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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

jeudi 31 juillet 2014

Chapitre XIII.1

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Contrôle fiscal… (1/2)
 
Fin novembre, Denis Lespoix se présente pour la première fois dans les locaux du Kremlin-Bicêtre, mais c’est dans l’après-midi du 3 décembre que les choses se gâtent.
 
Officiellement, pour compléter ses propositions de redressements sur la MAPEA, Lespoix a en effet besoin de passer par Paris, dans les locaux du Kremlin-Bicêtre où Paul lui a proposé de faire son ESFP et la vérification des comptes de CAP-Investigations qu’il avait pu partiellement reconstituer entre-temps en demandant, durant tout le mois de novembre, le plus de copies possibles à ses banquiers et fournisseurs.
« Vous verrez, c’est moins sécurisé qu’à Aubenas et on peut y discuter et travailler plus facilement. »
Ce fameux lundi 3 décembre, Jean-Charles est présent ainsi que l’amiral qui vient en repérage, pour emménager dans une pièce voisine du premier étage.
Effectivement, les échanges sont nettement moins tendus et Lespoix se laisse aller à des confidences, même s’il reconnaît Jean-Charles croisé à Aubenas.
« Lui, c’est mon fiscaliste personnel. Un ancien de votre maison. »
Et les voilà qui papotent boutique, coups marquants, services, procédures, collègues croisés et autres pendant près d’une heure, avant de passer aux choses sérieuses.
 
« C’est très simple » finit-il par lâcher quelques jours après avoir terminé son travail de vérification, dans l’après-midi.
« Pour CAP-Investigations, vous n’avez pas de comptabilité probante à me soumettre, la faute à l’incendie qui a ravagé vos locaux en 2011.
Je vais donc vous proposer, dans le cadre d’une procédure d’imposition d’office comme c’est prévu par la loi dans ce cas de figure, de vous taxer sur les recettes encaissées de 2009, 2010 et 2011, moyennant un abattement de 50 % pour tenir largement compte de vos éventuels frais. Idem pour la TVA.
Je pourrai « estimer » les deux dernières années en partant des chiffres de 2009, mais je vous fais une fleur.
L’assiette est incontournable, puisque j’ai vos relevés bancaires, et l’estimation de vos frais ressortent également de vos dépenses de salaires, Urssaf, EDF, assurance etc. réellement décaissées en 2009. »
Eh ho ! Ça ne va pas ! Tout a été détruit, il n’y a pas d’activité en 2010 ni 2011 et il est resté un passif qui n’a pas été totalement épongé. Normalement, avec le mécanisme du carry-back, c’est le fisc qui doit de l’argent aux associés de la boutique.
 
« Pas du tout ! », fait-il calmement, un sourire narquois aux lèvres. « Dans cette hypothèse, vos salaires sont rejetés au titre des dépenses déductibles et traités comme d’un dividende… par nature non-déductible. Vous en êtes d’accord Jean-Charles ? »
Euh… C’est la logique fiscale.
« Pas d’accord dites-donc. J’ai y bossé, moi, et j’ai même cotisé dessus ! »
Justement…
« Parlons-en ! À la même époque vous êtes également le directeur général de la MAPEA et rémunéré à cet effet. Ça ne vous gêne pas d’avoir double-salaire, par hasard ? Or, si vous faites un mi-temps ici et un autre là-bas, je regrette, mais je rejette la moitié de vos salaires et charges sociales sur la MAPEA ! »
Cinglé…
Jean-Charles en tousse bruyamment à plusieurs reprises, là, mal à l’aise !
« Bon, ce n’est pas tout ça, mais d’une part, vous remettez ça quand vous êtes réintégré en qualité de secrétaire général de la MAPEA alors même que d’autre part vous avez une activité de marchand d’alcool bien plus lucrative ! »
D’accord, tout ça a été déclaré en bonne et due forme et les impôts payés en totalité.
« Non pas vraiment. CAP-Investigations a touché 3,5 millions d’euros en 2009 qui transitent par votre compte personnel au titre de la clause de croupier de vos statuts que je ne remets pas en cause, et qu’on retrouve quelques jours plus tard sur celui de la MAPEA. Et sans qu’on sache d’où vient cet argent à l’origine. Expliquez-moi ! »
Non, justement, c’est impossible à expliquer.
 
« C’est une prime exogène que j’ai investi dans la recherche sur un prototype d’avion financé par la MAPEA. »
Oui, il sait : c’est l’usage qui en a été fait, mais ça n’explique pas l’origine première des fonds.
« Notez que vous n’avez pas déclaré cette somme dans vos déclarations personnelles et que j’estime à 15 millions d’euros les frais de ce prototype qui ne correspond aucunement à l’objet social de la MAPEA ! »
Comment ?
« Mais c’est de la recherche sur nos céramiques pour les futurs vecteurs des missiliers ! En plein dans nos futurs marchés d’avec l’armée ! Vous plaisantez j’espère ! »
Pas du tout !
« Ce n’est pas l’objet social de la société, et je rejetterai également les dépenses afférentes, de ce que j’ai pu en estimer des comptes analytiques, au titre du crédit-impôt recherche et développement qui vous ont été octroyé sur ce projet ! Crédit qu’il s’agira de rembourser par la MAPEA ».
Il redressera et pour le même motif, la dépense à l’IS et il sera bien gentil de ne pas saisir « son ami » le procureur général de cet abus de bien social si le redressement est accepté sans discuter, pénalités et intérêts de retard inclus.
Et comme il s’agit de dépenses réellement décaissées, il demandera les noms des bénéficiaires de l’avantage en nature ou soumettra à pénalités chez la MAPEA et IR-CSG chez le bénéficiaire désigné. « C’est la procédure ! »
Il est fou se demande Paul qui voit déjà le déluge arriver de loin : IR et CSG sur les 3 millions et demi, plus sur les 15 millions qu’a pu coûter les travaux sur le prototype…
Ira-t-il jusqu’à rejeter les factures de locations de certains équipements ?
La tension monte d’un coup, avec la température de la pièce.
 
« Mais expliquez-moi pourquoi vous n’avez pas déclaré ces 3,5 millions qui ont transité par CAP-Investigations ? »
C’est une somme exonérée. « Regardez donc dans le Code des douanes ! Si je comprends bien, vous allez proposer de l’intégrer dans un redressement d’IS de CAP-Investigations, puis dans mon IR personnel, alors que j’ai abandonné cette somme à la MAPEA… »
Ce n’est pas marqué comme ça dans les comptes, mais il veut bien la prendre comme d’une recette supplémentaire à soumettre à l’IS, si telle est le cas.
« … puis vous refusez de déduire les dépenses correspondantes et en plus vous ramassez le crédit-d’impôt recherche sur celles-ci ? Autrement dit, vous vous payez trois fois sur la même somme ! » Hors les pénalités dont on ne sait pas pour l’heure si elles sont de « bonne ou de mauvaise foi », et la sauce qui va avec…
Presque quatre fois corrige Jean-Charles. « Une fois chez CAP, une autre fois chez toi, une troisième fois chez MAPEA a minima au titre des dépenses et une quatrième au titre du crédit-d’impôt. Et encore, il ne t’a pas parlé de la cascade… »
C’est quoi ça ?
 
« S’agissant de sommes encaissées comme des recettes, il s’agit donc d’une activité économique soumise à la TVA. Mais vous savez que la TVA n’est pas déductible sur les assiettes d’impôts directs, mais seulement sur elle-même. En conséquence, elle est due sur ces sommes. Comme vous me demanderez le bénéfice de la cascade qui correspond à la neutralisation de la TVA sur les assiettes des directs et que vous n’avez pas fait de CA3/CA4 ni de CA12 sur ces montants, par la force des choses, je suis donc en droit de vous redresser les assiettes d’impôt direct sur les montants auxquels vous auriez pu avoir droit à ce titre. »
Oui, bon. C’est de toute façon un vrai gag, là !
Payer de la TVA là où il n’y en a pas et se faire neutraliser la déductibilité par un procédé retord, c’est dément…
Mais « légal », rajoute Jean-Charles…
Il est dans quel camp, au juste, celui-là ?
 
Puis il reprend : « Vous dites qu’il s’agit d’une indemnité exonérée au titre du code des douanes, justifiez-en ! »
Justement, il ne peut pas.
« Si je le fais, nous sommes tous les deux des hommes morts ! Secret d’État oblige ! Or, j’imagine que vous n’avez pas envie de mourir tout de suite et ma fille n’a pas encore un mois. J’ai aussi envie de la voir grandir un peu malgré votre totale connerie. »
Très bien. Donc, ce n’est pas tout.
« Ça, c’est pour les deux gros postes vous concernant. J’en ai un troisième relatif à vos déplacements en Chine, en orient, aux USA et ailleurs, mais il faut que je vérifie les montants dans vos comptes, qui restent des dépenses personnelles d’un point de vue fiscal et qui n’ont pas à être affecté sur vos recettes de vente d’alcool. Je ne vois pas l’intérêt de voyager à 4 sur ces diverses destinations … exotiques sans ramener la moindre commande alors que l’essentiel de votre activité de vente d’alcool n’est jamais située que sur les campus français. »
Ce qui n’est pas vrai.
Il fallait aussi chercher des stocks d’alcools « exotiques » à présenter aux prospects, pour emporter des commandes, même s’ils n’en ont pas achetés eux-mêmes.
Des frais de développement eux-aussi déductibles, en principe.
Et puis il s’agit surtout des missions sur le J20 chinois et le T50 russe, les rencontres en Californie, au Texas pour revendre les actions des sœurs McShiant, le détour sur New-York pour castrer le « banquier des pauvres », bref, tous ces « faux-frais » dont « même pas un ticket de métro » n’a eu à être remboursé par le ministère commanditaire, selon les vœux de l’amiral…
Qui pour l’occasion se faufile dans la pièce, attiré par les haussements de ton et qui s’installe silencieusement sur une chaise au fond de la pièce.
 
« Bien sûr, il y en a autant sur la MAPEA, mais assez peu vous concernant. C’est plutôt Madame Nivelle qui se paye une partie de son train de vie sur l’assiette imposable de la société, et quelques cadres qui abusent. D’ailleurs, je remets en cause bien des dépenses de votre successeur en qualité de DG, Monsieur Schmouller, sa voiture, son assurance article 39, ses frais de logement, etc. »
L’assurance, elle n’a jamais été payée. Les frais d’hôtel et de restaurant, ils sont normalement comptés en forfait de « long-séjour » par l’Urssaf.
Et pas son salaire démultiplié, à lui ?
Jean-Charles est atterré.
 
Et ce n’est pas fini !
« J’ai pu également noter que vous avez été l'unique gérant légal d’un Fonds de dotation pendant les quelques mois de son existence, fin 2009. »
Là, c’est la guerre, pense Paul pour lui-même… Jean-Charles est tétanisé, se souvenant de l’épisode du juge qui débarque avec deux flics de la section financière dans les locaux parisiens de la MAPEA en sortant leurs flingues de leurs étuis et qui seront repartis après un seul coup de téléphone au général Wimereux, au ministère quand ses commandos ont débarqué…
Quant à l’amiral, il change de fesse sur son siège en se raclant la gorge discrètement.
Et l’autre de poursuivre avec un sourire malicieux : « Si j’ai bien compris les différents rapports et relevés, 35 milliards d’euros ont transité sous votre responsabilité. Je suis sûr que si je vous demande d’où viennent ces sommes, vous ne me répondrez pas. Naturellement, puisqu’il s’agit de fonds venus de l’étranger. Pas plus si je vous demande ce que vous en avez fait… »
Jean-Charles l’interrompt : « Désolé, tout cela est couvert par un rescrit ministériel ! Je l’ai moi-même fait signer par les autorités compétentes. »
Donc il sait ce que « Monsieur DE Bréveuil » en a fait. « Ne serait-ce pas de l’enrichissement personnel ? Auquel cas, je suis dans l’obligation de redresser l’ensemble au titre de l’assiette de l’IR, de l’ISF, la TVA, naturellement, en neutralisant les effets de la cascade s’il s’agit d’une activité assujettie, et de la CSG & CRDS… vous comprenez bien, vous et personne d’autre, en votre qualité de gérant du fonds dissout ! »
On vient de lui dire qu’il y a un rescrit.
« Montrez-le-moi ! »
Ce n’est pas de leur compétence et c’est couvert par le « secret d’État ».
« Pas pour la fisc ! »
Il n’a pas tort, mais il n’est pas question de laisser un connard pareil le soin de décortiquer le problème. Sauf s’il avait été habilité « secret d’État ». Or, il ne l’est même pas pour les « secrets-défense »…
« Faudrait que voyez ça avec l’Élysée. Ils ne m’ont refilé la légion d’honneur pour la couleur de mes yeux, à votre avis ?… »
Ce n’était pas pour ça, mais tant qu’à faire…


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mercredi 30 juillet 2014

Chapitre XII

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Démarches spirituelles ?
 
C’est aussi l’époque de la fin des « concours anglais », où il s’agit de revendre aux sœurs McShiant la part minoritaire que Paul portait pour leur rendre service… Une belle « petite plus-value » d’1,3 M£ que Paul prend la précaution, cette fois-ci de laisser, au moins pour un petit bout nécessaire à payer les frais d’acte promis par Jacques, en compte chez Lady Joan.
Elle a fait le déplacement à Neuilly pour venir voir la tronche d’Annabelle, la toute-neuve fille de Florence et de Paul…
Et faire la gueule de n’avoir pas pu accoucher des œuvres de Paul de son côté.
 
Là, ce n’est pas pour l’amadouer à lui tirer les vers du nez sur l’oreiller, elle ne sait rien hormis pas grand-chose sur la gestion du trust, mais tout simplement parce que la plus-value est exonérée en Grande-Bretagne, là où l’hérésie des taxations françaises nouvelles et frénétiques lui en aurait encore pillé plus de la moitié.
L’objectif est de laisser passer la fin d’année et de ne recouvrer les soldes que l’année suivante, le temps de réfléchir à une « utilisation optimale ».
Pas encore encaissées, les sommes ne sont pas encore imposables nulle part.
Où les effets psychologiques de Denis l’inspecteur aberrant.
Elle lui propose d’ailleurs à cette occasion de monter un FCC provisoire, de droit britannique, là où Paul commence à réfléchir à quelques paradis fiscaux exotiques, tellement Lespoix lui perturbe quand même et parfois le sommeil.
 
Puis un retour sur Paris s’impose. La belle-famille lui impose de baptiser sa fille. Selon le rite catholique-papiste, en pense-t-il.
Comme justement, à ce moment-là, il est « convoqué » par Monseigneur André Vingt-trois, il en profitera pour organiser le principe de la cérémonie.
Il n’empêche, c’est encore un moment poignant dans la vie d’un homme tel que Paul, déiste de formation mais mécréant dans le respect de tous les cultes de la planète, quels qu’ils soient.
Peu avant la fin du mois, Paul répond ainsi à l’invitation singulière de Monseigneur André Vingt-Trois, archevêque de Paris, accompagné de deux de ses quatre évêques.
Est aussi présent le nonce déjà croisé à Lyon dans les locaux d’Interpol six mois auparavant.
 
Il avait été prévenu en aparté quelques jours avant par l’amiral Gustave Morthe-de-l’Argentière chez Maxim’s, où il est question de distinguer Paul de Bréveuil par son élévation au grade de chevalier de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand, une décoration accordée par le Saint-Siège, à titre civil ou militaire. Fondé le 1er septembre 1831 par le pape Grégoire XVI en l'honneur du pape saint Grégoire (590-604), il fut modifié le 30 mai 1834.
Honneur que Paul refuse tout-de-go pour ne pas vouloir assumer le privilège de le partager avec Buisson, l’âme noire de « Krasoski », le président sortant, et Jean-Claude Gaudin, le marseillais…
Il n’a rien à faire avec ces gens-là !
Et puis Paul estime ne devoir rien recevoir pour des exploits qui n’ont rien d’exceptionnels. Il a juste fait ce pourquoi il était là à ce moment-là, au bon endroit et avec les moyens disponibles.
Il n’y a aucune gloriole, même papale, à en tirer.
« Mais mon fils, il ne s’agit pas d’un honneur ! »
Ah ? Paul n’a pas tout compris, alors. Lui venait juste pour organiser le baptême de sa fille. Le reste, tout le reste, c’est du passé.
Et puis recevoir une médaille religieuse pour avoir tué un homme, ce n’est pas très … catholique, à son sens…
« Pour éviter la mort de 80.000 personnes et bien plus que cela ! Éviter l’embrasement de la planète dans l’abîme d’un chaos destructeur ! »
Il ne faut rien exagérer non plus, hein !
Le nonce reprend son exposé : « Il ne s’agit pas d’un honneur, mais seulement d’une distinction. »
Sûrement un jésuite qui fait dans l’épistémologie, pense Paul. Tout-à-l’heure, il va pontifier à gloser sur les nuances existantes entre « célibat » des prêtes et les vœux de « chasteté » des ordres réguliers monastiques…
Il y a une nuance qui échappe effectivement et depuis toujours à la plupart du commun des mortels resté définitivement et indécrottablement niais sur le sujet, la chasteté emportant abstinence sexuelle et donc au minimum le célibat, alors que le célibat n’emporte ni abstinence, ni chasteté !

« Parfois, les forces de l’Esprit-saint ont besoin d’une « main invisible », comme d’un vecteur pour transmettre aux hommes de bien les choix conformes à la Volonté divine. Il n’y a pas de mystère là-dessous, je vous rassure, puisque l’idée revient à Platon qui l’a énoncée le premier.
À nos yeux, une « main invisible » qui ne peut être que mue par le Saint-Esprit vous a guidé tout au long de votre parcours à la poursuite « d’Ahmed-le-diabolique » jusqu’à ce qu’il soit anéanti, lui et ses projets.
N’avez-vous pas entendu à ce sujet la « novice-Sarah » ? »
Plutôt la lieutenante Matilda, oui !
« Monseigneur, avec tout le respect que je vous dois, Matilda qui m’accompagnait au Portugal, ne vous a-t-elle pas rapporté quelques-uns de mes dires sur tous ces sujets ? »
Si, bien sûr.
« Votre chemin de foi ne nous regarde pas. Nous avons chacun le nôtre et ils sont tous différents les uns des autres. Personne ne vous juge. Ce qui nous importe ce sont les faits objectifs. Et ceux-ci nous conduisent à voir en vous quelqu’un qui a été « distingué » parmi la foultitude des enfants du Seigneur notre Dieu Souverain.
L’objet est simplement de vous reconnaître comme tel. Que vous le vouliez ou non d’ailleurs. »
Peut-être, mais alors de toute façon pas dans un ordre qui accueille aussi des fachos.
« Ils ne le sont pas tous et ceux qui pourraient l’apparaître à vos yeux ne l’ont pas toujours été. Alors que d’autres peuvent le devenir. Ce n’est pas important vous dis-je : à chacun son chemin de foi. »
 
Puis un autre : « Vous avez déjà été « distingué » par les américains et par deux fois, et des deux plus hautes distinctions de leur pays. Vous l’êtes également depuis l’été dernier par le Président Landau. Avez-vous vraiment fait le tri des « fachos » et des autres avant d’avoir accepté ? »
Non, c’est vrai. Mais il ne collectionne pas les médailles pour le plaisir et n’agit pas non plus en vue de telles « distinctions ».
« Naturellement ! Il y a également une autre façon de vous faire voir les choses. Pour les français, la légion d’honneur est devenue tellement banale, que je ne sais pas si ce que je vais vous dire s’applique. En revanche je suis sûr et certain que pour la médaille du Congrès et la Médaille de la Liberté américaine, il a s’agit de vous faire entrer dans un cercle restreint pour dire à tous, « Celui-là, il est des nôtres ! On n’y touche pas ! ».
Comprenez-vous ce que je veux dire ? »
Pas vraiment…
« Pour nous aussi. Il s’agit de faire savoir que vous êtes un être particulier aux yeux du Saint-Esprit. Différent. Soutenu et guidé. Au moins une fois. »
Et donc de justifier ainsi de la théologie de l’Esprit-Saint ?
« Oui ! Aussi. C’est une confortation de notre foi et de celle des fidèles, à n’en pas douter. »
Honnête le gaillard, pour une belle récupération.
« Alors Ok pour le principe. Mais faites donc quelque chose de « significatif ». De marquant ! »
 
C’est là que l’idée des prélats se porte sur l'Ordre du Christ (ou Ordre Suprême de Notre Seigneur Jésus-Christ), la plus haute distinction pontificale, si sa Sainteté approuve cette décision.
L'ordre a été créé en 1319 par Jean XXII. Il trouve ses origines dans l'ordre des Templiers dont est aussi issu l'Ordre du Christ décerné par les rois de Portugal.
Il ne comporte qu'une seule classe et se porte avec la médaille en sautoir et la plaque sur le côté gauche de la poitrine.
« Très bonne idée. Parce que j’en ai soupé des templiers et des banquiers portugais, figurez-vous ! Très aimables, sans doute très efficaces, mais diablement omniprésents. Si eux acceptent cette décision, alors je l’accepte aussi. »
Décision d’autant plus forte de sens, qu’avec la mort du roi Baudouin des Belges en 1993, il n'y aurait plus aujourd'hui aucun membre vivant de l'Ordre, excepté Paul…
Encore faut-il en convaincre sa Sainteté le Pape Benoît XVI…
« Oui mais alors, pour le baptême de ma fille, je fais comment ? »
Paul et ses urgences… Un beau pied de nez, en tout cas, l’idée de l’ordre de Baudouin !


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mardi 29 juillet 2014

Chapitre XI

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Affaires de famille…
 
Paul prend congé et file ensuite chez son frère en voisin et à pied. Le cabinet du grand-père étant situé plus haut sur l’avenue du Faubourg-Saint-Honoré, posé après l’avenue Matignon.
Toujours cette histoire d’indivision à régler…
« Tu as l’air en pleine forme, Paul ! » fait Jacques en l’accueillant… Mais c’est tout de suite pour lui sortir une vacherie : « Je pensais que ton contrôle fiscal t’aurait fait passer quelques nuits blanches ! »
Et pourquoi donc ? Paul n’est pas un fraudeur… S’il passe des nuits blanches, c’est pour biberonner Annabelle.
Ça se passe bien au moins ?
« À merveille ! Je ne savais pas que c’était aussi reposant, un contrôle. On en fait toute une montagne, d’habitude ! »
Tant mieux, tant mieux… « Mais sache que nous avons quelques spécialistes ici-même. Ils se feront un plaisir de t’aider. »
Paul a déjà tout ce qu’il lui faut sur place.
« Ne t’en fais pas, ça ne donnera rien : il s’y prend comme un manche et tes potes ne sauront jamais de quoi il retourne. »
En revanche, ça va saigner pour ceux-là mêmes, si on en croit les prétentions et raisonnements de l’amiral qu’il vient de quitter. Mais il ne le lui dit pas.
« Bon, tu sais au moins que tu es tonton ? » Oui, par le biais de la famille. Les cousines Arlette, Huguette et Pierrette le lui ont fait savoir, parce qu’il est justement en affaires avec elles pour épurer l’indivision successorale de leur grand-père, en l’absence du tonton-indigne, leur père à elles.
« Ah oui ! Je les ai revues récemment. Elles ont fait le déplacement à la clinique de Neuilly pour voir Annabelle et sa mère… qui se portent bien, merci pour elles, toi qui sait prendre des nouvelles de la famille, à l’occasion. »
Vacherie pour vacherie, puisque Jacques ne s’était même pas déplacé, ni n’avait téléphoné.
Faut dire que Paul non plus pour les deux gamins de Jacques et de Francine, sa première épouse : il était « en opération » les deux fois. Et quand il a appris, il s’est fendu d’un télégramme et de quelques hochets des « mers-exotiques » de là où il croisait.
« Bon, tout ça pour me proposer quoi, mon grand-frère rescapé de l’Arrco ? »
 
Et Jacques de lui refaire l’historique de la succession de Charles de Bréveuil, leur grand-père. Le cabinet d’avocat, son vaste appartement parisien, plus un bel appartement donnant sur la croisette à Cannes et une maison en Normandie, du côté des plages du débarquement.
« On est tous, les cousins germains, en indivision sur le reste du patrimoine, à savoir le cabinet. Et moi j’ai besoin de ressortir mes minoritaires à l’occasion du départ des deux associés de Grand-père. Minoritaires dont tu es. Depuis peu, de 30 % chacun, toi, tu restes à ce niveau, mais moi j’ai racheté encore leur 30 %. Après que tu me cèdes tes parts, parce que ce n’est pas conforme au statut des SCP, tu n’es pas avocat, je serai à 90 % plus mes deux associés chacun à 5 %. Tu saisis ? »
Oui, mais les « trois-cochonnes » de cousine, justement ?
« Tu sais que grand-père avait déshérité le tonton, suite au scandale de l’avoir découvert en train de sucer la bite de son clerc. Il lui a fait une avance d’hoirie sur l’appart’ de Cannes à imputer sur sa part réservataire où il est censé être allé vivre. Mais en fait, on ne sait pas où il se trouve. Peut-être aux USA, parce qu’il a revendu Cannes il y a quelques années.
Mais ce n’est pas que ça… Prévoyant, il avait fait un testament au profit de la génération suivante, nous aux droits de papa, et les cousines sur la quotité disponible.
Elles ont reçu l’appartement parisien qu’elles louent depuis fort longtemps et nous deux le cabinet et la maison de Cabourg. Ce qui était équitable.
Le tout assorti d’un droit de suite sur les seules parts du cabinet, au cas où l’une d’entre-elle, ou l’un de leur mari pourrait reprendre la suite pour prêter serment ! »
Ce qui n’est pas le cas, mais comme il peut encore y avoir descendance, Jacques a souhaité les désintéresser définitivement.
« 300.000 euros chacune, c’est cher, mais c’est fait. Logiquement, et pour être équitable, je t’en dois donc la moitié du triple, pour valoriser tes parts. »
Il rigole, là, où quoi ? La moitié du triple de 300 ou de 900 plaques ?
« Tu comptes quoi, là-dedans ? »
Un peu moins d’un an de chiffre d’affaires.
« Parce que tu veux me faire croire que tu ne fais qu’un million de CA, toi ? Allo-quoi ? Non, mais je rêve, là ! T’es avocat à la Cour ou t’es un pisse-merde ? »
Ce n’est pas comme ça qu’il faut compter !
Et tiens donc.
« – Mon chiffre, il est à moi et j’ai déjà payé les droits de succession dessus…
– …Comme moi d’ailleurs.
Oui, sauf que ce chiffre-là était « historique » et que moi j’ai développé l’affaire depuis. Pas toi. Donc, il faut ôter les minoritaires actifs et garder seulement le « fonds de commerce ».
Le pas-de-porte, pas le droit de présentation.
Non, ce n’est décidément pas comme ça qu’il faut compter selon Paul.
« D’abord tu n’as racheté qu’un droit de suite sur la moitié aux cousines, alors que je suis associé à part entière pour la moitié des 60 %. Y’a des nuances qui t’échappent, même à toi le juriste. Et puis à propos de pas-de-porte et autre droit au bail, le grand-père, il avait bien acheté les locaux ici, non… ? »
Réponse gênée de Jacques.

« Oui, oui… euh, en effet… Sauf qu’en fait, s’il était à l’actif de l’activité, j’ai revendu le premier étage pour assumer un prêt à une SCI personnelle qui a racheté les 4ème, 5ème et 6ème étages au fil de notre développement. En fait, dans les 450.000 que je retiens, c’est tout droit inclus, à savoir la valeur du 1er étage où grand-père s’était installé avant-guerre. »
Paul ne veut pas comprendre, reniflant l’entourloupe…
« Excuse-moi, mais un étage entier de 250 m² dans ce quartier, ça vaut au minimum 12 à 15.000 euros du mètre si ce n’est plus. Alors 30 %, il va falloir que tu rajoutes 900.000 euros pour que je ne te réclame pas l’arriéré sur les loyers impayés depuis des années… »
Et puis avec quoi il a racheté les étages supplémentaires dans sa « SCI personnelle » ?
« Un emprunt bancaire… »
Sans apport, sans caution, juste sa bonne gueule et une hypothèque de premier rang ?
« Excuse-moi frérot, tu ne m’avais pas fait signer des procurations pour vendre Strasbourg, la pharmacie de maman et la maison de la grand-mère, à une époque. Il est où le fric ? »
Effectivement, reconnait de plus en plus gêné Jacques. Parce que voilà, si on liquide toute l’indivision, ça donne un calcul qui n’arrange pas du tout Jacques.
Son frère pourrait être compréhensif : il n’était question que des parts du cabinet. C’est lui qui se tuait à la tâche pour conserver le patrimoine familial pendant que Paul naviguait à se faire plaisir autour du monde sur tous les bateaux de la royale et à piloter tous les avions casse-gueule qu’il souhaitait avec ses impôts.
« Oui et alors ? Ça fait combien pour que je signe ton bout de torchon si on compte tout ? »
Et là, le frère Jacques change ses plans et s’embrouille dans ses décomptes, parce qu’il comptait intégrer aussi la Maison de Cabourg du grand-père, tel que ce devait être Paul qui doive de l’argent à Jacques pour lui permettre de remettre au pot en restant majoritaire dans le cabinet.
« Si tu reprends Cabourg, la maison de Normandie qui m’était réservée par préciput, puisqu’à la mort de maman, il aurait dû te revenir celle de Trouville si elle ne l’avait pas vendue avant. Il y a 600 m² plus 3 hectares de terrain partiellement constructible. Je te fais le lot à un million et non pas trois qu’elle vaut et on n’en parle plus… »
Maison de Trouville revendue pour racheter à Strasbourg, puis revendue par Jacques pour se payer la moitié de l’immeuble du Faubourg-Saint-Honoré…. Idem pour les pharmacies normande puis alsacienne si on compte bien…
Et il compte se payer avec une soulte de 100.000 euros en plus, c’est ça ?

« – On ne peut pas faire moins, vis-à-vis du fisc, même en considérant que nous sommes en indivision même avec les charges qu’il y a dessus…
– Tu n’as rien compris, Jacques ! En partant du principe que je reprends Cabourg et la vieille Marie-Louise qui entretient la baraque, c’est toi qui me dois encore, au bas mot, 750.000 ! Je dis « et encore », parce que tu vends combien à tes américains ? »
Jacques ne répond pas, très embarrassé… Paul annonce alors : « C’est simple, sois tu prends les résultats du cabinet en y incluant les salaires des associés et on multiplie par 10 ans, sur lesquels on applique le coefficient de 30 % de mes droits sur les parts originelles, soit on prend une année de CA et on applique le même coefficient. »
Que ça va devenir impossible pour Jacques.
« Tu veux me ruiner, ou quoi ? » fait Jacques en désespoir de cause. « Merde, tu es mon frangin et on ne peut même pas discuter ? » s’emporte-t-il.
Et Paul de rappeler les événements récents.
« Je te signale que si tes potes de l’Arrco t’avaient fait la peau, Francine et tes gosses auraient eu à récupérer et valoriser tes parts et moi j’aurai revêtu la robe pour le faire au mieux… Alors, tu veux voler tes gosses ou les miens ? »

C’est plus compliqué que ça. Pour être avocat, il faut des diplômes…
« J’ai toutes les équivalences que tu veux, alors que toi tu n’as pas les miennes avec ton bac plus 5 en droit du patrimoine ! Il me suffirait de prêter serment. »
Vraiment impossible pour Jacques.
« 500.000 et la maison ! C’est ma dernière offre ou c’est toi qui prends la tête du cabinet… J’ai déjà refilé 900.000 aux cousines. »
Juste pour un rachat du « droit de suite » ? Il est bien généreux avec les trois « cochonettes » et bien pingre avec son propre frère, non ?
Comme il veut. « C’est vraiment parce que tu es mon frangin et que je t’aime bien, sans ça, je t’aurai fait cracher jusqu’à ton appartement à Neuilly en plus de la maison de Cabourg, figure-toi ! »
Parce que l’héritage de leur mère, qu’elle avait conservé par effet du contrat de mariage assorti d’une donation au dernier vivant, ils n’en avaient pas vu la couleur pour avoir été investi dans les étages du cabinet rue du Faubourg-Saint-Honoré où ils se trouvaient.
L’amour fraternel ? Il plaisante, à ce prix-là…

Pour en finir, Jacques préparera les papiers de la sorte, pressé par les américains qui veulent conclure avant la fin de l’année, à condition que ce soit à Paul d’assumer le coût des actes, publicité et enregistrement inclus, ce qu’il concède pour pas que la discussion s’éternise à en devenir « méchante ».
Et les deux frères se séparent, mécontents, chacun en ayant la très nette impression de s’être fait rouler par l'autre.
Il en va souvent ainsi dans les histoires de famille…


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lundi 28 juillet 2014

Chapitre X.5

Avertissement : Ceci est un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Fin 2012, deux mois chargés (5/5)…
 
Et chez les vétérans ?
Pour l’heure, il ne sait pas. Mais leurs associations devraient « bouger » tôt ou tard.
« Pas très brillant, dites-donc, Amiral. Et vous voulez vraiment apporter de l’eau à leur moulin en provoquant un scandale sur la tête du ministre de la fraude fiscale ? Vous n’êtes pas sérieux, Amiral ! ». Tout ça pour une histoire de contrôle mal-embouché…
Bé pas tant que ça, finalement.
« Comprenez capitaine, soit le gouvernement fait passer sa loi sur le mariage gay-lesbiens en force et rapidement, et alors la pression de la rue retombera doucement avant l’été. Soit il se décide à en passer par la voie référendaire et le casus belli retombera immédiatement comme un soufflet, parce que le projet ne passera pas. Comme il ne passe déjà pas dans l’opinion publique écrasée par les taxes. Ce qui sera en plus l’occasion d’un désaveu profond de la politique gouvernementale. »
Quitte à en profiter pour sauver les budgets de l’armée ?
C’est ça, tant que le ministre ne sait pas défendre son budget rogné de partout…
« Faut dire, » toujours selon l’ex-amiral Morthe de l’Argentière, « que les autorités ne comprennent rien à rien au peuple qu’ils gouvernent. Enfin quoi, quelle idée d’aller marier les phoques et les cochonnes entre eux ? Ça n’a plus aucun sens dans notre culture plurimillénaire judéo-chrétienne d’abord basée sur la famille et les gamins ! »
On dirait Bigeard parlant d’Arlette ! Il faudrait peut-être les marier à des paras…

Paul n’est pas de cet avis, mais n’a pas envie de polémiquer, la poire étant vraiment délicieuse.
« Justement, puisque ça n’a plus de conséquence qu’en matière de couvertures sociales et de succession, à mon avis ça ne fait que renforcer le côté « sacrement » du mariage religieux qui reste de son côté un vrai « engagement » de vie, de toute une vie, pas de quelques intérêts conjoncturels qu’on peut défaire devant un officier d’état-civil comme le Pacs. »
Un sacrement que deux croyants se donnent mutuellement, reconnaissant l’essence divine de leur amour, selon le canon religieux.
Peut-être. Sauf que ce n’est pas comme ça qu’il faut voir les choses selon l’amiral.
« Comprenez, mon petit-vieux, nous sommes une nation chrétienne depuis Clovis. Même Henry IV s’est converti, désacralisant du coup les cléricaux-papistes pour donner le change.
Plus tard, avec le « siècle des lumières », les mêmes anticléricaux prennent le pouvoir il y a deux siècles, et la première mesure qu’ils prennent, c’est d’inventer le mariage civil pour le faire passer avant le même, mais religieux, et quelle que soit la religion.
On entre alors dans une large période de laïcité bizarre qui va déboucher jusque dans la formation des jeunes avec la IIIème République et l’instruction publique. »
D’accord, et donc ?

« Au lieu de s’occuper de ce qu’il y a dans les têtes et les lits, voilà donc que Landau et sa clique veulent démolir ce qui reste de « morale » dans ce pays, je veux dire au moins le décalogue des hébreux, et jusqu’à prévoir de donner des cours de « touche-pipi » dans les écoles et collège et finir par marier n’importe qui avec n’importe quoi ! »
Il reprend son souffle.
« Et demain à procréer n’importe comment !
On touche à l’essence de la nature humaine par lois, décrets et circulaires ministérielles interposés ! C’est dément ! » s’emporte-t-il.
« Une œuvre de débiles !
Et quand on en sera à euthanasier les vieux, grabataires et impotents, « dans la dignité », vous verrez tout en affirmant respecter leur choix même quand ils ne peuvent plus en faire, il restera quoi d’un ordre moral qui voit déjà dans le criminel, même pas et au minimum un déviant asocial, mais seulement une victime ! Mais où va-t-on à cette allure-là ? »
Pas tant que ça selon Paul :
« Ne vous énervez pas Amiral. Vous savez bien que l’anticléricalisme succombe à tout et depuis toute époque. Souvenez-vous de la faillite des staliniens-cocos et maoïstes sur le sujet ! Ils ont même été balayés, 70 ans plus tard par leurs propres excès et la liberté religieuse a repris le dessus sans qu’ils n’aient pu la tuer. »
C’est vrai, reconnaît Gustave Morthe-de-l’Argentière.

« Mais jusqu’à abrutir les masses comme aux USA avec les théories démentes du créationnisme ! Bref, revenons à notre cas d’école : dans un cas comme dans l’autre, d’échec ou de passage en force de la loi du mariage pour tous, ce sera effectivement compris soit comme une reculade politique soit comme le début d’une dictature-socialiste ».
Enfin quoi, un Président élu qui légifère sur le mariage des autres mais n’envisage même pas le sien : extraordinaire de foutage de gueule !
« D’autant que le chéri, il est comme vous… »
Comment ça ?
« Enfin, vous jeune. J’ai eu le temps de vérifier vos informations sur le « Newvox » avant de partir, et la rumeur du « six-coups-de-la-rive-gauche »… »
Ah ! Alors il le croit, maintenant ?
« Je veux bien admettre certaines choses, notamment des effets des hormones qui poussent à cet âge-là : j’ai eu les mêmes au même âge, figurez-vous et je me souviens encore ! Vous verrez, ça passe avec le temps qui… passe !
Dès lors, je veux bien admettre que jeune-con, on ne sait pas dire non et que tout ce qui passe est bon à prendre comme un cadeau offert par dame nature.
Eh bien Landau, il est pareil : il ne sait pas dire non ! Un vrai gamin imberbe. »
Ah ? C’est donc ça le fondement de « la synthèse », c’est toujours « oui » à tout le monde, c’est ça ?

« Avec sa gueule, il n’est pas allé bien loin, et quand la « cruchitude » lui a suggéré une fellation en prenant les devants, vous savez celle qui elle est allé jusqu’à lui en faire des gosses alors qu’il la surnommait « Miss iceberg » : il n’a pas su dire non ! »
Mais il a dit « non » au mariage.
« Même pas. C’est elle qui n’en voulait pas comme époux : une « femme-libérée », elle, elle sait dire non à un demi-mou qu’il faut stimuler du poignet !
Pareil quand elle l’a un peu délaissé pendant sa pré-campagne électorale de 2007. Une autre s’est présentée, lui a proposé la même chose avec insistance et il n’a pas dit non non plus. Il ne sait pas dire non, vous dis-je !
Et ce n’est pas fini… »
Ah bon ? Comment ça ?
« On sait tout de tout le monde à la DRM. Et c’est de notoriété publique dans les services autorisés. Encore un truc qui va lui péter à la gueule un jour ou l’autre… Y’en a une autre qui lui fait discrètement le même cinéma quand la première dame est absente. Une militante plus jeune encore ! »
Bé dites donc…
On saura plus tard qu’il s’agit d’une « autre femme libérée » et actrice, du doux prénom de Julia… Paul se souvient qu’il en avait croisé une aussi, dans le temps, également intermittente du spectacle…
 
« Mais lui, ce n’est pas comme le « banquier des pauvres » qui se croit tout permis et ne pense qu’à ça ! Dès qu’un cul l’émoustille, il faut qu’il lui fonce entre les cuisses même à peine ouvertes ! »
La belle image…
« Vous, vous avez fait la synthèse des deux, et puis très normalement, maintenant que vous avez charge de famille avec un peu de plomb dans la cervelle, vous êtes mûr pour passer à autre chose, mais pas ces deux-là.
Quoique que vue votre gueule tailladée de baroudeur, vous allez avoir encore plus de mal à vous défaire de vos comportements déviants que les deux précités… »
Et puis passant soudainement du coq à l’âne :
« Dites donc à propos, ça a dû être un enfer de vous retrouver à bord de nos rafiots, sans rien à vous mettre autour du gland ? »
L’amiral et ses métaphores incongrues !
La cure de désintoxication valait bien quelques sacrifices pour piloter des avions inimaginables : « Une belle compensation que la République m’a offerte. »
 
Ils reviennent à leur propos : « Bon, dans le cas-là d’affrontements de rue violents et d’une reculade politique, c’est aussi la porte ouverte à un gouvernement par la rue et ça pourrait même faire naître quelques ambitions révolutionnaires à de la Gauche-de-la-gauche en passe de détruire ainsi tous les fondements de notre société. Tout comme des réactions contre-révolutionnaires de mes biffins et de leurs copains se rendant compte que le livre blanc les sacrifie aussi à l’autel des économies à faire sur les effectifs. »
Donc, de toute façon, 2013 est l’année de tous les désordres.
« Et le pays, quoiqu’on puisse penser du gouvernement, n’a pas besoin d’une situation pré-insurrectionnelle en ce moment : il n’y a plus urgent, même sur la scène internationale. »
Ce qui n’est pas faux. Quoique les robinets de la « fausse-monnaie » s’ouvrent démesurément.
« S’il passe en force, ça gonflera les pressions et rancœurs des uns et des autres, voire de tous, mais le gouvernement gagne du temps pour reporter les problèmes à régler en 2014, où les perspectives pourraient se révéler meilleures, notamment si la croissance revient au moins par les frontières.
Du coup, dans cette hypothèse-là, il vaudrait peut-être mieux dégonfler et percer le furoncle de notre ministre de la fraude tout de suite. Ça passerait mieux. »
Paul n’en démord pas : « À moins que ce soit justement le déclencheur d’émeutes ! »
La police fera le ménage, elle est « aux ordres » comme de tous temps depuis Fouché : « N’oubliez pas que tout le monde à déjà en ligne de mire les scrutins municipaux et européens de 2014 dans la tête. C’est là que sera le vrai rendez-vous du pouvoir avec le peuple ! »
Pas faux.
Et puis ça pourrait donner le temps à Paul de récupérer les milliards manquants.
« D’abord, prendre mes quartiers dans vos locaux rapidement… »
Paul en sera ravi.
 
Ils enfilent un dernier gorgeon et se séparent rue Royale.


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