Bienvenue !

Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

dimanche 11 octobre 2015

Au nom du père (Chapitre IV ; Tome II)

Visite carcérale 
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur. 
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite ! 
 
Et une fois sortie ? 
« D’abord, avant la sortie, on était « briffée ». Les menaces de mort étaient claires et crédibles : Lacuistre avait une longue liste de « disparues ». Ensuite, on était filée. Si on crachait le morceau, la peine de mort promise était appliquée quasi-immédiatement.
Je vais vous dire, il nous montrait même les photos de ses « nettoyeurs », comme il disait, pour qu’on ait bien peur. Et effectivement, je les ai eus souvent dans mon dos après ma sortie, malgré mes déménagements successifs. 
Et puis on oublie, on tourne la page on essaye de se reconstruire, de ne plus jamais parler de ça. 
De toute façon, même votre frère ne m’a pas crue quand j’ai tenté d’aborder le sujet. » 
Des photos ? 
Charlotte a celle des frères Liamone, jeunes. 
« Ce sont ces deux-là. Des faciès qu’on n’oublie pas ! » 
« Vous avez eu raison », fait Paul. « Ces ceux-là ont tué mon père. Sur ordre. Et en ont assassiné bien d’autres au profit de Risle… » 
« Risle, je cherchais le nom. C’est lui notre « toubib ». Mais il y en avait un autre aussi, plus jeune ! Celui-là, il baisait rapidement dans son cabinet. » 
 
Un récit cohérent d’avec ce qu’ils savent aujourd’hui des pratiques de Lacuistre. 
« Valérie, je ne sais pas comment, mais si je vous dis que tous ceux-là ne mourront pas de mort naturelle, vous me suivez ? » 
Elle est même devant s’il le faut. « Lacuistre, Risle, le proc’ et toutes les matonnes qui ne moufetaient pas ! »
Le Proc’ est mort dans son lit. « Risle, je l’ai abattu comme une bête cet été. » 
Pourquoi ? 
« Je vous l’ai dit, mon père. Il était le juge d’instruction qui avait ouvert un commencement d’information judiciaire sur les décès suspects de la centrale un peu avant votre incarcération. Ils ne l’ont même pas laissé aller plus loin ! » 
Car dans son « enfer », il y avait aussi des gens qui s’inquiétaient à l’extérieur. 
« Que voulez-vous que je fasse ? » 
Là, comme ça, il ne sait pas. 
« On se tient au courant. Je vous enverrais un contact le moment venu. Si vous êtes toujours décidée. » 
« Ils vous ont fait avorter combien de fois ? » demande Charlotte. 
Deux. À la seconde, Risle lui a fait « une totale ». 
Une chance qu’elle ne fut pas compatible avec l’un de ses clients du moment : Elle y serait restée. Paul lui explique comment et pourquoi. 
C’est les larmes aux yeux, un peu tremblante d’effroi, qu’elle se sépare d’eux qui doivent refaire la route en sens inverse. 
« Je ne suis pas animée d’un sentiment de vengeance. Le passé, c’est le passé. Mais je suis partisane que justice soit faite. Après tout, je suis innocente du crime dont on m’accusait et jamais je n’aurai dû rencontrer ces personnes, qui ne devraient même pas exister. Il faut qu’ils payent pour tous leurs crimes odieux ! » 
 
Dans la voiture, qui ronronne à 2.600 tours, vitesse stabilisée par le régulateur d’allure du bord, on aurait entendu une mouche voler si l’étanchéité sonore avait été un peu mieux faite. 
Les dents serrées, la mâchoire crispée, le nœud à l’estomac. 
« On fait quoi maintenant ? » demande Charlotte. 
Ils arrivent devant la boutique de « CAP-Investigation ». Accueillis par les pompiers qui finissent de noyer les dégâts de l’incendie qui a ravagé le local. 
Paul a sa réponse : Propositions d’indemnisation rejetées ! 
« Charlotte, c’est la guerre ! »
Mais non, un court-circuit peut-être. 
« DD » est effondrée sur le trottoir. Si elle n’avait pas été « black-totale » de naissance, de toute façon les suies l’auraient rendue couleur ébène. 
« Je n’ai rien compris. Je travaillais au sous-sol quand j’ai entendu un grand « vlouf ». Je n’ai même pas pu appeler les pompiers. Je suis sortie comme une folle à travers les flammes. » Le bol ! 
Qu’elle ne s’en fasse pas, tant qu’elle n’est pas blessée : « J’aime assez ta façon de refaire le décor ! Mais pour l’odeur, tu aurais pu faire un effort : ce n’est pas terrible ! »
Les filles en rient… 
C’est la guerre. « Charlotte, tu prends Aurélie sous le bras et tu files loin d’ici, n’importe où et à l’étranger de préférence. Je m’occupe des démarches et de l’enquête. Toi, « DD », tu rentres fissa chez toi et tu vas t’inscrire à l’ANPE demain. C’est chômage technique pour tout le monde. Ok ! Et tu fais gaffe à tes fesses et à tes mômes ! Vu ? » 
« Il y a des choses que tu me m’as pas dites ! » 
Oui, certes. Mais il vaut mieux qu’elle ne sache pas. 
« On se tient au contact via les textos, comme au bon vieux temps. » 
Bref, les emmerdes persistent : Il va falloir se battre. 
 
La semaine suivante, la juge Hélène Trois-Dom fait parvenir une permission de visite à son intention pour « visiter » la sulfureuse Cécile Wiseppe au parloir de Fresnes, alors qu’il s’occupe des dégâts du chantier du bureau des Halles avec Miho. 
Il est question de « déposer le bilan » : L’activité de télésurveillance a très vite été concédée à la concurrence pour « trois-francs-six-sous », concurrence qui de toute façon n’a pas attendu très longtemps pour passer dans la clientèle assurer « le service » par intérim. 
Une belle aventure qui touche à sa fin… 
Quand on en fait les comptes, finalement, il ne reste plus grand-chose : Un vrai gouffre financier et plus les ressources nécessaires venant de la MAPEA ou d’ailleurs, tant que les assurances n’indemnisent pas, pour pouvoir remonter la pente. 
Et elles ne sont jamais pressées dans ces occasions-là, les assurances ! 
 
Cécile est amaigrie, mais porte toujours haut sa volumineuse poitrine-molle. Elle a coupé ses longs-cheveux noir anthracite, ce qui la rajeunit un peu, mais lui donne un air bizarre, avec son emplanture de chevelure « basse du front ». 
Elle a un moment d’arrêt quand elle reconnaît Paul dans la petite pièce isolée réservée aux avocats, qui sent la crasse, et que Trois-Dom a pu obtenir pour leur entrevue. 
Son visage s’assombrit, puis tout d’un coup s’éclaire sur une sorte de sourire pervers. 
« Ce n’est pas croyable ! Vraiment pas croyable ! » s’exclame-t-elle. 
Quoi ? 
« Ça fait quatre ans que je n’ai pas baisé une seule fois, pas une seule, et le premier mec qui me visite, c’est le dernier avec qui j’ai fait l’amour ! Et en plus, c’est mon bourreau, celui à qui je dois d’avoir pris perpette ! Incroyable ! Tu as du remord, chéri ? »
Comme accueil, ce n’est pas banal… 
Non, pas de remord : « Je te rappelle que je n’ai tué aucun juge et pas même de baveux ! Pas comme toi. Si tu es ici, c’est de ton fait, pas du mien. » 
N’empêche, si elle n’avait pas croisé sa trajectoire, peut-être aurait pu-t-elle poursuivre sa macabre démarche. 
« Ça, c’est la faute à pas de chance. Si ta sœur n’avais pas été se confesser, le cureton n’aurait jamais été me trouver. » 
Quel salopard, celui-là : « Trahir le secret de la confession, c’est vraiment dégueulasse ! » 
Il a fait selon sa conscience et n’a pas vraiment trahi : Il a justement assuré qu’il ne pouvait pas trahir, mais il s’était ouvert d’un cas de conscience personnelle… en aiguillant avec assez de détails pour que Paul veuille en savoir plus, il est vrai. 
Et puis Odile ne s’était pas confessée : Elle avait juste besoin de parler comme pour s’exorciser !
« Tu viens pour quoi, Chéri ? Ma sœur ne va pas ? » 
Il n’a pas de nouvelles d’Odile. 
« Alors tu envisages de rouvrir mon dossier, que je puisse être défendue par un vrai avocat ? » 
Même pas : Elle avait été défendue, avec pugnacité même. Son baveux n’est pas un pote de sa victime avocallieuse, pour s’affronter durement dans les réunions du barreau dont ils souhaitaient tous les deux être élus bâtonnier. Et il n’a pas été tendre avec son confrère décédé lors des interrogatoires ni à l’occasion des plaidoiries… 
Alors ? 
 
« Alors, tu peux peut-être m’aider. » 
« Contre quoi en échange ? Tu viens pour me tringler, j’en meure d’envie, que j’en mouille déjà ma petite-culotte, là, ou c’est pour me faire évader ? » 
Romantique la fille… 
Évader, il n’en est pas question. La baiser sur la table, ça peut se faire, même s’il n’en a pas très envie. 
« C’est important ici ! Une fille qui a un mec à l’extérieur, on lui fiche la paix plus facilement. Surtout si c’est un industriel bourré aux as ! » 
Il ne l’est plus. « Pas grave. L’important, c’est d’avoir un mac. Au moins, toutes les gouines qui jouent au caïd, elles y regardent à deux fois ! »
Là, tout d’un coup, Paul vient de comprendre « l’enfer » décrit par Valérie la semaine passée, délaissée pendant plus de 20 ans par tous… 
« Ce n’est pas ça qui m’amène. J’ai un problème que je suis censé aborder avec toi. C’est une échappatoire idiote que j’ai trouvée dans le cabinet de ta juge d’instruction, Trois-Dom. Mais je te jure que c’est idiot de ma part, à la réflexion. 
Voilà, nous sommes tous les deux des assassins. Je le suis devenu cet été par hasard et en état de légitime défense.
Mais les circonstances, si elles sont bien établies pour la plupart de mes victimes, il reste un doute pour leur « cerveau », celui de l’avoir exécuté involontairement, semble-t-il officiellement. 
Car dans la version officielle, j’ai fait feu au hasard, pour ajuster mes tueurs suivants sur un tir instinctif. Dans la version de la Juge, mon inconscient aurait guidé mon bras sur ma première victime et elle se demande si j’y étais « obligé ». 
Pour faire crédible, je lui ai dit que je ne savais pas et que peut-être, toi qui en a poignardé un sans défense et empoisonné un autre sans remord, tu pourrais m’expliquer ton geste… conscient, cette fois-ci. Avec donc toutes les nuances qui me permettraient d’auto-diagnostiquer mes véritables intentions ! » 
Et quelles étaient-elles ? 
« Le flinguer, de toute façon, pas de doute. Mais dans mon esprit, pas dans le sien ! » 
Et tu regrettes. 
« Pas le moins du monde : C’était vraiment une ordure, pour des tas de raisons, qui avait le sang de milliers de ses victimes sur les mains ! » 
Et lui, avait-il un remord ? 
« Non plus ! C’était son business qui commandait. Il tuait, ou faisait tuer des personnes saines, pour prélever leurs organes à destination de ses clients ! »
Eh bé ! « Ça existe, ce genre de chose ? » 
Oui. Hélas. 
« Et tu veux savoir quoi ? Si j’ai pris plaisir à tuer ces porcs ? » 
Par exemple. 
« Ce n’était pas des porcs, tu le sais très bien. L’un et l’autre n’ont fait que leur boulot. Idem pour Scorff que j’ai d’ailleurs recroisé sur cette affaire. Il va bien, merci pour lui ! » 
Si ! Non ! Si ! 
« Mais arrête Cécile ! Si on avait pu établir une « vengeance justifiable » de ta part, des erreurs du juge ou de l’enquête sur la mort de tes parents, tu penses bien que tu n’aurais pas eu perpette. C’est ma contre-enquête qui t’a coulée, ma belle ! 
Parce que tu t’es trompée sur les causes de la relaxe de ce putain de mec qui a vrillé le neurone : Les juges et les flics, ils ont fait leur boulot. Mais on ne peut rien contre un procès truqué de A à Z ! » 
Ils auraient dû. 
« Ils n’ont pas pu. Tout ce qu’a pu faire Scorff, c’était de filocher l’assassin de tes parents une fois remis en liberté. Et il l’a allumé à la première occasion, lui et ses hommes. 
Il aurait pu se contenter de l’arrêter. Mais crois-moi, lui aussi a été écœuré de la façon dont ce procès-là avait été mené. 
Souviens-toi, il a même témoigné en ta faveur lors de ton propre procès. » 
Et pourquoi, le sien et celui de sa sœur n’a pas été « truqué » de la même façon ? 
« Parce qu’il ne faut pas commettre les mêmes fautes contre les mêmes institutions. Tu le sais. C’est une affaire close : On ne la refera pas. Et ce n’est pas de ça dont je te parle aujourd’hui. » 
N’empêche, elle est dans une merde sans issue. 
 
« Et alors, tu veux savoir quoi ? Si j’ai pris plaisir à égorger le juge ? Mais oui que j’y ai pris plaisir ! Pas comme d’un orgasme, mais je t’assure que j’ai respiré beaucoup mieux et plus profondément quand je l’ai vu finir de trembler gisant à terre dans son sang ! Et au couteau à pain que je l’ai tailladé au final. 
Un grand plaisir de voir ses yeux se révulser après qu’il m’ait regardée effaré. J’ai même eu le temps, avant, de lui expliquer ce que j’allais faire de lui. 
Et j’ai vu l’incrédulité dans son regard quand je lui ai enfoncé le couteau à steak dans la bidoche. Un vrai régal ! 
Tu as ressenti la même chose, toi ? » 
Oui, mais elle ne le saura pas. Paul baisse les yeux comme pour mieux cacher sa vérité. Puis reprend en levant la tête. 
« Non, je ne me souviens pas de ça ! J’étais juste satisfait, content de pouvoir le rendre inoffensif », ment-il sur le moment. 
« Alors, tu n’es pas un assassin ! Juste un pauvre mec qui passait par-là au mauvais moment avec une arme dont tu as été forcé de te servir ! » 
Ouais, tu parles ! 
« Moi au moins, j’avais prémédité tout ce qui s’est passé, durant de longues années, au point que ça me bouffait la tête. La seule chose que je n’avais pas prévue, ça a été la réaction d’Odile. Je la croyais assez forte pour me soutenir, elle en est devenue folle ! Là, je regrette, je t’assure ! » 
« Merci, Cécile. Tu viens de me libérer la conscience », ment-il.
« Que puis-je pour toi ? »
La sauter : « On est fouillé au corps, du rectum au vagin, à l’entrée et à la sortie des visites : Bourre moi par tous les trous à m’en mettre plein partout que ces pétasses s’en foutent plein les doigts ! » 
Toujours délicate… 
 
(Aparté n° 23)


> Accès au sommaire  <

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire