel

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