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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mardi 18 novembre 2014

« L’Omerta protège les assassins de mon père »

Fabienne Boulin-Burgeat. 
 
Un post de Guillaume Duhamel que je reprends intégralement pour l’occasion.
Parce que, comme vous le savez toutes et tous, j’ai un cœur qui ne supporte pas la souffrance d’autrui et une tête qui ne supporte pas les fats.
Je laisse pour l’occasion ce dernier aspect de côté, pour relayer la douleur de Fabienne, dont le père, ancien ministre du travail, a « été suicidé » en 1979.
J’étais encore jeune, je poursuivais mes études et je ne savais pas qu’on allait exécuter « mon père à moi » quelques années plus tard pour des raisons assez similaires.
J’ai mis presque 30 ans pour « accepter » cette ignominie, justice partiellement rendue : D’autres se sont occupés de la compléter.
Elle, elle n’a pas encore pu, pour se heurter au « mur du silence » qui refuse de lui rendre justice.
Alors, elle se bat encore et toujours et je la plains du fond de mon cœur. 
 
D’autant que j’en ai déjà fait « deux billets » dans une rubrique intitulée « Devoir d’inventaire » en mai 2009 :
Où il n’y a rien à retirer.
 
« Hors norme sous bien des aspects, sa vie aurait pu faire l’objet d’un roman ou d’un film. Son histoire est celle de la fille d’un ministre du Travail décédé dans d’étranges circonstances fin 1979. Alors jeune mariée, elle a d’abord, bouleversée, cru en la thèse officielle du suicide. Avant d’écouter des voix discordantes, d’entreprendre des recherches et de découvrir quantité de manipulations, oublis et autres négligences d’importance. Petit à petit, elle a acquis la conviction que son père « premier ministrable » de Valéry Giscard d’Estaing a été assassiné. Son honneur bafoué après la divulgation d’une affaire de terrains qui auraient été acquis illégalement à Ramatuelle, il aurait menacé de faire des révélations et, pour avoir occupé des postes éminents, il savait beaucoup de choses. Trop sans doute.
Intimidée, menacée, surveillée durant des années, cette gêneuse opiniâtre a fait montre d’un courage et d’une détermination exemplaires pour faire émerger une autre vérité, très certainement la vraie, et restaurer l’honneur de son père et de sa famille toute entière. 
Auteure du « Dormeur du Val » en 2011, un ouvrage décapant rédigé dans le sillage du refus de la cour d’appel de Paris de rouvrir l’enquête sur la mort de son père Robert Boulin, Fabienne Boulin-Burgeat revient sur le drame de sa vie. Une affaire d’État qui a secoué l’opinion et qui, trente-cinq ans après, continue de faire parler d’elle. » 
 
Fabienne BOULIN-BURGEAT, votre père disparaissait il y a maintenant trente-cinq ans. Dans votre ouvrage « Le Dormeur du Val », vous expliquez que vous n’avez pas tout de suite épousé la thèse de l’assassinat. Quels sont les principaux éléments qui vous ont fait changer d’avis ?
« Nous avons été immédiatement pris en charge et manipulés pour nous pousser à accepter la thèse officielle du suicide. Nous étions en état de choc, jeunes et naïfs, et nous n’avions jamais eu auparavant de raison de douter de la bonne foi à notre égard des autorités judiciaires et politiques de notre pays. Nous avons donc accepté les dires des responsables de l’enquête judiciaire et des responsables du gouvernement, le Premier Ministre Raymond Barre en tête, qui sont venus nous assurer personnellement que rien n’avait été négligé et que le suicide était parfaitement établi.
Bien sûr, nous avions toujours des doutes au fond de nous, ma mère surtout, mais elle se taisait pour nous protéger. Nous avons subi, dans les semaines et les mois qui ont suivi, des pressions psychologiques et même physiques fortes afin de nous empêcher de sortir de notre silence. Ce n’est qu’après plus d’un an, grâce à notre avocat de l’époque, Robert Badinter, que nous avons enfin pu avoir accès au rapport d’enquête de la police judiciaire sur la mort de mon père et voir les photos prises par l’Identité Judiciaire. Ce fut un choc énorme. Sa tête était celle d’un boxeur… » 
 
(Celui qui a défendu la mémoire de mon « Père à moi-même » s’appelait Henry Leclerc… Merci à lui : ça s’est passé dans son cabinet du nord de Paris. J’y étais avec ma « Môman à moi ». Il a eu un mot, « Cet homme-là mérite 15 ans de prison », et un chèque.
Là, Fabienne ne parle pas des policiers qui cherchent désespérément « un dossier » dans les affaires de son père, tout de suite après la découverte « officielle » de son corps inanimé.
Au domicile de ma « Môman à moi », ils aussi ont cherché « le dossier ».
Il était ailleurs, même pas caché ni protégé, le seul trônant dans un immense meuble de rangement qui n’était pas à « Mon père à moi » et il m’attendait.
Ce que les flics de tous les pays ne savent pas, ou veulent ignorer, c’est que quand « l’autorité » cherche par tous moyens « un dossier », c’est qu’automatiquement, l’entourage témoin de ce phénomène de fouille systématique est amené à penser que « les choses » ne sont pas aussi simples que présentées… Jamais plus !) 
 
« Nous avons alors, ma mère mon frère et moi, déposé plainte contre X pour meurtre et le juge d’instruction ordonna l’exhumation du corps de mon père et une deuxième autopsie. Celle-ci mit notamment en évidence (outre un embaumement du corps opéré en toute illégalité) la présence de huit hématomes, autour des yeux, et de deux, voire trois fractures sur les os de la face, tous passés sous silence dans le premier rapport d’autopsie. Du sang avait même coulé par le nez lors de la découverte du corps…
Selon les médecins légistes de cette deuxième autopsie, les coups ont bien été donnés avant la mort. D’après les termes de leur rapport, il s’agissait de « coups appuyés par un objet contondant du vivant de Robert Boulin » ! C’est à ce moment-là que nous avons définitivement cessé de nous protéger pour regarder la vérité en face.
C’est aussi à ce moment-là que vous avez été confrontée, vous et votre famille, à d’innombrables obstacles…
Durant plusieurs décennies nous avons en effet travaillé à établir la réalité des faits contre vents et marée : La noyade n’a jamais pu être scientifiquement démontrée et les poumons conservées dans les locaux de l’Institut médico-légal ont été détruits sur ordre du Préfet de Police au moment où nous en demandions une nouvelle analyse ; le vol des bocaux de sang de mon père dans ces mêmes locaux a aussi empêché des vérifications complémentaires ; l’embaumement illégal du corps n’a pas été sanctionné ; l’absence de boue en bas de son pantalon alors que mon père est censé avoir marché dans de la vase sur sept mètres n’a jamais été expliquée ; la preuve scientifique que le corps a été déplacé après la mort a été rapportée, mais ignorée par la justice.
Selon la thèse officielle le corps n’a été retrouvé qu’à 8 h 45 le matin du mardi 30 octobre, alors même que les témoignages de hautes personnalités affirment qu’elles ont été informées de la découverte du corps de mon père entre 2 heures et 3 heures du matin. Cette double découverte du corps démontre bien que la thèse du suicide repose sur une série de mensonges. Une analyse sérieuse de la lettre « posthume » (dont on n’a jamais retrouvé l’original) attribuée à mon père par la thèse officielle pour justifier son prétendu suicide démontre qu’il s’agit d’un faux grossier.
Toujours selon la thèse officielle mon père aurait déposé cette lettre à la poste de Montfort-l’Amaury dans l’après-midi du 29 octobre juste avant d’aller se noyer dans l’étang voisin du Rompu, alors qu’au même moment il a été vu assis dans sa voiture à la place du passager encadré par deux inconnus ! 
Nous avons ainsi répertorié plus de soixante-quinze anomalies dans le dossier officiel et des témoins cherchent encore à livrer leur témoignage, mais en l’absence de juge d’instruction la marche vers la vérité est paralysée.
Trente-cinq ans plus tard, l’omerta protège les assassins de Robert Boulin. Il faut donc des soutiens à la famille pour que ce scandale d’État prenne fin et qu’avant que la prescription ne tombe en janvier 2016 sur ce dossier, un juge d’instruction libre et indépendant soit désigné, et puisse faire toute la vérité sur les circonstances réelles de la mort de ce ministre en exercice, un événement unique dans toute l’histoire de la République. 
Quand le faux passe pour vrai et le vrai pour faux, il est temps pour les citoyens de s’en indigner et d’exiger que la justice passe dans ce dossier. Mais pour cette réouverture du dossier ait lieu, nous dépendons d’une décision du procureur général de Paris, nommé par Décret en Conseil des ministres. La décision est donc bien uniquement politique et c’est bien là tout le problème. Le Parquet n’est pas indépendant en France, contrairement à la plupart des démocraties occidentales… » 
 
Les tenants de la thèse de l’assassinat estiment que celui-ci aurait été légitimé par l’accession probable de votre père à Matignon, perspective désastreuse pour Jacques Chirac, alors président du RPR, dans un contexte de « guerre des droites ». Est-ce aussi votre conviction ?
« De fait, la nomination fin 1979 d’un RPR et gaulliste historique comme Robert Boulin à Matignon aurait enlevé beaucoup de légitimité à la candidature de Chirac contre Giscard aux élections présidentielles de 1981. Robert Boulin « gênait », selon l’expression du ministre et historien Jean Charbonnel.
C’était un homme droit, issu de la vraie Résistance, pas celle des derniers mois de la Deuxième Guerre Mondiale. Il ne cherchait qu’à servir l’intérêt général, il proscrivait la connivence entre politiciens et milieux d’affaires et avait toujours lutté pour un partage équitable des bénéfices entre tous. Or, la fin des années 1970 est une époque charnière, en France et dans le monde. L’ultra-libéralisme, dont nous pouvons maintenant observer tous les jours les effets désastreux, commençait alors à s’emparer des esprits et des lieux de pouvoir. Ceux qui, politiques, syndicalistes, journalistes ou magistrats trop intègres, risquaient d’y faire obstacle devaient être détruits. » 
 
Outre les ambitions personnelles de Jacques Chirac, les nombreux dossiers que détenait votre père et qui ont disparu peu après sa mort sont-ils d’après vous l’autre cause principale de la disparition de Robert Boulin ?
« Tout cela se tient. Certains, au sein même de sa propre formation politique, avaient décidé de l’abattre politiquement par une campagne de calomnie. C’est contre eux que mon père est parti se battre le jour de sa disparition en menaçant de sortir des dossiers compromettants, mais ce n’est pas à moi de dire qui sont les assassins de mon père : c’est à la Justice de le faire et elle peut encore le faire avant que la prescription ne tombe sur cette affaire. Ce dont on peut être certain, c’est que ce ne sont pas des assassins ordinaires. Quel assassin ordinaire pourrait faire arrêter une autopsie en cours et éviter celle du crâne, proférer un mensonge sur l’heure de la découverte du corps et camoufler le fait que le corps a été déplacé, sans compter la liste de tous les scellés et pièces à conviction volés après que nous ayons obtenu l’ouverture d’une instruction judiciaire ?
Ceux qui ont décidé de mentir aux Français sur la mort de mon père sont puissants et la mort d’un homme ne compte guère pour eux… » 
 
Savez-vous ce qu’ils contenaient, même dans les grandes lignes, et à qui ils auraient pu nuire ?
« Ils ont été volés dans le bureau de mon père à son domicile le soir même de sa disparition. Depuis, certains d’entre eux ont éclaté sans toutefois que les juges puissent accéder à toutes les informations qu’ils recherchaient, notamment les pièces classées « secret défense », ce qui a protégé des politiques de poursuites criminelles. » 
 
La riposte que préparait votre père après les accusations concernant l’affaire des terrains de Ramatuelle, prétendument acquis de façon illégale, sur laquelle il a dû s’expliquer et qui avait tout du piège, aurait-elle pu ébranler le RPR voire la classe politique dans son ensemble ?
« Peu de temps après la mort de mon père, le Président du Conseil Constitutionnel et maire de Neuilly est venu proposer à ma mère beaucoup d’argent contre son silence, en ajoutant que mon frère serait le suivant sur la liste si elle refusait cette offre. Ce qu’elle fit cependant, en lui lançant tout de go : « je sais tout ». Sur quoi il lui rétorqua: « alors faites sauter la République ! » Monsieur Achille Peretti, également co-fondateur du SAC, vous aura ainsi répondu… » 
 
Pensez-vous que l’ancien Garde des Sceaux Alain Peyrefitte a exercé un rôle dans le drame de Robert Boulin ?
« Il s’est en effet conduit d’une façon indigne en essayant de mêler mon père aux démêlés judiciaires d’un affairiste pour se débarrasser d’un concurrent dans sa course pour Matignon. Il a joué un rôle infâme, mais sans doute pas le plus terrible. » 
 
Avec le recul, jugez-vous plausible que le président de la République Valéry Giscard d’Estaing a en quelque sorte utilisé votre père, réputé homme intègre, pour tenter d’affaiblir les gaullistes ?
« Le pouvoir fait feu de tous bois, en effet. La France est depuis bien longtemps victime de politiques professionnels pour qui seule la carrière compte, ce qui est parfaitement contraire à notre éthique et à l’intérêt général. » 
 
Comment expliquez-vous l’absence du chef de l’État aux obsèques de votre père ?
« Sans doute pour enterrer plus vite l’affaire Boulin ! Vers 9 heures le matin de l’annonce de la découverte du corps de mon père, le Président a téléphoné à ma mère pour lui dire qu’il allait venir la voir sans tarder. Nous l’attendons toujours ! En fait, il a très vite décidé, selon ses propres termes, de « laisser les morts enterrer les morts ». 
Quelques années plus tard, dans ses Mémoires, il tentera de justifier la thèse officielle en mettant en cause l’attitude de ma mère vis-à-vis de son mari. Les tribunaux l’ont condamné pour cette diffamation. » 
 
La disparition en février dernier de Jean Charbonnel, ex-ministre qui a soutenu à plusieurs reprises détenir les noms des deux assassins de Robert Boulin, a sans doute été un autre coup dur…
« De tels hommes de bien sont rares. Il a été courageux et savait que mon père avait été assassiné. C’était sa conviction profonde, et il l’a maintes fois affirmé publiquement. Peu de temps avant sa mort, Jean Charbonnel a été très affecté par le lamentable documentaire de Gilles Cayatte sur France 2 et qui vient encore de passer en boucle sur LCP, chaîne publique payée par les contribuables, dans lequel on le voit dire qu’il a cru au suicide. Cette manœuvre de désinformation le révoltait et il s’en était plaint personnellement auprès du patron de la chaîne, en vain… » 
 
Jean Charbonnel s’est-il confié à vous pour soulager sa conscience ?
« Je ne lui ai pas demandé car j’ai pour principe éthique de ne jamais peser sur les témoins, afin que personne ne puisse dire que je les ai influencés. Il s’est cependant confié à d’autres. » 
 
Que répondez-vous à Michèle Cotta, selon laquelle Robert Boulin était un homme faible, pris en tenailles entre Henri Tournet et les pressions exercées par sa famille pour acquérir le terrain de Ramatuelle, et plus largement à tous ceux qui ont mis en cause votre famille dans le décès de votre père ?
« Ces calomnies ne salissent que son auteur, qui ne connaissait pas les Boulin personnellement, et qui n’a jamais enquêté sur cette affaire. Mais j’aimerais qu’un juge d’instruction puisse lui demander qui lui a mis ces propos dans la bouche… » 
 
Êtes-vous en relation avec Florent Boudié, député socialiste de la circonscription de votre père, qui demande la réouverture de l’enquête sur sa disparition ?
« Florent Boudié m’a confié s’être engagé en politique en regardant la façon dont Boulin essayait de faire régner plus de justice, d’égalité et de compassion envers ses citoyens.
Je me réjouis de son soutien actif dans la recherche de la vérité, mais je regrette que certains de ses propres amis politiques tentent avec acharnement que la vérité ne soit pas dite afin que les Français ne puissent pas voir comment fonctionnent réellement nos institutions et gardent l’illusion de vivre dans un pays démocratique exemplaire. » 
 
Compte tenu des nombreuses déconvenues judiciaires que vous avez essuyées, pensez-vous que sa démarche a des chances d’aboutir ?
« Depuis plus de trente ans je tente de faire comprendre combien notre démocratie est corrompue, désarticulée, démantibulée. Heureusement, on peut encore rencontrer dans les allées du pouvoir quelques sages et honnêtes hommes et femmes. J’attends que leurs soutiens deviennent plus opérants.
Il reste encore un an avant que la prescription ne tombe pour éteindre notre action judiciaire. Il faut donc qu’ils fassent vite, sinon le dossier sera définitivement fermé, comme celui de l’assassinat du juge Renault et bien d’autres. Mon père me disait la vieille de sa mort que « les salauds ne doivent pas gagner ». Travaillons ensemble durant cette année pour lui donner raison. » 
 
Vous vous êtes battue pendant plus de 30 ans pour que la thèse officielle soit révisée et on peut imaginer que votre image de l’institution judiciaire est désormais passablement écornée…
« Le travail assidu sur ce dossier m’a donné une lucidité dont mon enfance très privilégiée m’avait privée. Je sais maintenant qu’aucune institution n’est à l’abri des manipulations de prédateurs au comportement profondément anti-démocratique.
Je suis convaincue qu’il faut changer de paradigme, et pas seulement replâtrer l’institution judiciaire. » 
 
Vous avez fait le maximum pour faire bouger les lignes. Aujourd’hui, bien que la justice n’a pour l’heure pas rouvert le dossier, avez-vous le sentiment du devoir accompli ?
« Non, il faut continuer car cette affaire est emblématique de toutes les dérives funestes dont souffre notre pays. Elle donne une grille de lecture qui permet de radiographier nos institutions, celles d’aujourd’hui, et d’aller au-delà des apparences. Pour que le fonctionnement de notre société continue de reposer sur des valeurs essentielles à sa survie, il faut que la vérité passe dans ce dossier. » 
 
Qu’est-ce qui pourrait vous amener à reprendre votre combat ?
« La question n’est pas là. Je n’ai pas arrêté le combat et je n’ai pas l’intention de l’arrêter. Depuis que nous avons commencé à nous battre, le dossier judiciaire s’est beaucoup épaissi d’éléments qui sapent définitivement la thèse officielle et je suis certaine que les historiens de demain sauront y trouver de quoi décrire le fonctionnement de la Cinquième République sous son vrai jour.
Je continue donc à saisir toutes les opportunités, rechercher encore des témoignages et tous les soutiens possibles. Même si l’institution persiste à ignorer les éléments nouveaux que nous apportons, comme ce nouveau témoignage capital recueilli sur France Inter par Benoît Collombat d’une personne digne de confiance ayant vu mon père encadré par deux inconnus à l’heure où, selon la thèse officielle, il était censé être seul se préparant à se suicider….
Ainsi, la vraie question est plutôt de savoir ce qui pourrait conduire les autorités de notre pays à cesser de se voiler la face et à accepter de rechercher la vérité sur ce crime d’État camouflé par un mensonge d’État. C’est donc bien, en fin de compte, une question politique.
Je convie vos lecteurs à aller sur le site de l’Association : http://robertboulin.net  et à nous faire part de leurs réflexions sur cette affaire. »
 
Rappelons qu’officiellement mis en cause dans une histoire louche d’acquisition immobilière dans le Var peu de temps avant sa mort, dont ses proches pensent qu’il s’agissait d’une machination dans le but de l’intimider, Robert Boulin avait déclaré au micro d’Europe 1 : « Que voulez-vous que je réponde ? J’ai l’âme et la conscience tranquilles et j’ai été exemplaire. Peut-être encore plus que vous ne le pensez, parce qu’il y a des choses que je ne peux pas dire ici. »
Moins de 10 jours plus tard, son corps fut retrouvé à cinq mètres de la berge d’un étang des Yvelines, dans 60 cm d’eau et 40 cm de vase. L’enquête conclue que le ministre s’était donné la mort en se noyant après avoir avalé des médicaments. La campagne de presse visant Boulin à propos de l’acquisition d’un terrain dans le Midi l’aurait rendu dépressif et il aurait préféré la mort à l’opprobre.
Notez qu’« ils » ont su nous refaire exactement le même coup avec un premier ministre, pour bien nous rappeler qu’ils peuvent avoir toutes les audaces pour protéger leurs « petits-secrets » : Pierre Bérégovoy
 
Et pour ceux que ça intéresserait, ce témoignage posthume de feu « Bokassa 1er », le « cousin de « Giscard-A-la-Barre » : https://www.youtube.com/watch?v=F2kuUctlshY&index=3&list=PL9C2AEF689EFC776E
 
Merci de nous rappeler que notre pays (celui que j’aime tant…) vit dans un état de « totalitarisme-mafieux ». Peut-être que c’est dans la nuit du 29 octobre 1979 qu’il a été porté sur les fonts baptismaux…
Pour l’heure, « droâte ou gôche », personne n’aura pu y changer quoi que ce soit.
Au contraire !
 
Bonne journée quand même à toutes et à tous.

4 commentaires:

  1. C'est vraiment triste...
    Quand je lis le témoignage de la fille de Robert BOULIN et sa vue des choses, j'ai l'impression de me lire...
    J'ai fait plusieurs articles sur cette affaire :
    http://euroclippers.typepad.fr/alerte_ethique/assassinat-de-robert-boulin/

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    1. Ce qui confirme nos propres analyses d'il y a quelques années de ça...

      Le plus spectaculaire reste l'interview de "Beau-ka-ça" premier : Je n'ai pas tout vu, mais il règle ses comptez avec "Giskard-A-la-barre", dans un portrait peu brillant qui correspond assez bien à ce que vous m'en disiez par ailleurs...

      Etonnant.

      L'autre rêve d'un banque qui... Moi je rêve d'un pays vraiment différent du mien où tout le monde serait clean.
      Je crois qu'il n'existe pas ce pays, nulle part, et qu'il va falloir que nous l'inventions pour nos gosses, ou les gosses de nos gosses.

      Bien à vous !

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    2. Un monde où tout le monde serait clean, sauf les inévitables 4 % de sociopathes que compte la société.
      Ce ne seront pas les plus faciles à éduquer.

      On va apporter notre contribution en espérant que d’autres poursuivront car je ne suis pas sûr de tenir encore pendant deux générations.

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    3. Moi non plus et on "a déjà donné"...

      Mais si on peut restituer "mieux" que ce qu'on a reçu, ce serait bien.
      On appelle aussi ça le progrès, je crois me souvenir...

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