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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

lundi 4 août 2008

Paradoxes temporels (2/21)


Deuxième épisode. 

Je repars donc perplexe dans mon bureau et décide de composer le numéro de visiophone laissé par « my chief ».
Une blonde apparaît aussitôt. Je me présente et explique l'objet de mon appel.
« Mais absolument Mademoiselle Lebel. Le « signore » Patrick vous attend demain pour le café. » 

Elle était forte celle-là ! Je voulais juste lui parler, à ce Cortinco, voir de quoi il avait l'air. Je n'avais pas encore décidé d'y aller et sûrement pas arrêté du moment !
« Votre passage est d'ailleurs retenu sur le vol sur la navette[1] de 7 heures AM, heure locale en vous conseillant de prendre une bonne nuit de repos et un petit déjeuner copieux dans la navette : vous arriverez à Marseille vers une heure PM, heure locale et vous serez prise en charge par notre chauffeur. Autrement dit, vous aurez sauté un repas » finit-elle en gloussant bêtement !
Voilà qui promettait : depuis une heure, ma sphère de liberté se rétrécissait ignominieusement sans que je n'aie eu la moindre occasion de réagir !
Peut-être était-ce mieux ainsi, au moins pour en finir au plus vite.
Je filais donc chez moi préparer quelques affaires de « routeur » et avant d'aller me coucher et je n'ai pas résisté à tracer ces quelques lignes rapidement. 

En fait, je les ai reprises dans la navette. Et je les ai complétées à ce moment-là, profitant des 50 minutes de vol pour poursuivre mes recherches sur les moteurs informatiques avec le seul terme « Cortinco ».
En fait, en retirant « Patrick », on avait accès à des milliers de pages web retraçant l'histoire d'une famille sanguinolente dont les origines remontaient au Xème siècle, voire avant si on donnait quelque crédit à un auteur inconnu qui fait un rapprochement osé avec un Missi Dominici du même nom sous Charlemagne...
Mais aucun intérêt : vraisemblablement sans aucun rapport avec l'homme que j'allai rencontrer dans quelques heures. 

Les voyages en navette vous mettent toujours l'estomac dans les talons : les 10 premières minutes qui suivent le décollage vous font encaisser 2 G d'accélération jusqu'au-delà de la stratosphère. Puis c'est un vol en apesanteur, quand le pilote va tout droit, où l'on a le temps de manger léger sur les longs parcours et où l'on peut admirer le lever du soleil à l'allure folle d'un film en accéléré (quand on va vers l'est. Dans le sens inverse, il se couche plus vite que nature et on s'engouffre dans la nuit quand on part dans l'après-midi !).
Au retour dans l'atmosphère, il y a un gros quart d'heure pénible où la décélération va croissante jusqu'à atteindre les basses couches de l'atmosphère.
On a beau être retourné de façon à être maintenu par le dossier du siège-baquet dans le sens de la trajectoire, il faut souvent fournir des efforts pour ne pas régurgiter le contenu de l'estomac.
Puis on entend le sifflement des moteurs sans turbine et c'est l'atterrissage en vol plané guidé par les robots du bord en relation avec ceux des installations aéroportuaires. 

À Marseille, il faisait frais mais beau. Le soleil au zénith mais bas compte tenu de la saison. J'ai été accueillie sur le tarmac par un monsieur portant une pancarte à mon nom.
Poli, il m'a juste demandée si mon voyage a été agréable, si j'avais des bagages et m'a invitée dans son autoplan[2] en m'indiquant que nous serions arrivés à destination en moins de 20 minutes, me précisant que, la météo étant bonne, nous ne serions pas trop secoués. 

Nous nous sommes dirigés en pilote automatique vers l'Est.
Un moment, j'ai cru que nous allions en Italie, mais à ma question quant à notre destination, mon pilote s'est contenté de me montrer la route sur l'écran GPS qui fixait notre arrivée dans une zone de la Corse, située au sud de Calvi et au nord de Cargèse, juste sur la côte, sans autres explications.
Mon pilote n'étant pas très loquace, je ne l'ai plus importuné : de toute façon, dans quelques minutes, j'étais arrivée. 

Nous nous sommes posés sur une plateforme d'autoplan, accrochée à une montagne, magnifique de rochers rouges et de végétation clairsemée de vert de gris, derrière un sémaphore construit en contrebas, face au couchant.
La première chose qui m'a frappé, c'est l'odeur. Un mélange inconnu mais fort. Doucereux mais envoûtant ! Le Maquis Corse : J'en avais déjà entendu parler. 

À part les touffes de végétation dans cet univers minéral rouge et ocre, la couleur dominante était le bleu profond de la mer qui se confondait au loin avec le bleu plus clair du ciel.
Des bleus de toutes les nuances, dans tous leurs états, dans toutes leurs couleurs.
Peut-être un petit coin de paradis, sans aucune habitation visible, sauf, au loin, de-ci de-là, quelques toits cachés par des arbres de haute futaie ? 

Un homme grand, en complet sombre de bonne coupe, maigre, cheveu blanc, barbe courte et moustache de la même couleur, taillée courte, carrure... carrée, à la Charlton Heston, le nez en avant des gens qui n'ont pas bu que du lait, s'avançait vers moi, le pas hésitant, sorti de nulle part.
Derrière lui, deux femmes, l'une poussant un fauteuil d'infirme, l'autre, en tenue stricte mais courte, laissant apparaître ses mèches blondes sagement coiffées et quelques rondeurs bien placées, tenait un dossier sous le bras : J'ai reconnu aussitôt mon interlocutrice de la veille. 

- « Chère Madame » fit la voix très profonde au timbre puissant de baryton du Monsieur qui avait dû être impressionnant dans le temps de sa splendeur avec son allure « classe », pour avoir encore de beaux restes et des yeux bleus délavés des vieillards, « je suis ravi de faire enfin votre connaissance. Avez-vous bien voyagé ?
- «Très bien, merci. Christina Caré.
- Patrick Cortinco. Pour rendre utile et agréable votre séjour ici, parmi nous.
- Ravie tout autant ! Ainsi, je sers la main de mon grand patron ?
- Oui ! Enfin ! Pas vraiment. Je suis retiré des affaires depuis quelques temps. Je n'ai plus d'autres activités que de regarder aller et venir les bateaux au large et mettre un peu d'ordre dans mes affaires avant de faire le Grand Voyage.
- Et pourquoi devais-je vous rencontrer, toutes affaires cessantes ?
- Venez avec moi. Je vais vous expliquer. Mais avant tout, souhaitez-vous vous rafraîchir ? Prendre vos quartiers ?
- Dois-je rester longtemps ?
- Autant de temps que vous le souhaiterez. » 

Sa voix était douce et ferme à la fois, puissante. Impressionnant, le gaillard, vous dis-je !
Il m'a demandé si je ne voyais pas d'inconvénient à ce qu'il s'asseye, m'expliquant que la tenue verticale lui pesait depuis quelques années.
Même assis, poussé par la gouvernante préposée à la chaise à roulette, j'étais à peine plus haute que lui malgré mes talons. 

En voilà encore un, que si il n'avait pas eu l'âge d'être mon grand-père, avec ses manières courtoises et raffinées, c'aurait été avec grand plaisir que je me serai laissée aller, juste après les premiers refus polis que nécessitent la qualité de ses éventuelles avances.
Mais à ce jeu-là, je n'ai jamais été une grande gagnante. 

Ch. Caré-Lebel 

[1] NDA pour les lecteurs du début du 21ème siècle : La « navette » est un avion suborbital hypersonique. La plupart des modèles sont capables d'un tour du monde complet en 4 heures avec une escale seulement.
[2] NDA pour les lecteurs du début du 21ème siècle : Un « autoplan » est un engin volant, subsonique, de la taille d'une voiture, muni de 4 hélices pivotantes actionnées par une boîte à énergie à couple : non polluant, rapide et d'une autonomie d'environ 3 heures, soit un New-York/Chicago.

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