Bienvenue !

Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mercredi 13 août 2008

Paradoxes temporels (9/21)


Neuvième épisode. 

Pierre Lierreux continua son récit à table et encore après, avant d'aller se coucher. Le lendemain, j'avais naturellement parcouru mes notes, préparé des questions, sauté d'un sujet à l'autre et pour avoir quelques précisions ici ou là, avant de reprendre la navette du retour. 

J'ai voulu reprendre ses dires de façon chronologique, les retranscrire à la première personne du singulier, comme d'une expérience singulière et personnelle, comme je les ai reçus en pleine tête moi-même pour mieux rendre l'effet incroyable que cela a pu faire naître dans ma conscience, contre toute logique élémentaire : une boucle temporelle, un paradoxe temporel, même dans la vie d'une journaliste, ce n'est pas évidemment pas tous les jours que cela vous arrive !
Ce sont les premiers billets. 

Pendant la nuit locale, bien entendu, je fais fonctionner mes réseaux d'informateurs, à eux de confirmer quelques points et de me rassasier d'informations sur « International Space Fondation », dans tous ses aspects, sur Pierre Lierreux.
J'ai pratiqué l'expérience du blog anti-daté : désolé pour « mes » lecteurs de 2008, mais il vous faudra attendre décembre 2112 pour en avoir la certitude visuelle irréfutable.
Vous devrez vous contenter de ma parole et de ma bonne foi en attendant : ça marche !
Et je suis sûre que vous en ferez vous-mêmes l'expérience, dès votre époque.
Et puis je décide de raconter la suite de cette histoire, rentrant alors dans ce jeu stupide d'écrire ce qui est déjà écrit. 

D'abord, cet homme-là croustille de mille détails et anecdotes. Beaucoup n'ont rien à faire dans cet exposé, pour avoir un caractère licencieux parfois... des plus crus, mais presque toujours « poète », presque « fleur bleu » : un grand romantique, ce Monsieur Lierreux !
Non pas qu'il ait un langage grossier, loin de là, mais ses expériences érotiques n'apportent strictement rien à notre rencontre et son interview.
J'en ferai peut-être un roman, à publier beaucoup plus tard : « L'homme aux 1.000 femmes », peut-être ?
Même ce chiffre effarant pour une puritaine comme moi semble déjà trop petit !
Nous verrons bien. 

Nous poursuivons donc son récit à table :
Sur « Paradise », il fait très vite un tour des installations nocturnes. Pistes de danse, casinos, boîtes de nuit, fumeries d'opium, théâtres et cinémas multiplexes à la demande. Le site lui semble énorme et je vous passe les détails.
Pour finir par rentrer, le premier soir, dans ses appartements, accroché au bras une dame qu'il décrit comme une jolie « bimbo » toute émoustillée à l'idée d'être « la première » pour lui, ici !
Là encore, je vous passe les détails. 

Le lendemain, il se réveille en pleine forme et poursuit sa visite des lieux. Fait quelques brasses dans le bassin d'une des piscines de l'établissement. Il y fait des rencontres une nouvelle fois sensuelles et rentre pour le déjeuner sans avoir pu avoir accès aux parties réservées au personnel, à l'intendance, à la sécurité, à la direction, ce qui le laisse quel que peu déçu, entêté qu'il est déjà à vouloir « renter ».
C'est impossible, lui fait-on comprendre. 

Au déjeuner, il est attablé avec une autre troupe de joyeux drilles, toujours avec ce même phénomène de langage devenant commun comme par magie à la première parole prononcée : cette fois-là, il s'essaye au français et tous se mettent à parler et comprendre le français.
Ils finissent leur repas par philosopher et les plus « neufs » dans l'ordre des époques de naissances de raconter aux plus anciens, l'histoire telle que les uns et les autres la connaissent.
- « Mais enfin, Messieurs, tout ce que vous dites est passionnant, mais plus vous en racontez sur notre avenir collectif, moins nous avons de chance de renter !
- Rentrer ? Mais pourquoi faire! Nous sommes traités comme des coqs en pâte ici, avec beaucoup d'égards et ces demoiselles sont particulièrement accueillantes.
- Accueillantes, accueillantes » fit un autre, « il n'empêche qu'elles ne sont jamais les mêmes. Une fois « consommées », on ne les revoit plus.
- Oui ! Voilà qui est d'ailleurs bien étrange. Pas moyen de « vivre une belle histoire ».
- C'est tout à fait vérifiable pour mes mignons : pas moyen d'avoir une relation suivie » dit un quatrième.
- « Et puis, Messieurs, nous sommes tous jeunes ici ! Ne vieillit-on donc jamais ici ? Vous êtes là depuis combien de temps, les uns et les autres ?
- Pour ma part je ne compte plus : quelques années, me semble-t-il. »
Et chacun d'annoncer des périodes différentes, parfois longues.
- « Pierre! Vous avez parfaitement raison. Seulement deux décennies sont ici représentées, même si nous venons chacun d'une époque différente. Pourtant il me semble avoir déjà vu quelques personnes paraissant nettement plus âgées. Mais quand était-ce ?
- Ah oui, Eriikj ! » fit un second. « Vous voulez parler de ce vieux fou ! Comment s'appelait-il déjà ? Roman ? Roman quelque chose, je ne me souviens plus.
- Roman Padalovski ? Mais il est toujours parmi nous avec quelques autres. On ne les voit plus parce qu'ils ne participent plus à nos réunions communes. Ils se sont enfermés dans leurs propres cabines ! »
Et tout le monde d'en rire aux éclats.
- « On en voit un de temps en temps à la table à roulette, le soir. Quand il est là, il fait systématiquement sauter la banque ! Un jeune : quel intérêt ? L'argent n'a aucune valeur ici, puisque nous disposons de tout ce dont on a envie dès que l'envie nous en prend.
- Oui tout ! Tenez, mon cher Pierre, vous auriez besoin d'un home cinéma en 3D, plutôt que de partager les émotions avec autrui, il vous suffit d'en faire la demande au desk du concierge ou de téléphoner. Ils servent même des alcools rares avec des noms imprononçables que vous trouverez sur le catalogue, si vous en faites la demande. Du catalogue, naturellement ! »
Et une nouvelle fois, tous de rire de ce mot d'esprit : frustrant pense Pierre. Il ne sait pas encore.
- « Pas seulement des alcools. L'autre jour, j'ai tapoté sur le catalogue quelques noms de substances hallucinogènes : il y en a des quantités phénoménales. Et aucune addiction, ni aucun effet néfaste ultérieur ! Un vrai miracle de la science. D'ailleurs, je n'ai pas terminé l'essai de toutes !
- Comme si vous aviez besoin de ça, mon ami ! » dit un énième. « Que demander de plus ici ? Tout est conçu pour que nous n'ayons pas à nous ennuyer, mais à avoir plaisir à rester ! Alors pourquoi vouloir partir ?
- Pour éviter de se faire jeter un jour ou l'autre, peut-être ? » répond alors Lierreux.
- Pour quelle raison se « faire jeter » ? Tant que nous donnons à nos hôtes ce qu'ils attendent de nous, ça peut durer indéfiniment.
- Et qu'attendent-ils ? »
Nouvel éclat de rire général !
- « Notre joie de vivre ! » 

Naturellement, ces réponses-là n'ont pas satisfait Pierre. Sa seule occupation, pendant les jours qui ont suivi était de se laisser séduire par un maximum de femmes apparaissant esseulées, toutes plus sensationnelles les unes que les autres à ses dires.
Tout en cherchant à en savoir plus, plus ou moins discrètement, sur son environnement. 

Il occupe ses soirées à la recherche de ce « sauteur de banque », finit par se faire livrer ses repas dans sa chambre, accompagnée de quelques personnes de sexe féminin, une par une ou plusieurs le même soir.
Se laissant griser avec délices dans la dépravation condamnée par toutes les morales humaines et bien terrestres. 

Jusqu'au jour où il arrive à croiser le « sauteur de banque », après l'avoir loupé à plusieurs reprises.
- « Je m'appelle Pierre Lierreux.
- Enchanté. Mais vous n'êtes pas mon genre et j'ai tout ce qu'il faut chez moi pour satisfaire à tous mes désirs.
- Ne vous méprenez pas : j'en suis certain ! Je cherche un dénommé Roman Padalovski. Savez-vous où je peux le trouver ? »
Un moment de silence.
- « Vous jouez aux échecs ?... Vous le trouverez peut-être à une table d'échec, quand il aura envie de sortir de chez lui pour une partie. Je ne peux pas vous en dire plus.
- Merci ! » 

Ch. Caré-Lebel

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire