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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

lundi 18 août 2008

Paradoxes temporels (12/21)


Douzième épisode. 

Peu avant le lever du soleil rouge, la brune à forte poitrine, toujours dans un état de somnolence apparent, Pierre sort de son appartement, maillot de bain enfilé sous un jogging, serviette éponge sur les épaules.
Pery est dans la même tenue. Et sans un mot, ils partent vers le « petit bassin ».
Sauf qu'à un moment, Pery pousse Pierre dans une coursive, tourne rapidement à gauche au premier carrefour et ouvre une porte donnant sur un intérieur baroque, presque aussi grand que l'appartement de Pierre, sauf qu'il était encombré d'une multitude d'instruments de mesure divers, de machines folles rangées ici ou là, les unes éteintes, d'autres fumantes ou ronronnantes : la caverne d'un mage ou d'un docteur scientifus débordé ! 

Un homme maigre, ce qui le vieillissait, à la barbe fleurie, ce qui le vieillissait encore plus, habillé d'une toge bleue s'avance vers eux, le sourire aux lèvres.
- « Roman Padalovski !
- Pierre Lierreux. Enchanté. Je ne vous présente pas Pery Bear-Carlson ?
- On se connaît. Un garçon très intéressant. Mais qui va devoir nous quitter. Vous pouvez attendre notre ami à la piscine ? » questionna-t-il à l'adresse de Pery.
- « Naturellement. À tout à l'heure. Ne faites pas de bêtises en mon absence. » Et il sortit.
- « Il paraît que vous avez plein de choses à m'expliquer. J'espère que je ne vous dérange pas dans vos activités ?
- Je vous attendais. Car mon garçon », commence l'homme sans âge, « vous êtes vraisemblablement mon cas d'étude le plus intéressant depuis fort longtemps, ici.
- Intéressant ?
- Oui ! Je passe ici quelques jours heureux depuis fort longtemps et après avoir abusé des riches propositions de ce lieu, je me consacre aussi à l'étude de notre environnement astronomique immédiat et à la détection des humains qui passent par ici. Une lubie, un passe-temps, tout au plus !
- Où sommes-nous ?
- Vous voulez dire dans le cosmos ? Aucune idée. Ailleurs, tout au plus, peut-on préciser. Je vous avoue que j'ai surtout la secrète ambition de pouvoir, un jour, lancer un message de détresse à quelques vaisseaux spatiaux qui passeraient dans les parages, histoire de signaler notre présence.
Mais tout ce que je vois, c'est qu'une partie de cette galaxie s'éteint progressivement, petit à petit, sans aucune raison apparente.
- S'éteint ?
- Oui ! S'éteint. Des étoiles qui étaient là hier soir ne sont plus là ce soir. Pas de super novæ pour autant, pas de trace de cataclysme sidéral et cosmique, rien qu'un éteignoir qui gagne du terrain, jour après jour. Inexplicable. C'est discret, et ça passe encore inaperçu à l'œil nu. Mais c'est sûr, il en disparaît de façon inexplicable.
- Bien. Et à part ça ? Je croyais que vous me deviez m'aider à sortir d'ici ?
- Si je le pouvais moi-même, je ne serai déjà plus là, figurez-vous ! Asseyez-vous. Pour tout vous dire, si je suis humain, je viens d'une autre planète que la Terre, devenue planète mythique pour mon époque. Car j'appartiens à votre futur très lointain, un peu comme presque tous les autres ici. Non pas que je sois le premier venu sur cette embarcation, mais comme vous le verrez peut-être, les autres ont disparu, tout autant comme par magie. Non pas qu'ils aient réussi à s'échapper. Je crois qu'il n'y a que vous qui vous échapperez d'ici, pour revenir à votre époque et Pery, mais sans qu'on sache ce qu'il devient.
D'ailleurs, vous décrivez très bien, enfin votre biographe originelle, cet épisode de votre vie. Avec un message : « Pas les Krabitz ».
- Les Krabitz ?
- Ce sont eux, qui semblent nous côtoyer, partager notre mini univers, mais que nous ne voyons pas encore.
- Les cyborgs qui nous entourent, peut-être ?
- Non, ils n'ont pas d'âme. Les krabitz en ont une. Et vivent sans doute comme nous, dans un autre « paradise », pas très loin. Un jour prochain, très prochain apparemment, les cyborgs vont devenir inertes. Je n'y croyais pas, mais votre biographe est formelle. Et les discussions avec Pery et votre arrivée confirment que tout cela est bien réel. Une boucle du temps va se refermer avec votre départ...
- Qu'est-ce que ces boucles du temps ?
- Le paradoxe temporel dans lequel nous sommes enfermés.
- Bon expliquez dans l'ordre, parce que là, j'ai beau être à jeun, j'ai quand même un peu de mal, à imaginer me pincer pour me réveiller.
- Je vous comprends... Par quoi commencer ? » réfléchit le « vieillard » à la voix éraillée. « Disons que la science en progrès, de votre temps, va faire des bonds extraordinaires. Il y a d'abord la théorie des quantas... Vous connaissez au moins ?
- Pas intimement, mais j'ai déjà entendu en parler !
- Celle de la relativité générale et puis celle du Tout ?
- À mon époque, on en était encore à vérifier avec de vives bagarres entre les tenants des cordes et ceux des boucles, la théorie standard ou je ne sais plus quoi du même genre.
- Ça finira par aboutir, ne vous en faites pas.
- Vos laboratoires vont y travailler, sur la face cachée de la Lune, votre satellite naturel...
- Mes laboratoires ? Je suis avocat, Monsieur, pas physicien. Et pourquoi sur la Lune, et justement sur la face cachée ?
- Le droit mène à tout... à condition d'en sortir ! Sur la face cachée, je l'ignore. Mais c'est ainsi. Ne me coupez pas inopinément, s'il vous plait. Nous pourrions ne pas en terminer. Donc je disais que les laboratoires de « Space Fondation » travaillent sur les fondements de la matière et les exploitations qu'on peut en faire. Il leur faudra des années et des années pour parvenir à synthétiser et utiliser du neutronium.
- Du neutronium ? Rien que ça ! Et... c'est quoi au juste ?
- Un agglomérat de neutrons dont sont constituées les étoiles trop petites, en fin de vie, pour ne pas pouvoir créer un trou noir. C'est de la matière neutre, mais hyper hyperdense. Le neutronium a la particularité d'être ductile et d'absorber toutes les énergies, pour les restituer sous forme d'ondes de basses fréquences. Et inversement. Neutre électriquement, inerte chimiquement même, c'est un excellent bouclier pour toute forme d'agression naturelle de l'espace. Il arrive même à confiner la radioactivité intense d'un autre matériau que sont les macromolécules de technétium. Celles-ci assemblées en macro nanoréseaux, fournissent l'otechmégatium qui équipe tous les vaisseaux spatiaux pour sa très grande résistance mécanique. Bien supérieure aux monocristaux de carbone qui sortent des laboratoires de la fin du XXième siècle. 27 fois plus pour être exact !
- Bon ! Et alors ?
- Une seconde : vous allez comprendre. Il faut quelques temps encore avant d'arriver à « spiner » le neutronium.
- Spiner ?
- Toutes les particules, atomiques et subatomiques ont un spin. Un axe de rotation sur elles-mêmes. Un peu comme la lumière peut être polarisée. Vous voyez ce dont je veux parler ?
- La polarisation de la lumière, oui. La lumière cohérente d'un laser aussi. Mais le « spin »...
- On peut donc spiner les neutrons d'un agglomérat de neutronium selon deux modes. Le premier les met tous dans le même sens, parallèle à un axe unique et dans le second, ils sont tous divergents, à partir d'un même point central.
- Tant mieux !
- Mais cessez de m'interrompre. Tout l'intérêt c'est que ces mises en phase modifient le continuum espace-temps. Le premier suspend l'écoulement du temps à l'intérieur d'une cavité refermée sur elle-même et recouverte de neutronium, alors que le second suspend l'écoulement du temps tout autour. Ce qui sera l'une des confirmations les plus spectaculaires de la « théorie du Tout » sur le modèle E8 de Lie.
- Comment ça ?
- Suspendre le temps ! Vous n'imaginez pas ce que cela veut dire !
- Dormir ? Mourir ? »
Un haussement d'épaule ! Pour toute appréciation. 

- « On rentre ? Je ne voudrai que vous attrapiez froid. »
Nous sommes donc rentrés pour nous installer dans le salon. 

Ch. Caré-Lebel

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