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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

vendredi 22 août 2008

Paradoxes temporels (16/21)


Seizième épisode. 

« Oui des plantes, ma chère ! Vivantes, mobiles, sans racine, polymorphes, multicolores, mais avec des feuilles, minuscules et vibrantes. Des êtres vivants tout étonnés de me voir arriver par les airs, venu de nulle part ! À peine posé sur ce que je croyais être une plateforme déserte, je les ai vues s'écarter sur ma trajectoire finale, puis former cercle autour de moi et bruisser de mille chatouillis provoqués par les vibrations de leurs petites feuilles.
« Où suis-je ? » questionnai-je en français. Grand silence ! Plus un bruissement. Et une voix douce me répond que je n'avais sans doute rien à faire ici, mais que si j'avais besoin d'aide, on pouvait peut-être me la fournir.
Une tranchée s'est alors ouverte vers ce qui semblait être une porte toute petite et j'ai vu arriver une nouvelle flopée de plantes, plus ou moins séparées les unes des autres, tel que ça formait un mur ondoyant, se brisant ici ou là, se reformant l'instant d'après.
Je ne sais pas comment, mais on fit les présentations. Des noms à coucher dehors avec un ticket de logement validé en main : j'avais à faire à une assemblée d'individualités. Quelle que part, c'était rassurant, parce que je pétochais sévère, sur le coup. 

De l'eau pure ils avaient. De la nourriture aussi, mais pas ingérable pour un estomac d'humain. C'était plutôt ragoûtant, au fort goût de nitrate et de souffre, plus ou moins solide ou malléable, visqueux même.
J'ai rapidement compris qu'ils étaient eux aussi dans une sorte de « Paradise » bis, adapté à leur nature.
Nature qui supposait un milieu aqueux, et une forte densité de monoxyde de carbone qui était un vrai poison pour mes poumons.
Conscients du problème, je ne sais pas trop qui, a pris l'initiative de me couvrir d'une bâche dans laquelle ils ont ouvert un générateur d'oxygène.
On m'a expliqué que pour eux, il s'agissait d'une drogue qui leur brûlait les feuilles et dont ils étaient affriolants jusqu'à l'addiction !
Le délire ! 

En cet endroit, je suis resté jusqu'au lever du jour, après avoir repris mes esprits à plusieurs reprises et fait une dernière droite de hauteur aux étoiles encore visible dans l'aurore, pour reprendre un cap par rapport au soleil rouge se levant. Pas facile avec les nuées à fleur d'horizon.
Ils ont rechargé ma boite à énergie, très sympa, plein d'émotion et de gentillesse, alors même que je reste persuadé qu'ils avaient les moyens de me détruire en un clin d'œil si j'avais pu devenir menaçant. Et Dieu sait si j'ai dû à plusieurs reprises contrôler ma propre peur et l'envie de fuir par n'importe quel moyen : j'imagine que ce devait être réciproque, la peur...
L'odeur, leur odeur, parfois devenait insupportable. Les vieilles épouvantes ancestrales provoquées par les fragrances de souffre et de décomposition biologique. Ils m'ont fait promettre de revenir pour les emmener après que je leur eu expliqué d'où je venais et ce que je cherchais. Et je me suis élancé.
À peu près dans la bonne direction. En fait j'ai fait une montée directe, aidé de quelques ascendantes plus énergiques que d'habitude, bien au-delà de l'altitude de ma propre plateforme, d'après le mini baromètre que j'avais sur moi pour finir par retrouver mon « paradise » à moi en contrebas qui scintillait au soleil de la méridienne. 

Inutile de vous dire que quand j'ai raconté cette aventure à Padalovski et Pery, puis à d'autres, ils étaient tous complètement excités !
Pour le reste, nous avons bien entendu cherché à localiser l'azimut de leur lotissement et tenter à plusieurs reprises de les rejoindre. Mais sans succès.
« Faut vous dire que je suis, au moins à ce moment-là, le seul être humain à avoir vu une forme d'intelligence développée, au moins autant que celle de l'homme, qui ne soit pas humaine et qui plus est, qui soit d'origine extra-terrestre sur ce foutu endroit !
Je dois encore l'être pour un bon bout de temps, pense-je depuis. » 

« Cette découverte comble de certitudes Padalovski qui est maintenant sûr que nous sommes dans une vaste arche de Noé, réservée aux seuls hommes. Une banque de sperme autonome, perdue aux confins de l'espace/temps, comme il le supposait jusque-là.
Il a d'ailleurs réussi à regrouper quelques « humains » autour de lui, pour que je raconte mes aventures et que nous élaborions des plans d'évasion, en omettant de raconter le contenu des études de Pery.
Nous nous retrouvions, soit chez lui, soit chez l'un d'eux, soit au Club, soit dans la « room chess ». J'étais devenu un phénomène.
Mais un phénomène qui annonçait aussi la fin proche de toute cette affaire.
À plusieurs reprises, j'ai été invectivé par quelques-uns plus ou moins au courant de rumeurs en ce sens, tout de suite entravés par des personnes en uniforme ou de gentilles admiratrices...
Un monde policé avec le sourire : une merveille ! 

Car par ailleurs, Padalovski devenait inquiet. Les extinctions d'étoiles se faisaient de plus en plus importantes. Un soir, il me montra un vaste quart d'horizon, à peu près un quart de journée après le coucher du soleil, les heures n'avaient pas la même durée que sur terre, qui, à part quelques fortes étoiles, était complètement noir.
« La fin des temps est proche », prévoyait-il.
Ce qui ne faisait que renforcer Pery dans sa volonté de se tenir prêt à son départ le plus rapidement possible et le faisait sombrer dans une mélancolie sans nom qu'il partageait volontiers comme d'un fardeau avec quelques autres. 

Et puis un jour, le deltaplane de Pery a disparu avant le matin. Lui aussi. Le petit groupe d'amis de Padalovski s'organise alors pour guetter l'ouverture de la porte d'ascenseur, se relayant nuit et jour.

D'autres pour le repérer dans le ciel si par hasard il revenait de « Paradise bis ».
Sans succès. Pery et sa facilité merveilleuse de tout trouver « très drôle » avaient non seulement disparu, mais n'avaient pas été remplacées. Signe qu'il était vivant.
Personne pour le remplacer, ce qui voulait clairement dire, pour quelques érudits locaux, que sa prophétie allait se réaliser. » 

Pierre tente bien quelques vols de reconnaissance dans l'espoir de repérer quelques traces de son passage. Les nuages noyaient tout. Recherches vaines.
Jusqu'à ce qu'un matin, son hôtesse du moment reste raide et froide. 
« Il y avait de la poussière noire partout venue de nulle part, jusque dans l'air qu'on respirait, au point qu'il faille se protéger avec des linges les voies respiratoires.
Vu du balcon, le soleil rouge était embrumé, pâle, ne réchauffant même pas l'air du matin. Et la densité du noir augmentait à vue d'œil. 
Je suis sorti en catastrophe pour vérifier que Padalovski était encore chez lui. Tout était inerte, noirci par cette sorte de suie collante et noire qui envahissait absolument tout, jusqu'aux fibres des uniformes si blanc des cyborgs immobiles comme pétrifiés, yeux clos. 
« L'ascenseur ! » ai-je pensé quand je me suis rendu compte que je pataugeais difficilement dans plus d'un mètre de poussière noire. « Vite, L'ascenseur ! »
J'ai fait demi-tour, j'ai pu descendre quelques niveaux, remarquant que plus ça allait, plus l'épaisseur de poussière devenait compacte et réduisait la hauteur sous plafond, rendant encore plus difficile mes mouvements.
Paniqué à l'idée que je n'allai pas y arriver, j'ai rencontré deux humains, dénudés, tout pareillement affolés que moi.
« Venez ! À l'ascenseur ! » Ils m'ont pris pour un fou : je descends alors qu'ils vont vers le solarium. J'en ai même traîné un par le bras qui s'est dégagé brutalement d'un direct du gauche à la mâchoire !
Je suis tombé à plusieurs reprises, étouffant sous la poussière noire mélangée à ma salive. 

Et puis j'ai été véritablement happé par une de ces plantes vertes qui m'avaient tellement fait peur quand j'avais découvert « Paradise bis ». Elle était en boule et roulait à vive allure sur le tapis de poussière, vers moi.
Elle m'a dépassée, je n'y voyais plus grand-chose, et est sans doute revenue sur moi, m'a enveloppé et nous avons roulé un bon moment ensemble avant qu'elle ne s'ouvre, quasiment inerte devant la porte de l'ascenseur où Padalovski m'attendait, luttant comme un beau diable pour ouvrir l'un des battants.
- « Vous en avez mis du temps !
- Je vous cherchais...
- C'est malin ! Comment on ouvre ce machin-là ?
- Comme si je savais !
- Vous savez, puisque tout ce passe comme nous l'a dit Pery !
- On va essayer avec cette barre. Il n'y a pas de commande électrique ou manuelle à cette foutue porte.
- Vous m'emmenez au moins !
- Quelle question ! » 

Ce n'était pas dit comme ça, nous savions tous les deux, pour l'avoir lu dans nos yeux, que se faisant, on prenait le risque d'un nouveau « paradoxe temporel ».
Mais quelle importance dans l'urgence de la situation ? » 

Ch. Caré-Lebel

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