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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mercredi 20 août 2008

Paradoxes temporels (14/21)


Quatorzième épisode.

« - Qu'ai-je donc fait qu'il en a pâli, l'autre fois ?
- Mettez-vous à sa place, diantre ! Il avait son sujet de thèse, mort depuis des lustres, tout jeune puceau d'avocat, alors que c'est vous qui créez « Fondation » qui donnera plus tard la « Légion », deux institutions qui seront fort utiles pour terra-former d'autres planètes où l'espèce humaine se développera !
Et où je naîtrai à mon tour ! Vous y allez un peu fort : Sans votre passé, je n'ai pas d'avenir !
- J'ai fait tout ça, moi ?
- Vous verrez bien. Vous faites plus. Vous racontez, ou plutôt faites raconter par votre biographe une histoire assez étrange.
- Laquelle donc ?
- Vous dites vous retrouver, comme dans un cauchemar, dans un endroit où vous avez peur. Une sorte de caverne sans paroi au milieu de rien. Un homme est debout en son centre, face aux étoiles et vous lui parlez. « Pas les Krabitz »lui dites-vous. C'est manifestement un militaire, un officier supérieur en tenue de combat, un humain et vous réalisez que vous êtes au milieu d'une bataille sidérale. La flotte des humains s'apprête à annihiler celle de ses adversaires, plus rustique.
Vous dites qu'il y a deux autres personnes autour de lui qui tentent de le convaincre de cesser le combat. De prendre cette responsabilité. L'une lui explique que l'espèce humaine a été créée pour détruire. Mais détruire les « sans âmes » d'abord. Seule l'espèce humaine aurait assez de folie et de cran pour parvenir jusqu'à eux. Et d‘expliquer que les « Krabitz » sont des alliés dans cette lutte et que si l'une des deux espèces disparaissait, c'était la fin du « monde de la vie ».
- Je ne vois pas bien en quoi je serai concerné : je ne connais pas le moindre « Krabitz » dans mon entourage !
- Non mais c'est vous qui emportez sa conviction et le faites renoncer à les détruire, et leur armée et leurs mondes. Vous parlez d'un « pacte du paradoxe temporel » qui achève de convaincre l'officier humain. Sans doute celui-ci, celui que nous sommes en train de vivre, tous ici. Un pacte de vie. Il vous demande des solutions et vous la lui fournissez. Dans la « légion », au moins parmi les officiers supérieurs, tout le monde semble connaître cette histoire-là. Lui en tout cas la connaît. Il renonce donc à une victoire facile et vous vous réveillez en sueur !
- Hé bin dites donc ! Il m'en arrive, des choses, à moi !
- Vous pouvez le dire : vous êtes une singularité, vous dis-je ! Un cas d'espèce, parce qu'ensuite, c'est ce qui vous décide à ouvrir une boucle avec votre Madame Caré et ce fameux site informatique oublié de tout le monde. Ne me demandez pas comment, Pery vous le dira peut-être mieux que moi. Et ensuite, il n'y aura plus jamais de paradoxe temporel. Plus jamais ! Au moins pour un bon bout de temps, et jusqu'à mon présent à moi.
- Bon... Admettons ! Un, comment suis-je arrivé ici et comment vais-je donc en partir, si vous voulez que toute cette histoire soit vraie et tienne debout ? Deux, pourquoi moi qui n'aspire qu'à une vie calme et mesurée ? Et pourquoi ici, ce nœud des paradoxes ?
- Parce qu'ici, c'est un paradoxe en soi, nous l'avons dit, hors de nos temps respectifs à nous. Je croyais avoir été clair sur le sujet !
- Certes ! Vous êtes clair, mais quand même, qui a conçu cette gigantesque machinerie et pour quoi faire ?
- Qui je ne sais pas. Comment non plus. Mais nous avions également un programme de protection des espèces en voie de disparition à peu près identique, dans le temps.
- Protection des espèces ?
- Que sait-on du devenir très lointain de l'espèce humaine, à part sa rencontre future et belliqueuse avec les « Krabitz » ? Rien. Elle est peut-être menacée, fait peut-être partie des fossiles dans un avenir encore plus lointain. Et que faisons-nous ici à part baiser sans protection ? Rien d'autre. L'idée que nous soyons une banque de sperme vivante m'amuse beaucoup. Pas vous ? D'abord ça veut dire que mon patrimoine génétique reste important, le vôtre aussi, manifestement...
- Vous voulez dire que tous ces cyborgs ne sont là que pour nous soutirer notre don de gamètes au quotidien ?
- C'est à peu près l'idée, en effet. D'où l'importance de se prêter à cet exercice autant de fois que possible. Tous ceux que j'ai vu disparaître ont commencé comme moi. Beaucoup au début, moins ensuite, pour finir par s'enfermer définitivement, en général la trentaine ou la quarantaine atteinte, ras le bol, j'imagine !
Ou le démon de midi de vouloir voir pousser sa progéniture. Ils ont fini par refuser toute aventure et ont disparu du jour au lendemain. Voilà la mécanique. Voilà pourquoi je m'abstiens de fermer ma porte définitivement. Et je vous conseille d'en faire autant, tant que vous n'êtes pas rentré à votre époque.
- Mais c'est monstrueux !
- Pas tant que ça! Imaginez un monde sans mâle reproducteur. Bon d'accord, à mon époque, on avait déjà inventé le clonage et l'utérus artificiel. Mais on prenait bien soin de procréer par mélange des gamètes, selon les besoins de la planification autant de garçons que de filles. Imaginons que le système s'effondre pour une raison ou pour une autre et qu'une civilisation humaine choisisse de ne plus concevoir que des XX !
À un moment donné, il va manquer de sang neuf. Un petit coup de rapt dans le passé, et le tour est joué, pour une civilisation de notre futur commun !
- Vous délirez !
- Comment expliquer autrement qu'aucune femme biologique ne soit présente ici parmi nous ? Que des mâles de l'espèce homo sapiens ?
- Donc le choix des étalons serait aléatoire ou l'objet de soins attentifs, selon vous ?
- Je n'en sais rien. Si ça se trouve, votre arrivée était programmée. Comme elle peut-être aléatoire. Allez savoir !
- Et comment on sort d'ici ? Vous n'avez pas répondu.
- Vous parlez d'une bataille. Elle intervient juste après que nos cyborgs deviennent tous inactifs. Des particules noires envahissent tous les endroits et votre seule idée est de parvenir à l'ascenseur. Celui par lequel vous êtes arrivés. Sa porte ne s'ouvre jamais, mais ce jour-là, vous parvenez à l'ouvrir. Et vous vous retrouvez dans un hôpital de votre ville. À votre époque d'origine.
- Ah ? Aussi simple que cela ! Comment n'y ai-je pas pensé plus tôt ?
- Parce que la porte est bloquée. Elle ne s'ouvre que dans un seul sens : l'arrivée. À chaque fois qu'elle s'ouvre, c'est d'ailleurs pour nous faire venir un remplaçant d'une personne qui a disparu. Pour vous, c'était ce vieux grincheux de Poutzille. Un joueur d'échec hors-pair, venue d'une encore autre époque et même pas de la planète Terre.
- Pourquoi s'ouvrirait-elle dans l'autre sens, justement le jour où plus rien ne tourne rond ?
- Parce que justement, plus rien ne tourne rond. Je pense même que vous pourriez être le seul à sortir d'ici vivant. D'abord parce que vous, vous sortez vivant, on en a la preuve aujourd'hui. Ensuite parce que malgré vos efforts, vous êtes seul. Même moi, je ne suis pas sûr de pouvoir profiter de l'occasion. Et enfin parce que vous avez l'impression que tout est détruit autour de vous. Signant ainsi notre arrêt de mort à tous. C'est la raison pour laquelle je ne voulais pas que Pery n'assiste à notre entretien. Il pourrait modifier votre passé et donc notre avenir en vous suivant partout.
- Je vous rappelle qu'il a lu les lignes du biographe mieux que vous ! Par conséquent, il sait.
- Vous avez raison. Je suis stupide, parfois ! Il sait. De toute façon, il part, sans doute par les voies aériennes, mais on ne sait pas où ni réellement comment. Mais nous ne sommes qu'une poignée à savoir. Reste le moment. Là, les choses peuvent s'éterniser, comme elles peuvent s'accélérer d'un moment à l'autre. Je vous rassure, d'après ce que vous racontez à votre époque, il ne va pas tarder à pousser cette porte, et vous recherchez tous les deux la façon de faire qui réussira à Pery et vous permettra de rencontrer vos premiers Krabitz. C'est à lui de faire !
- Je lui pose la question ?
- Vous répondra-t-il ? Mais il est vrai que s'il disparaît de ces lieux, c'est pour n'être pas remplacé. Pour votre part, je vous rassure. Vous oublierez d'abord ce qui s'est passé ici. Vous ferez votre vie au fil de vos souvenirs qui réapparaîtront : un phénomène d'amnésie partielle classique après un traumatisme. Mais le vrai déclencheur, je le situe au moment de ce cauchemar avec les « Krabitz ».
- Vous m'avez tout dit ?
- À peu près. Nous nous reverrons. Mais l'essentiel est dit dès ce soir : j'aurai rempli mon rôle dans toute cette affaire, en vous donnant un minimum d'information pour ne pas altérer votre libre-arbitre, mais un maximum pour que vous fassiez ce que vous avez à faire. »
Frappe alors à la porte Pery : « Vous ne venez pas ? C'est l'heure du petit déjeuner ! » 

La nuit est avancée. Pierre Lierreux fait des efforts pour poursuivre son récit.
« Monsieur. Ce que vous racontez est passionnant. Et nous avons entre un et deux ans pour affiner ce récit si j'ai bien compris. Peut-être serait-il temps d'aller vous coucher ? »
Il maugrée mais en convint. 

Nous nous sommes séparés, lui emmené par sa gouvernante à « chaise à roulette », moi vers ma chambre : j'ai du travail. 

Ch. Caré-Lebel

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