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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

lundi 25 août 2008

Paradoxes temporels (17/21)


Dix-septième épisode. 

« Et puis il y a eu une grosse explosion. J'ai vu Padalovski s'envoler sous le souffle alors que j'étais accroché à mon pied de biche improvisé et que la « plante » s'était enroulée autour de ma cheville. J'ai vu disparaître Padalovski dans le nuage noir qui avait tout envahi, mal retenu par la plante. Mais j'ai senti le choc dans la jambe.
J'ai hurlé son nom, sans réponse. 

Puis une deuxième explosion, dans l'autre direction qui a failli m'arracher le pied et a ramené Padalovski encore conscient accroché à la plante, celle-ci, accrochée à ma cheville, se déroulant sur des dizaines de mètre, jusque-hors de ma vue.
La porte s'est brutalement ouverte, mais sur rien ! J'ai été happé par le vide. Je suis tombé. Infiniment tombé, dans le noir absolu, comme si je flottais ! Sûr que j'allai me fracasser contre les parois d'un instant à l'autre.
Au premier choc un peu brutal, j'imagine, j'ai dû perdre connaissance, pour me réveiller à l'hôpital à New-York, entravé, en sueur, hurlant encore le nom de Padalovski ! 
Ils m'ont pris pour un dingue, m'ont bourré de calmants, et j'ai tout oublié, abruti de morphine !
J'étais revenu et je ne le savais pas encore. » 

Récit magnifique, bien entendu.
D'autant mieux qu'il a été réécrit par mes soins à de nombreuses reprises, pour finir par se stabiliser dans la forme que vous pouvez lire actuellement. La forme originelle dans laquelle il a été téléchargé sur mon Pod[1] un soir de décembre 2112, quelques semaines plus tôt.
Comme il est dit ci-avant, Pierre Lierreux s'est remis difficilement de son accident. Officiellement, le câble de l'ascenseur de sa tour s'est rompu et la cabine a chuté au fond de son puits.
Quelques mètres, même pas une dizaine. 

Ne pouvant guère travailler, il rentre se soigner en Europe où il recommence une de ses vies nouvelles, d'abord dans l'enseignement du droit comparé, dans diverses universités d'Europe, puis en faisant vivre son cabinet d'avocat d'assurance. Et puis la vie a repris. Ses affaires également.
Mais c'est déjà une autre histoire. 

Ses souvenirs sont revenus par bribes. Tous, il les a notés : un vrai puzzle !
Il raconte à plusieurs reprises, qu'instinctivement pourtant, dans bien des aspects de sa vie, il a souvent eu le sentiment bizarre de revivre la situation du moment.
Pour certains, c'est une pathologie de dédoublement de la personnalité. Pour d'autres, il y a des explications métaphysiques.
Pour lui, c'est un guide : il savait ce qu'il devait faire, ce qu'il allait faire. Il prenait son temps pour fixer sa décision et les « souvenirs » affluaient pour le guider, comme le lui avait dit en le plaignant le Père Francis du couvent de Corbara. 

C'est comme cela que bien plus tard, il est devenu le patron incontesté d'un des plus formidables empires financiers de son époque.
Et un jour, il a organisé sa succession pour se « consacrer à vieillir ».
Et ce n'est que peu d'années avant notre première rencontre qu'il a donc « son cauchemar ».
Là encore, avec l'idée vague de l'avoir déjà vécu. 

Il se retrouve, en pleine nuit, au milieu de nulle part. Un homme se tient sur ses gardes, en tenue de combat, faiblement éclairé par la présence d'un autre être humain, flottant autour de lui et une forme indéterminée qui se tenait dans le clair-obscur à quelques distances.
- « Et toi qui es-tu ? » interrogea abruptement le militaire à son adresse.
- Patrick Cortinco !
- Qui ?
- Patrick Cortinco.
- Et tu fais quoi ici ? Tu sers sur quel vaisseau ? Pourquoi n'as-tu pas ta tenue de combat ?
- Parce que je ne me bats pas ! Je viens à toi pour te dire une chose : « pas les Krabitz » ! » dit-il d'entrée, de but en blanc, comme instinctivement, comme d'un mot de passe, d'un sauf-conduit.
- « Sale race ! Ils nous ont niqué tout un groupe de scientifiques et je viens en représailles !
- Ça on s'en tape ! Il n'y avait qu'à pas venir jusque-là ! Leur planète est invivable pour nous !
- T'es un espion ou encore une de ses foutaises de diablerie de l'autre ! » 

L'autre, c'était la personne à l'aspect humain et au visage lumineux, planant doucement sur son aire, à quelques mètres de distance.
- « L'autre, comme dit l'Amiral Landditsy, c'est Michel. Bonjour Patrick.
- Michel ? Michel comment ?
- Michel. C'est tout. »
Et s'adressant à l'amiral :
- « Je l'avoue, c'est moi qui l'ai fait venir. Mais à la demande d'Edgorkloonyx.
- Merci d'être venu, Patrick » fit la créature poly-forme de l'autre côté de l'amiral Landdistsy, dans son clair-obscur à elle.
- « Ça alors ! » fait Patrick, « mais je vous connais, vous ! »
C'est incontestablement cette plante bizarre du type de celles vues une première fois sur « Paradise bis » puis une seconde fois au pied de l'ascenseur de « paradise », bien des années plus tôt !

« Et là, Christina, les souvenirs se sont remis dans l'ordre en un clin d'œil, rajoutant à mon angoisse du moment ! C'était « Ma » plante ! Celle sans laquelle je n'aurai pas pu survivre à la poussière noire. Celle sans laquelle je ne serai pas là à raconter ce message dicté par Pery et Padalovoski, que j'avais refoulés si loin et depuis si longtemps dans mon inconscient ! »
- « Un espion, c'est bien ce que je pensais ! Toi Patrick, tu bouges encore d'un poil et je t'explose avec ce joujou-là !
- Eh minute l'amiral ! Je ne suis pas venu jusqu'ici pour me faire traiter de la sorte ! », répond Pierre. 

En fait, je pétochais un maximum à en avoir une envie urgente de faire pipi sur moi, mais je me suis retenu : c'est qu'il avait l'air vraiment très menaçant, l'amiral !
- « Moi non plus ! Et cette suspension de séance dans la bataille que nous allons gagner, ne me dit rien qui vaille ! De toute façon, j'écraserai cette flotte de vauriens et je vais rendre cette planète tellement inhabitable que plus rien ne pourra y repousser! Et sûrement pas cette vermine chlorophylle de Krabitz !
- Un Krabitz ? » C'était donc ça... m'étonnai-je. Le point d'orgue !  Et j'avais touché juste dès la première seconde de cette situation invraisemblable.
Les choses se mettaient en place. L'heure du pacte oublié avait sonné. Les dires enfouis de Pery et de Padalovski prenaient enfin un sens, une consistance urgente.
- Oui ! » fit la plante. « Oui, on se connaît. Mais je croyais que tu t'appelais Pierre », dit-elle à l'adresse de Cortinco.
- « Taisez-vous ou je nous dézingue tous ! » hurla l'amiral qui commençait à perdre ses nerfs. 

Un grand silence, chargé de grenades explosives puissantes planantes telles une menace, s'en suivit.

Tout le monde pouvait se mouvoir sans difficulté, comme en flottant, mais pas l'amiral, qui semblait être cloué au sol par on ne sait quel sortilège.
- « Bien, on reprend ! » commence alors l'amiral. « Je suis en mission pour faire régner l'ordre. Michel, tu veux m'en empêcher. Je ne sais pas comment tu as fait, mais tu as figé l'espace/temps de ma flotte. Je ne sais pas combien de temps cela peut durer. »
Pendant qu'il soliloquait, on avait l'impression qu'il réfléchissait tout haut.
- « De deux choses l'une. Où il ne se passe rien et il n'y a pas de bataille tant que nous sommes coincés ici. Mais il semble qu'il ne se passe rien ailleurs non plus. Ou je nous fais exploser sur le champ et au moins le déroulé du temps reprendra ! La bataille sera livrée et cette vermine de Krabitz sera rayée des espèces vivantes : mes officiers savent ce qu'ils ont à faire et pourquoi ils sont là.
- Tu as tout compris, Amiral » intervint Michel, qui semblait être doté de grandes ailes dans le dos. « Je vais même te dire. Moi, je ne peux pas être atteint par tes armes. Je peux décider de suspendre le déroulé de cette bataille ici ou ailleurs. Je ne suis pas de ton monde, pas de ton continuum d'espace/temps, comme tu dis. Paradoxalement, j'ai donc tout mon temps mais pas toi ! Il faut que tu prennes une décision.
Tu m'as demandé tout à l'heure de te dire ce que tu devais faire. Je te l'ai dit : arrêter tout de suite cette bataille qui ne doit pas avoir lieu. 

Ch. Caré-Lebel

 

[1] NDA pour les lecteurs du début du 21ème siècle : écran tactile de la taille d'un livre de poche qui regroupe plusieurs fonctions telles ceux d'un visiophone, d'un PC, d'un GPS, d'un MP3, d'un bloc-notes, d'un dictaphone, d'une caméra vidéo, etc. selon l'usage que l'on en fait sur le moment.

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