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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

lundi 11 août 2008

Paradoxes temporels (7/21)


Septième épisode. 

Qu'était-ce donc tout ce délire ?
« À T cinquante, un thésard de la Fondation, historien chargé par son directeur de thèse de faire une histoire de la « Fondation », fait des recherches sur les origines et les pères fondateurs.
Je ne vous raconte pas la teneur de ses travaux, ni ceux de ses prédécesseurs : nous ouvririons une énième boucle de paradoxe temporel dont nous ne savons pas quand elle se refermera, ni les conséquences qu'elles pourraient générer sans qu'on ne les maîtrise.
Ces informations existent, dans le détail, mais vous n'en retrouverez qu'une petite partie dans mes archives personnelles. Le reste appartient à la « Fondation » et ne sera accessible qu'à quelques individus, pas encore nés pour la plupart : elles pourraient être trop mal exploitées. 

Ce jeune homme, s'appelle Pery Bear-Carlson.
On ne sait pas ce qu'il va devenir. Son sort m'est en fait inconnu. Et pourtant, je l'ai côtoyé.
Nous y reviendrons, car pour le moment, qu'il sache en lisant ces lignes, si elles lui sont rapportées, que je le remercie infiniment, en mon nom personnel pour son amitié ; au nom de tous pour son apport à la science, lui qui m'a dit avoir toujours eu du mal avec les notions abstraites.
Il est seulement porteur de ses travaux de recherche et retombe sur des synthèses du site d'Infreequentable, un peu par hasard, me dit-il. Une vraie mine de renseignements sur une partie obscure, mal étudiée à son époque, des tous premiers temps de « Fondation ».
Bref, il fournit un gros travail qui aurait été impossible si vous ne publiez pas vos lignes rapportant notre entrevue. » 

Qu'est-ce que c'était encore que cette histoire ? Le maître des céans, après m'avoir fait gober « son voyage » vers le passé, me raconterait-il un « voyage vers le futur » ?
Plus fort que le « retour vers le futur » ? 

« Qu'il sache également que nous avons beaucoup travaillé sur le bien-fondé de notre démarche de ce jour T zéro, en comité de haute direction et stratégie. Nous avons longuement pesé le pour et le contre. Nous avons traversé des phases de refus, des phases d'allégresse et d'engouement, regrettant parfois de n'avoir pas « tout su » de notre avenir collectif, regrettant que l'expérience des futurs ne nous guide pas plus, redoutant alors mille travers toujours possibles, et pariant sur la grande sagesse de nos successeurs qui sont restés silencieux.
Bref, nous avons pris la décision de ne pas effacer les lignes de l'ignoble Infreequentable, mais de les laisser telles que nous les avons découvertes, et telles qu'elles seront lues par ceux qui feront ensuite les synthèses dont se servira Pery. 
Nous ouvrons une « boucle temporelle », un nouveau paradoxe, en vous faisant, Madame Caré-Lebel, notre messager vers le futur, pour mieux devenir mon messager de T moins dix. »
Je prends note, bois ces paroles. Où vais-je ? Où erre-je ? Où cours-je ?
Quelles sont donc ces nouvelles échéances ? 

« Racontez-moi ! Que suis-je censé faire ? Que s’est-il passé à T moins dix ? »
Patrick/Pierre Lierreux me regarde, tourne la tête vers le ponant.
« Cette heure de la soirée débutante est magnifique. Regardez donc la nuit qui avance, le soleil qui fuit vers l'horizon, caché par les nuages. Pourtant je sais que nous verrons le rayon vert, assez rare en cette saison, parce que vous l'avez retranscrit. Un court instant de la journée, improbable ce soir parce que les nuages s'épaississent.
Sachez que j'en ai la gorge nouée. »
Il se retourne vers moi après que j'ai partagé la vision du magnifique spectacle haut en couleurs que nous offrait la nature. 

« Je n'ai raconté cette histoire-là qu'à quelques personnes. Pas plus que les doigts d'une seule main.
La première était un moine, Père Francis, un père blanc, quelques mois après qu'elle me soit arrivée. Il m'a écouté avec une grande attention. Je ne lui ai pas tout dit, juste l'essentiel.
Je me souviens parfaitement qu'il a gardé un long silence avant de me demander si ce que je lui racontais était vrai. J'ai naturellement répondu que oui, « me semble-t-il », ai-je précisé. Je ne savais pas si j'étais fou, si j'avais rêvé, si... je ne sais pas, si tout cela n'était pas seulement irréel.
Il m'a répondu que de deux choses l'une, soit c'est vrai « et la vie va vous le confirmer tout au long de votre parcours sur cette terre. Dans ce cas, je vous souhaite tout le réconfort et l'aide de Dieu pour affronter votre destin. C'est une lourde tâche que de se conformer à soi-même quand on sait de quoi son parcours sera fait, jusqu'à savoir l'heure de son rappel auprès du Créateur.
Soit c'est un mirage de l'esprit et Dieu a voulu vous éclairer sur ce que vous n'avez pas à faire. Dans tous les cas, vous êtes un privilégié, mon fils. Dieu vous pardonnera mieux que moi de l'avoir ainsi offensé. » 

À l'époque, pour ne pas être vraiment très croyant, même plutôt avoir la dent dure contre tous les prophètes de tous les dieux en puissance sur cette planète, je n'avais pas tout compris.
À la lumière du parcours, Dieu était à mes côtés dans les moments de doute : je ne sais pas si je dois le remercier, mais c'est finalement assez rassurant ! 
Puis il se retourne vivement vers le soleil couchant.
« Regardez ! Le rayon vert, là, tout de suite ! »
Je ne savais pas que ça existait avec une telle intensité. C'est la première fois que je vois ce phénomène pourtant assez courant, paraît-il : Juste après que le dernier rayon du soleil, devenu un astre plus gros que nature par effet de loupe des basses couches de l'atmosphère, la lumière parvient quand même à traverser une fine épaisseur de la mer et se teinte de vert, parce que l'eau est chargée de plancton !
Ça donne le « rayon vert » aussi fugace que bien réel. 

« Alors, allons-y » reprit-il .
« À T moins dix, je suis avocat stagiaire apprécié par mes tuteurs, dans un cabinet de Chicago. Là aussi, nous y reviendrons. Plus tard.
J'ai 25, 26 ans et le monde m'appartient pour être déjà multimillionnaire en dollars, il n'en fallait que deux, logique, et j'avais pris quelques distances avec le continent européen pour avoir déplu à quelques hautes personnalités et autres maris jaloux. Je vous raconterais cela une autre fois.
Bref, me voilà à rejoindre le Tribunal fédéral depuis le 62ème ou le 64ème étage du building où étaient perchés nos bureaux et descendre au deuxième sous-sol, là où était mon véhicule. 

L'ascenseur s'arrête à plusieurs reprises pour laisser entrer et descendre des voisins ou des visiteurs et file au rez-de-jardin. Puis au rez-de-chaussée. Je me retrouve seul pour la fin de son parcours, quelques secondes normalement.
Je le sens entamer sa descente douce. Mais l'ascenseur ne s'arrête pas et, au contraire, poursuit sa descente et sa chute à une allure s'accélérant jusqu'à me sembler vertigineuse.
6 niveaux, j'étais affolé : il n'y avait rien en dessous et normalement j'aurai dû m'écraser avec la cabine au dernier sous-sol depuis un moment, alors que j'étais ballotté d'un bord à l'autre dans un vacarme de plus en plus épouvantable. 

Officiellement, le frein de secours a fini par se déclencher et j'aurai été retrouvé inconscient et désarticulé dans les minutes qui ont suivi cet accident.
J'avoue qu'effectivement, à mon réveil, je me sens « tout cassé de partout », allongé sur un lit d'hôpital, ne me souvenant d'absolument plus rien. Mon nom et encore.
Au fil des jours, je reviens un peu à moi-même et décide de rentrer sur le continent européen pour ma convalescence, laissant mes ex-futurs associés se débrouiller avec mes dossiers et les problèmes d'assurance et de responsabilité qui m'ont encore un peu plus enrichi, et eux, bien mieux au passage.
Bref, ce n'est que par bribes, au fil des semaines qui suivent, que je me rappelle d'une toute autre histoire, comme dans un rêve, voire un long cauchemar.
Cette chute, c'est d'ailleurs encore le thème favori de quelques rêves récurrents, qui immanquablement me réveillent en pleine nuit, toujours en sueur !
À cette époque de ma vie, sentant ma santé mentale chancelante après mes huit jours de coma, je note tout ce dont je me souviens, avec de plus en plus de précision.
Dans mon esprit, il doit bien y avoir une cohérence d'ensemble, qui d'ailleurs se précise à un tel point que je finis par m'en ouvrir, comme je vous le dis, au père Francis, un ami de ma famille, ici au couvent de Corbara. » 

Ch. Caré-Lebel

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