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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

jeudi 14 mai 2015

Au nom du père (Chapitre XXI ; Tome I)

Exécutions 

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. 
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite ! 
 
Pour la niçoise, première dans la série, c’est l’opportunité qui a fait le choix. Tout le monde savait dans le quartier de Cimiez que son mari ne pouvait plus la supporter et que dès qu’il gagnerait au PMU ou à autre chose de quoi payer un tueur à gage, il n’hésiterait pas une seconde. 
Même les flics. 
Et comme il venait de toucher 63.000 euros dans l’ordre, les candidats s’étaient précipités pour lui offrir le service. 
L’équipe B, celle de « Jo le borgne », qui n’est pas borgne bien qu’il se soit fait passer longtemps comme tel pour cacher son œil gauche d’une vilaine cicatrice à la paupière due à un éclat d’obus récolté en Bosnie, ce qui l’empêchait de fermer son œil rougi par le choc et le manque d’humidification de la cornée, a eu vent de l’affaire, via son réseau Marseillais. 
Il a même été contacté par un type au courant du contrat. 
Selon les instructions du colonel Frank, il a donc suivi le « pressenti », un black des quartiers, « déglingué » à la cocaïne, en manque de fonds. 
Le tarif, c’est 100 K€, pas 63 : les « commissions » c’est 50 %. Mais on trouve toujours n’importe qui pour faire n’importe quoi… 
 
Il a suffi de réunir l’équipe, un membre affecté à l’identification de la cible, ses habitudes, son adresse, son emploi-du-temps. Un autre à filocher le « black », lui à rapatrier l’arme. 
Car il faut une arme spécifique, un M 95 escamoté en Grèce, une arme d’un peu plus d’1,1 m pour 9,98 kg sans les balles, qui se démonte en trois morceaux plus la lunette de visée et deux goupilles éjectées, mais plus que l’arme, une munition particulière. 
Du calibre 7,62 dont la balle était fondue dans de l’uranium appauvri pour l’opération. Plus de 10 grammes à 838 m/s, l’effet est dévastateur : 3,275 K-joule. D’une puissance remarquable pour des étuis de 51 mm. Et une portée de 1.800 m ! 
C’est la garantie de l’effet « flamme », capable de traverser n’importe quel blindage. 
Il ne sait pas trop comment, mais le métal s’enflamme au moindre choc. Il suffit d’ailleurs de le frotter avec une lame en acier, il en fait des étincelles. 
Ça porte d’ailleurs un nom qu’il n’a pas retenu : le caractère pyrophorique de l’uranium quand il est soumis à de fortes chaleurs que provoquent son impact par effet mécanique, parfois même en traversant l’air ambiant avant d’atteindre sa cible, mais sur des distances supérieures au demi-kilomètre. 
 
Quand le « grand black » s’est pointé à Nice avec son malheureux 9mm, l’équipe ayant pris poste discrètement dans un  appartement situé à moins de 300 mètres depuis deux jours, donnant sur celui de la cible, ça s’est passé comme sur des roulettes. 
Il a suffi de « planquer » devant la cage d’escalier de la cible et d’attendre. 
Ce jour-là, la dispute matinale a été violente entre les époux. Presque comme tous les matins. 
Le mari a finalement déguerpi laissant son épouse seule dans l’appartement, plus ou moins en train de se rafistoler la façade des dégâts de la nuit devant sa table de maquillage, vaquant entre la salle de bain et la cuisine. 
Il se trouve que quand le black est repéré franchissant le seuil de l’immeuble, Madame sirote un verre de rouge accoudée au chambranle de la fenêtre de son salon, une cigarette au bec, prenant le soleil. 
Coup facile avec une arme aussi précise et sa puissante munition. 
L’effet attendu est le même que lors des tirs d’essai dans la forêt vosgienne à pâques ou à Reims depuis le toit du musée du Tau à la pentecôte. 
Impressionnante la boule de feu que ça dégage sur le moment, à l’arrière de la cible qui est complétement déchiquetée au niveau de l’impact. 
Démontage de l’arme, séparation en plusieurs colis et dispersion des membres de l’équipe qui rentrent chacun dans ses pénates. 
Le « boss » sera content. 
 
L’équipe A, celle du « hollandais », rapport à son accent particulier dû à ses origines polonaises, qui faisait toutes les liaisons phonétiques, même les plus improbables en hachant les syllabes de chaque mot sur un ton monocorde, est « en chasse » en Bretagne à la recherche de la première cible, qui est donc devenue seconde, faute de temps. 
Un promoteur immobilier local, véreux à souhait, qui passe son temps de port en port à tringler l’une de ses quatre maîtresses : un type qui a la bougeotte, que ça a pris un peu de retard pour « le loger ». 
Là encore, la cible a été désignée pour avoir eu maille à partir, dans le temps, avec le patron : une histoire de vente de terrain qui ne s’était pas faite bien que le « boss » ait eu mis la main au portefeuille de façon tout ce qu’il y a de plus honnête. 
Une petite enquête préalable a montré que ce gars-là accumule les « ennemis » : plusieurs personnes dormiraient plus satisfaits de le savoir mort, que d’autres ne le regretteraient, même sa femme et son fils qui ne peuvent plus le supporter. 
Quant à ses collaborateurs, on a choisi comme « plastron » une de ses souffre-douleurs favorite en la personne de sa secrétaire. 
 
Pour cela, après avoir ramené les morceaux du M 95, il a été suffisant de le savoir à Quimper alors qu’elle était chez elle. Un SMS envoyé sur son portable à elle, en numéro masqué, lui enjoint de prendre la route à l’adresse de Quimper où on sait qu’il doit partir après avoir consciencieusement tringler sa maîtresse du lieu. 
Un bonhomme aux deux endroits pour donner le « top-départ » de la secrétaire, après qu’il ait repris sa voiture pour en avoir fini de son côté, l’un et l’autre étant suivi par des véhicules volés l’avant-veille, il a suffi au Hollandais de placer son dispositif à peu près au milieu du trajet de l’un et de l’autre là où ils avaient toutes les chances de se croiser, juste avant ou juste après son tir sur la voiture du type. 
Les voitures suiveuses donnent quant à elles les « top » de dépassement des bornes kilométriques. 
La première à passer devant le poste de tir, c’était prévu comme ça, c’est celle de la cible. 
Là encore, un tir facile, à quelques centaines de mètres depuis un chemin de traverse sous couvert d’un bois : la police ne sera pas longue à comprendre que la secrétaire était dans les environs. 
Pendant ce temps-là, l’équipe peut s’effacer dans la nature…
 
Avec la disparition de « Monsieur Jacques », Frank a pris la peine d’appeler son épouse. Cela change-t-il les plans ? 
Oui, elle rapplique sur la France en urgence, par le premier avion : il faut peut-être revoir la stratégie en profondeur et l’adapter à la nouvelle donne. 
D’autant mieux que sur le chemin de l’aéroport, elle reçoit un coup de fil d’une personne qui se présente comme son beau-frère. 
Étonnant, non ! 
Jacques était « compatible », Paul peut l’être s’ils avaient tous les deux un groupe sanguin non-incompatible. Une rencontre s’impose : ce qu’elle fait dès son arrivée à Roissy-CDG. 
Par malchance, elle ne peut hélas pas prélever le moindre matériel qui aurait pu servir de test anticipé de « Crossmatching ». Mais ce n’est que reculer pour mieux sauter : elle sait y faire, personne ne lui résiste à ce jeu-là. 
 
Rentrée à Neuilly, elle reçoit Frank. Jacques disparu, l’arrivée d’un frère-fantôme dans le circuit, il faut mettre les efforts sur ce dernier et dès lors, ne pas suspendre l’exécution du plan élaboré depuis février dernier : les enjeux pour la fondation sont trop importants, même si la priorité est encore de trouver un foie compatible pour son père. 
« Mais nous allons avancer ce cas-là, puisque désormais on travaille « en désordre » depuis la disparition de Jacques : ce n’est pas plus mal, les autres désignés pétocheront encore plus fort ! 
D’abord, j’ai un « client » qui se meurt en attente d’un cœur tout neuf et ce n’est pas un hasard si nous avons mis sa fille sur la « liste des mille ». »
Non seulement elle est compatible avec son père, mais elle est enceinte jusqu’aux dents. 
« En cas de « mort subite », les pompiers feront tout le nécessaire pour sauver le gamin et son cordon ombilical nous intéresse. Pour son père, justement. D’autant mieux que ce dernier est conseiller général influent dans son département, maire de sa ville, et généreux donateur de la fondation : il a déjà payé pour un organe, même si ce n’est pas nous qui allons faire l’opération. » 
Le bonhomme est actuellement hospitalisé à l’hôpital américain de Neuilly en attente d’un greffon. 
Et sa fille claque déjà l’héritage du père avenue Montaigne entre son mari cocufié, notaire en province qui fera un parfait suspect, et son amant, le père biologique de son enfant avec qui elle vit ouvertement : « Une belle salope même au sens de la morale actuelle. » 
« Dois-je préparer un « transfert » ? » 
Dans le vocable de Frank, il s’agit de rapprocher le greffon du receveur et préparer les équipes chirurgicales en les regroupant sur le lieu d’intervention présumée. 
« Pas cette fois-ci : les pompiers et autres services officiels s’en chargeront. » Le plateau technique est tout-à-fait correct, ils sauront faire la transplantation dans de bonnes conditions. 
« En revanche, il y a un « plus-jeune » qui sera prioritaire. Il est à l’hôpital Béclère. Vous verrez Colonel, une vraie passoire Béclère. Vous savez comment on introduit de l’air dans un cœur ? » 
Bien sûr qu’il sait : une technique fatale sur un cœur en bonne santé, radicale sur un cœur malade. Une petite injection d’air avec une seringue, soit sous le goutte-à-goutte, soit directement au niveau du cœur à travers la poitrine si par hasard il y a déjà des traces de piqûre sur le thorax, la mort par embolie ne laisse aucune trace, même après une autopsie soignée. L’air est hydrosoluble dans le sang et ne laisse aucune trace aux analyses. 
Imparable : il s’en chargera. 
« Pendant ce temps-là, vous mettez une équipe en place pour la nouvelle cible et je passe demain auprès de notre généreux donateur à qui je pourrai promettre un cœur tout neuf dans les 24 heures : il saura s’en souvenir ultérieurement. » 
Du grand classique dans ce type d’opération : en plus le Colonel Frank a tous les hommes qu’il lui faut sur place.
 
« Et après ? On continue ou non ? » 
Ce n’est pas qu’il soit âpre à la tâche, mais il faut s’organiser et « motiver » les troupes dans leur mission. 
« Je ne sais pas encore… Il y a ce « Paul », le frère de mon défunt mari qu’il faut « tester ». J’aimerai aussi que vous localisiez et parveniez à « tester » les gamins de mon époux, dans le sud-ouest. J’ai les adresses. Car si par hasard on ne parvient pas à remettre la main sur un sujet compatible, il ne nous restera plus de notre projet que son aspect politique. Qu’en pensez-vous ? » 
Le colonel Frank ne pense pas en règle générale : il obéit. 
« C’est vous qui décidez, Mademoiselle. Je peux vous dire que pour le moment, aucune de mes équipes n’est inquiétée par les investigations de la police. Nous avons par ailleurs prêt à « chauffer » quatre autres cibles. L’une est à Lille et son « plastron » est son associé, qui peut basculer à tout moment. Si on le laisse faire, il va nous échapper. 
Le second est dans ses champs de maïs dans le sud-ouest, se mettant à dos tous ses collègues et concurrents pour des questions d’arrosage et d’accès à l’eau. Il est aussi et surtout soupçonné d’avoir semé des graines OGM de Monsanto : il peut attendre. 
N’oubliez pas non plus que nous avons ce médecin poursuivi pour harcèlement sexuel sur ses patientes, en procédure disciplinaire devant son ordre local et du coup en instance de divorce, qui est histocompatible pour deux des patients de la clinique des italiens en attente de reins et d’un cœur-poumon. » 
Là encore, si l’épouse peut servir de « plastron », ou l’une de ses patientes, il faut préparer l’opération qu’il exécutera là encore, « à la tête » ou de façon plus spectaculaire. 
Son idée est de kidnapper sa cible, de l’évacuer jusqu’en Italie encore vivant pour lui faire les prélèvements dans les meilleurs conditions et de « shooter » sa maison vide avec son matériel de telle sorte qu’il n’en reste plus rien : une charge sur bouteille de propane et un tir concomitant depuis la colline avoisinante fera l’affaire. 
« Quant au quatrième, c’est un « politique », adversaires de nos idées avec lequel votre mari a eu maille à partir. J’avais cru comprendre qu’il fallait l’éliminer rapidement. Peut-être d’autant mieux que la disparition de votre mari laissera alors un vide dont il profitera. » 
Ce qui n’est pas forcément bon pour « les affaires ». 
À moins que justement, ce ne soit plus utile… C’est Priscilla qui décide. 
 
Il faut se rendre à l’évidence : « On ne peut plus arrêter, effectivement. Mais on peut « alléger » le rythme. » 
Elle réfléchit rapidement alors que le téléphone sonne : c’est Paul de Bréveuil qui annonce l’arrivée de Sandrine, la mère des gosses de Jacques ! 
C’est invraisemblable, à croire qu’il est encore plus niais qu’au dernier degré : il l’envoie directement dans la gueule du loup. Elle se sait savoir donner le change, mais pas à ce point-là, tout de même ! 
« Bien, bien ! On maintient le calendrier prévu jusque-là, mais dans le désordre pour brouiller un peu plus les pistes. La première femme de mon mari va passer la nuit ici. Quand elle repart, vous mettez une équipe sur elle et ses gosses. Mission : la recherche de tissus en quantité suffisante pour faire les tests de compatibilité. Ça décidera de la suite à moyen terme. 
Moi, je m’occupe des prélèvements sur mon beau-frère. 
Vous, vous me préparez le greffon pour Neuilly. Attention, un tir à la tête exclusivement et du plus loin possible… si possible, qu’il y ait vraiment une traînée de feu à grande heure de passage, que ça marque quand même un peu les esprits… Vous vous en sentez capable ? » 
Quelle question ! Il a déjà le lieu du tir sur l’avenue Montaigne où la cible a ses habitudes de chronomètre : les feuillages des arbres de l’avenue amorceront la « flambée » pyrotechnique si l’occasion se présente. La distance, 800 mètres, fera de toute façon le reste. 
« Et pour le gars de Béclère ? » 
Je m’en occupe semble-t-il dire d’un mouvement affirmatif de la tête… 
 
« Je fais quoi avec cette Sandrine ? J’attends de la croiser ici ou dehors pour la photographier pour mes gars ? » 
Tant qu’à faire, dehors : « Une rousse, si je me souviens bien, ça ne passe pas inaperçu. » 
Et elle griffonne l’adresse de celle qui a fait des gosses à son mari. 
Frank se fait discret en s’éclipsant : elle doit se préparer à jouer son rôle d’épouse éplorée de façon convaincante. 
Ce qu’elle n’imagine pas, c’est que l’autre aurait mérité mille fois le sort des victimes de Frank : une odieuse qui se croit chez elle dans ses propres murs, dès le premier contact. 
Il ne faudrait pas non plus qu’elle oublie que l’appartement de Neuilly, donnant sur le parc d’acclimatation, c’est un achat commun d’avec son mari. S’il avait voulu l’acheter seul, il aurait été obligé de vendre sa maison de Normandie. 
Idem pour la maison de campagne dans le Vexin : c’est un achat commun depuis que les hypothèques avaient été levées grâce aux fonds de la fondation. 
Une base parfaite pour une entrée en politique de Jacques. 
Parfaite et préparée depuis longtemps, de l’époque où les deux femmes se partageaient le même homme. 
 
Puis le ton entre les deux femmes s’adoucit, une fois les points sur les « i » mis en place. 
« Que lui as-tu donc trouvé de si bien pour me le voler ? » Là, elle ne peut pas vraiment dire les bonnes raisons. 
« Charmant et bon baiseur pour parler crûment ! Tu sais, ce n’est pas son fric qui m’intéressait : j’en ai plus que lui. Et des mecs qui me tournaient autour, nombreux sont ceux qui tournaient autour de mon fric, ou plutôt celui de mon père : j’avais le choix. Non, Jacques était véritablement charmant. Et un excellent amant… que tu délaissais. J’en ai profité, excuse. » 
Peut-être, peut-être. Pour Sandrine qui avait aussi succombée au charme de Jacques, c’était surtout sa situation d’avocat au Conseil qui avait finalement guidé son choix. 
« Tu comprends, à l’école de police, au mieux je fréquentais des futurs fonctionnaires, au pire de vrais voyous. Là, c’était facile. Mais question baise, tu as sans doute plus d’expérience que moi, je n’ai peut-être pas su apprécier, et j’avoue pourtant avoir été souvent frustrée. Ce n’est pas comme son frère ! Lui au moins, il se donne la peine de te « libérer » de tes frustrations ! » 
Ah bon ? 
« Tu l’as essayé aussi ? Quand ? » 
Et de lui raconter, « entre femmes », la soirée mémorable de cunnilingus sous les étoiles. 
« C’est drôle. C’est une chose dont je n’ai jamais parlé depuis des années, à personne. Et là, en moins d’une demi-journée, cet épisode a été évoqué par deux fois. C’est incroyable ! » 
Pas un hasard. « Je te remercie Sandrine d’avoir partagé ce secret. Mais tu sais, je n’ai pas la tête à ça aujourd’hui. C’est ma première nuit de veuve, là, chez moi. Je te remercie de partager ma peine. » 
Qui semble réelle.
 
Au matin, Sandrine sait qu’elle n’a rien à faire en ces lieux. Paul s’assurera qu’elle ne se ferait pas avoir sur le plan de la succession, que les droits de ses neveu et nièce ne seront pas « vendus » pour rien ou une peccadille, même si le charme de Priscilla peut faire des ravages : elle estime pouvoir y faire face, d’autant mieux qu’elle a une revanche à prendre sur elle ! 
Les femmes savent faire ce genre de choses, quand elles sont bien motivées. 
C’est d’ailleurs ce qui la pousse à repasser au siège de la MAPEA avant de rentrer, mais pour apprendre que Paul n’y reviendra pas avant la fin de la semaine. 
En fait, il a pris le TGV pour Toulon, où le chef Rémarde doit le récupérer, afin qu’il reparte avec son hydravion « révisé » et sa moto, dans la soute à bagage pour Aubenas. 
Le prototype du « Nivelle 001 » tarde à être mis au point pour son premier vol. 
On a toujours le projet de le faire voler le 14 juillet prochain dans l’axe la Défense/Bois de Vincennes, en matinée… 
Il en profite pour organiser la possible « descente » de « Shirley la têtue » dont il vient d’apprendre qu’elle s’est faite refoulée à l’entrée de l’usine, directement par Isabelle. 
« Dégage-là de là, ma patronne préférée, s’il te plaît : on a du boulot sur place et je ne tiens pas à l’avoir dans mes pattes pour nous ralentir ! » 
Mais c’est qui, celle-là, entend-il demander sur le ton sarcastique des femmes jalouses. 
« Une emmerdeuse ! Je ne sais même pas ce qu’elle me veut. Envoie-là à Fox : la fondation lui paiera le taxi et au moins, elle ne se baladera plus n’importe où à mettre son nez par où je passe depuis plus d’une semaine ! »

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