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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mardi 19 août 2008

Paradoxes temporels (13/21)


Treizième épisode. 

Une fois installés, au salon il a repris son récit.
- « C'est une découverte essentielle à la conquête de l'espace par l'espèce humaine. Toutes les autres d'ailleurs. Car en suspendant le temps autour d'un mobile, quelle que soit sa vitesse initiale, il peut traverser instantanément tout l'univers, sans aucune autre dépense d'énergie, autre que celle initialement nécessaire. Sauf accident de parcours, bien sûr, comme la rencontre d'un solide plus massif que lui.
Parce que suspendre le temps à l'intérieur d'un vaisseau, ça permet à son équipage de ne pas vieillir. Vous comprenez ?
- Un peu... Mais comment on arrête le processus, une fois qu'on est arrivé à bon port ?
- Des robots, hors du champ du neutronium pilotent l'engin, déphasent, « déspinent » le revêtement. Pas plus difficile.
Encore que quelques équipages aient été perdus parce que leurs robots n'ont pas su faire leur travail à temps. Que des trajectoires ont été mal appréciées et que des vaisseaux ont pu finir en chaleur dans le  cœur d'une étoile ou dans un trou noir.
Plus vous allez loin, moins les trajectoires sont fiables. C'est logique, puisque les cartes du ciel ne sont dressées que par observation des astres à un moment donné. Or, la lumière met du temps à parvenir à l'observateur chargé de dresser les cartes et les astres en question et ont pu changer de place entre le moment où on les observe et le moment où le trajet commence... et se termine.
- Vous êtes en train de me dire que l'on peut aller plus vite que la lumière ?
- La lumière parcoure un peu moins de 300.000 km par seconde dans le vide. Mais parce que c'est une onde. Et une vitesse, quelle qu'elle soit, c'est toujours une distance donnée dans un intervalle de temps donné.
Or, le neutronium absorbe toutes les énergies, y compris les ondes, pour les restituer sous forme de chaleur basse fréquence sur l'autre face. Qu'on peut récupérer pour faire fonctionner les robots, dans l'espace temporel entre deux couches spinées différemment, naturellement.
Par ailleurs, quand vous suspendez le facteur temps, la distance parcourue importe peu : votre vitesse est forcément infinie, puisque n'importe quelle dimension rapportée à zéro tant vers l'infini !
- Ah bé oui ! Logique. Une autre dimension de l'espace/temps !
- Pas vraiment, parce que le solide, le vaisseau ne perd pas pour autant sa masse et sa réalité, même si elles sont indétectables. La preuve, ses trajectoires dévient au fil des modifications gravitationnelles qu'il rencontre sur sa route. D'où les pertes de vaisseaux, même à des époques où les cartes interactives ont été des meilleures. Il a fallu donc tracer des routes de l'espace sûres. Balisées, préenregistrées. Mais c'est une autre histoire.
- Ok ! Admettons. Donc, nous-mêmes sommes coincés dans un « ailleurs ». Même si je n'ai pas pour autant souvenir que ma cabine ait pu être un vaisseau spatial « spiné » déguisé dans mon building. Même si vous êtes en train de m'expliquer, de supposer que techniquement, pour une civilisation avancée, y compris la mienne dans un futur que j'ignore, ça reste possible. La preuve pourrait-on dire, puisque nous y sommes !
- C'est exactement cela ! Une civilisation inconnue, qui maîtrise les suspensions du temps nous a « captés », « raptés », kidnappés pour nous réunir ici, dans un ailleurs, à une époque indéterminée.
- Qui est à la fois mon futur, le votre, mais tout autant celui de tout le monde ici ? Comment faire le chemin inverse. Et d'abord pourquoi nous, et pourquoi ici ?
- Pourquoi notre futur ? Pourquoi pas un passé antérieur et perdu ? Vous posez trop de questions à la fois, même si vous comprenez vite. C'est une question de géométrie non euclidienne.
- Ah ?
- Mettons que notre temps, le petit bout de votre vie, celui de vos voisins ici, démarre en des époques et des lieux différents, nous nous retrouvons effectivement dans un lieu unique en une époque unique. Peut-être passée, peut-être avenir à chacun d'entre nous. Donc on ne peut pas parler de « futur », même commun.
Par ailleurs, admettons que les contractions du temps et des distances puissent être abolies par une technologie à venir, voire ancienne, après tout, notre univers a vécu 8 milliards d'années avant la naissance du système solaire originaire de notre humanité et qu'il en a fallu encore presque 4 milliards complets pour voire l'apparition de l'homme sur sa terre d'origine.
Il a pu y en avoir tout autant bien ailleurs, bien avant, comme il y en aura encore beaucoup après notre ère sidérale, avant que l'Univers ne s'éteigne, comme il est en train de le faire sous les objectifs de mes lunettes d'observation.
- Peut-être sommes-nous dans un univers parallèle ?
- Nous n'en saurons jamais rien, mon vieux ! Tout ce que l'on peut imaginer, c'est que si nous réduisons toutes nos époques d'origine à une seule droite, allant du passé vers le futur, nous y avons tous notre place. Rien ne nous dit qu'ici n'est pas une autre droite, sur un autre plan, allant dans une autre direction. Même si elle va toujours du passé vers le futur, mais qui n'est pas celui de notre civilisation. Ces deux droites peuvent d'ailleurs ne jamais se recouper. Nous sommes vraiment « ailleurs ». Hors de tout.
- C'est ce que je disais : un monde parallèle.
- Je n'aime pas trop cette expression, parce que deux parallèles ne se rejoignent jamais. Or là, nous en sommes la preuve vivante, elles ont communiqué. Elles se sont croisées.
- D'accord ! C'est un peu comme si je traçais une droite avec cette règle au bout de main, orientée comme ça... le temps s'écoulant de ma droite vers ma gauche.
- Et que je traçais une autre droite avec ce crayon orienté comme ça, vers le haut. Et que le sens de l'écoulement du temps aille de bas en haut ou inversement. Comme deux aéroplanes qui se croisent dans le ciel, mais qui ne se télescoperont jamais. Exactement ! Pourtant, les avions communiquent par radio : ils sont dans le même monde. Voilà pourquoi je n'aime pas l'expression de « monde parallèle » ! Elle est fausse, puisque nous avons été de votre main pour passer dans la mienne.
Sachez que l'Univers n'est pas réductible à un continuum linéaire : il est largement froissé ! Un peu comme une feuille de papier qu'on aurait mis en boule.
- D'accord, admettons. Mais pourquoi ici et pourquoi nous ?
- Jusque-là, je n'avais pas de réponse. Et puis Pery est tombé sur vous. Il connaît votre avenir, dans ces grandes lignes pour avoir étudié quantité de documents sur les origines de la « Space Fondation » et moi, sans connaître votre avenir, je sais quand même comment les choses se sont passées... dans mon passé lointain à moi, même si ça a plus le caractère d'une légende que de l'Histoire.
- Ah ?
- Oui ! Un pont s'est formé, mais plus qu'un pont, une boucle, va se refermer. Un aller et un retour. Un paradoxe temporel puisque vous n'avez pas accompli ce qui pour Pery et moi existe, gravé dans le bronze. Ce ne sera d'ailleurs pas le seul paradoxe. De retour chez vous, vous prenez soin, au soir de votre vie de créer un deuxième paradoxe. Et celui-là va en créer, ou en générer, je ne sais pas combien, mais au moins un troisième. Avec votre message : « Pas les Krabitz ».
- C'est qui ça ?
- Je vous l'ai dit, je ne sais pas. Absolument pas ! Aucune idée. On peut inventer plusieurs combinaisons, plusieurs hypothèses. Et comme vous êtes un astucieux, j'imagine que c'est vous qui créerez ce troisième paradoxe, qui ne peut qu'appartenir à mon futur à moi.
- Comment ça ?
- Si j'en avais eu la trace sous les yeux, je l'aurai reconnu. Avec ce type de machine, qui s'apparente à un ordinateur » qu'il désignait du doigt dans un coin, « on peut fouiller toutes les archives numériques que l'on veut. Sauf qu'aucune ne répond à l'avenir du demandeur. Je ne sais pas comment, mais si je demande quel sera le président des nations unies en 3900, je n'aurai qu'un « Error message » qui va s'afficher. Ce sera exactement le cas si je le fais devant vous pour une date appartenant à mon histoire à moi, pour une date qui est votre avenir à vous. Outre le problème de traduction ! Vous n'aurez pas l'information, tout comme nous parlons chacun dans notre langue usuelle, mais l'autre comprend dans sa langue personnelle...
Impeccable, sauf la singularité que vous représentez. Celle d'avoir accès à des données propres à votre avenir, par Pery interposé, qui par bonheur fait une thèse sur vous et j'imagine que vos successeurs appliqueront à la lettre les consignes dans ce sens, un autre paradoxe temporel à venir. Bref, normalement, vous n'auriez jamais dû vous rencontrer ici au même moment.
- Effectivement ! Mais que sait-il de moi ? De mon avenir ?
- Assez peu de choses, finalement. Mais suffisamment pour vous décider, sur le tard je répète, à prendre la précaution de refermer ce paradoxe temporel-là.
Vous savez, je crois qu'il n'est pas bon pour un homme de connaître son destin et son avenir dans les détails. Déjà dans les grandes lignes, mon pauvre, je ne sais pas comment vous allez faire, mais alors dans les détails, je ne vous dis pas la marge de manœuvre de votre libre arbitre qui serait réduit à néant. Il ne vaut mieux pas, car vous pourriez en devenir fou à lier et il est probable que vous ne feriez pas ce que vous avez fait.
- Qu'ai-je donc fait qu'il en a pâli, l'autre fois ? » 

Ch. Caré-Lebel

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