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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

vendredi 1 août 2008

Paradoxes temporels (1/21)


Premier épisode. 

Lectrices et lecteurs (de ce « blog »),

Je m'implante aux lieux et place de votre auteur cybernétique préféré durant tout le mois d'août de votre époque, en 2008, sans sa permission et en profitant de son départ pour son lieu de vacances estivales. Hélas, je me dois d'effacer les textes qu'il vous avait réservés en prévision ! Désolée...
Il affirme n'avoir pas d'accès à internet pendant cette période-là, moyen par lequel il communique avec vous presque tous les jours ouvrables. 

D'après ce que je crois savoir, vous êtes nombreux à venir le visiter, même en été...
En fait, je vais étaler ma propre prose sur 21 jours. 21 de vos jours à vous pour raconter ce que j'ai à vous rapporter, participant à ma toute petite mesure à une histoire bien plus vaste, qui me dépasse, qui nous dépassera toujours tous.
Prenez-le comme d'une « nouvelle », un « mini roman ». De toute façon, les informations que recèlent ces écrits-là ne vous sont pas destinées et vous ne pourrez rien en faire.
Techniquement, c'est encore une affaire qui me dépasse, et même à mon époque, plus avancée que la vôtre, ça reste tout à fait étonnant !
Jusqu'à l'absurde. Jugez-en par vous-même... 

Avant tout, je me présente : Christina Caré-Lebel. Je suis journaliste et j'ai eu 36 ans cette année. Je suis plus connue, à mon époque, sous le nom de Ch. Lebel, mon prénom et le nom de ma mère.
Je travaille au « News-World » depuis un peu plus de 10 ans, après quelques études laborieuses qui m'ont faite passer par l'université d'Oxford, dans la banlieue de laquelle je suis née, là où j'ai étudié la philosophie et l'histoire, sans devenir ni philosophe ni historienne, puis à Harvard où j'ai étudié l'économie, sans devenir économiste.
Au « News-World », je suis d'abord entrée en qualité de pigiste, rubrique « chiens écrasés », à une époque où j'avais un besoin urgent de payer régulièrement mon loyer, pour devenir, au fil du temps, une chroniqueuse et enquêtrice à thème appréciée... au moins par mes chefs et surtout les études de marché. 

J'ai été mariée une fois. Avec mon amour d'enfance et d'antan, pour divorcer deux ans plus tard à mon grand désespoir. John, mon ex-mari, un diplomate britannique, et moi ne nous voyions plus beaucoup sur la fin, exception faite quand nos missions réciproques nous permettaient de nous croiser.
Il a fini par m'avouer sa liaison avec une secrétaire du « Foreign Office », tombée enceinte de ses œuvres (mon rêve !), ce qui mit un terme définitif à nos épousailles.
Depuis, je me consacre à mon métier. Tente de terminer mon premier livre qui a pour thème les amours impossibles : un peu trop autobiographique pour être publiable en l'état.
Sans doute une thérapie.
Outre les quelques dizaines de « papiers » que mon employeur publie tous les mois, j'anime un « life-book[1] » sans intérêt où je mets en ligne quelques clichés pris ici où là avec quelques commentaires. 

Rien que de très banal pour une « sans-grade » quelconque dans l'agitation frénétique de notre monde actuel.
J'ai aussi un chat, baptisé « Bosnie », ramené d'Europe : il s'était faufilé dans mes bagages à mon insu après que je l'eu nourri à l'hôtel où j'étais descendue, dans un pays du même nom dans les Balkans.
Depuis, il garde ma maison à New-Jersey quand je m'absente. Jusque-là, tout va bien : il n'est pas encore capable d'ouvrir ni le gaz ni le réfrigérateur tout seul, mais se débrouille toujours pour se nourrir quand je n'y suis pas et m'accueillir quand je rentre ! 

Ma langue de travail est l'anglais. Néanmoins, je parle, comprends et écris dans deux autres langues : le français et l'italien. Ce texte ci est écrit directement en français : je n'ai pas eu le courage de traduire en anglais toutes les interviews que j'ai réalisées avec « mon » sujet, dont c'est la langue d'origine.
Ce ne sont que ses dires que je rapporte ici.
Et j'espère que vous voudrez bien m'excuser les quelques imperfections de langage laissées ici et là comme autant de trace de mes insuffisances à maîtriser la langue de Molière et de Hugo. 

Cette aventure reste étrange. Tout commence à New-York un soir de décembre d'il y a deux ans. À quelques jours de Noël.
Enfin, année « anté-précédente »... pour moi. Pas pour vous : vous allez comprendre ! 
Mon patron entre brusquement dans mon bureau - enfin, ce qui me sert de lieu de rangement dans les locaux de mon journal - et me dit que j'ai été désignée pour rencontrer, « pour une interview exclusive », Patrick Cortinco.
Comme vous j'imagine, ce nom là ne m'a absolument rien dit, alors même que c'est mon métier de tout savoir sur tout le monde. 

« Cesse de me regarder comme une vache qui voit passer un train ! Patrick Cortinco ! Tu ne vois pas, coco ? » (Il appelle tout le monde « coco »...)
Que non ! J'avais beau chercher, ça ne me disait absolument rien !
Moi qui rêvais de quelques destinations hawaïennes à cette époque de l'année, allant croiser je ne sais quel bellâtre bronzé et classieux, qui se déciderait, une fois totalement conquis et sous l'emprise absolue de mes charmes naturels, à me faire des enfants, me voilà dans la perspective de partir une nouvelle fois pour la « vieille Europe », dans une de ses régions apaisées, hormis ses vaines et perpétuelles querelles politiques, où il ne se passe jamais rien de passionnant !
Un cauchemar, ou presque. 

J'ose donc demander quelques précisions à « mon chef », une espèce de pachyderme jovial et sympathique s'il n'avait pas des suées permanentes, que son eau de toilette, pourtant très forte jusqu'à l'écœurement, n'arrivait pas à effacer l'odeur âcre !
« C'est le patron du groupe ».
Pour moi, le « big boss » était un homme d'affaires richissime, qui nous avait racheté il y a quelques années sur un coup de tête et avait injecté quelques paquets d'argent pour sauvegarder notre journal et ses bureaux à travers le monde, centaine de millions de dollars levés en bourse et en pure perte : mais ça me permettait de payer les traites de ma maison et accessoirement de manger à peu près équilibré.
Un dénommé William Hardy, qui n'avait même jamais mis les pieds dans nos locaux, à ce que je sache.
Rien d'autre. 

D'ailleurs, à l'époque, je n'étais pas encore dans le métier, et depuis toujours, on se demandait bien ce que son propre groupe préparait à notre égard, puisque ce type-là travaillait d'abord pour la « Space Fondation », le leader mondial du tourisme spatial, qui gère également quelques « hedges founds », pas si pourris que ça.
Rien à voir avec la presse... 

Tout ce que je savais, c'est que ce n'était pas Cortinco qui faisait parfois les délices de mes collègues de l'économie et des bourses de valeurs, ceux qui passent leur temps à rapporter les ragots des places financières dans nos colonnes et sur les sites web du groupe.
De Cortinco, rien dessus dans mon « grand répertoire » pourtant vaste.
Comment allais-je pouvoir interviewer une personne dont je ne savais absolument rien ? Quelles questions lui poser pour intéresser nos lecteurs ? 

« Tu finis ton boulot et le journal te paye l'aller et le retour ! Débrouille-toi ! Mais tu pars sur le champ. »
Et de me laisser un numéro de visiophone[2], gratté à la va-vite sur un bout de papier.
Mais qui était donc ce Monsieur, capable sur ordre, de faire dépenser de l'argent à mon propre chef, pingre parmi les pingres quand il s'agit de traiter nos notes de frais ?
Ce n'était pas pour rien qu'il avait été surnommé « Tonton Picsou ».
Et voilà que celui-là tourne les talons sans crier gare, me laissant coite comme deux ronds de flan flasques. 

Les réflexes professionnels, c'est comme conduire un autoplan[3], faire de la bicyclette ou nager, ça revient sans même y réfléchir. Dans les minutes qui ont suivi, je surfais sur la toile à la recherche de renseignements sur ce Patrick Cortinchose.
Pêche assez maigre : on le citait bien dans quelques rubriques du siècle passé, notamment quand il avait annoncé sa prise de retraite, il y a 15 ans. Depuis plus rien.
En creusant, son histoire semble liée à celle de la Fondation, qui a commencé bien plus tôt que je ne l'avais imaginé, presque un demi-siècle ! 

Au fil de mes recherches, j'ai finalement compris l'intérêt que portait « mon chef » à ce personnage oublié : Un, il a disparu des couvertures médiatiques depuis plus de 20 ans ; deux, il a créé « L'International Space Fondation » au milieu du 21ème siècle, à l'âge de 40 ans.
Depuis, c'est devenu un empire céleste, c'est le cas de le dire, pour être quasi incontournable quant à la conquête et l'exploitation spatiale !
Quatre hôtels orbitaux, une station lunaire, une couverture GPS intégrale des planètes proches, des actions dans toutes les industries aéronautiques et informatiques, deux universités autofinancées, une en Californie et une autre à Delhi...
En poussant plus loin mes investigations dans la soirée, je comprends que les activités du groupe sont plus vastes : vastes ensembles hospitaliers, services à la personne, banques, assurances, compagnies maritimes, tourisme et un îlot dans la presse : nous !
Tout cela en 50 ans.
Et pas la moindre côte boursière permettant une valorisation globale, sauf les banques de son groupe, les compagnies d'assurances et les foncières.
Tout est organisé de façon à rester opaque tout en gardant une rentabilité de dividendes servis de l'ordre de 5 à 9 % selon les actifs gérés, et ce, depuis les introductions successives de « ces petits bouts » ! 

Forcée de rendre mes papiers plus tôt que prévu, avant le bouclage du numéro du lendemain, je croise à la rédaction Mikaël, notre chroniqueur nocturne des bourses d'Asie, celui qui s'il n'était pas marié et fidèle à sa rousse d'origine irlandaise, m'aurait sans doute suffit pour faire quelques enfants...
Et je l'interroge. « Cortinco, ça te dit quelque chose ? ».
Réponse négative. « Et Space Fondation ? ». Oui bien sûr, il connaît.
Un groupe opaque qui pèse sur l'industrie mondiale de l'espace. « Mais sans doute plus que ça. Par malchance, ma poulette, ce groupe-là relève d'une législation des îles Coconuts : pas d'information supplémentaire pour le reste. Il est probable qu'il s'agisse juste de la partie émergée d'un iceberg beaucoup plus gros... Pourquoi tu me demandes ça ? 
- Parce que le chef me demande d'aller interviewer ce type-là en prétendant qu'il s'agit de notre big Boss.
- Patrick Cortinco ? Non ! Notre « Big chief » c'est Hardy. William Hardy. Mais on ne l'a d'ailleurs jamais vu ici ! Et il donne peu d'interview.
- Justement, il bosse dans quoi, ce Hardy ?
- Il est le patron de ta fondation, depuis quelques années.
- Capitaux sales ?
- Non! Pas de doute là-dessus. Mais si tu veux, je me renseigne. Je crois que l'Agence de Sécurité a un dossier. Il me semble d'ailleurs qu'ils avaient eu des problèmes il y a des décennies. Mais ça s'est réglé depuis puisqu'ils sont accrédités United Nations ! » 
Je repars avec ça, pour le moins perplexe. 

Ch. Caré-Lebel

[1] NDA : Pour les lecteurs du 21ème siècle : une sorte de journal personnel en ligne dont l'ancêtre est « Face-book », mais ouvert à tous.
[2] NDA pour les lecteurs du début du 21ème siècle : Un téléphone équipé d'une webcam, d'un microphone et d'un haut-parleur.
[3] NDA pour les lecteurs du début du 21ème siècle : Un « autoplan » est un engin volant, subsonique, de la taille d'une voiture, muni de 4 hélices pivotantes actionnées par une boîte à énergie à couple : non polluant, rapide et d'une autonomie d'environ 3 heures, soit un New-York/Chicago.

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