Bienvenue !

Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mercredi 31 août 2016

Laudato si… (XXXIX)


Trentième-neuvième chapitre : Panama-papers

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

Et il continue : « Je voudrais en terminer : d’autres personnes tel Khaled El-Masri, Maher Arar ont aussi subi des « restitutions » secrètes via l’Europe. Il y a eu des enlèvements sans procès par les services secrets des États-Unis et de la France notamment et des détentions illégales dans des camps sur des bases secrètes.
Vingt-six agents américains de la CIA et plusieurs membres des services secrets militaires italiens (Sismi) sont accusés par les tribunaux milanais, d’avoir enlevé, le 17 février 2003, à Milan, un ressortissant égyptien soupçonné de collusion avec des réseaux terroristes.
L’ex-imam de la principale mosquée de la capitale lombarde, Oussama Moustafa Hassan Nasr, plus connu sous le nom d’Abou Omar, avait été transporté dans une camionnette jusqu’à la base américaine d’Aviano, près de Venise. De là, il avait été transféré, via l’Allemagne, dans une prison en Égypte. »

Ilich Ramirez Sanchez dit « Carlos » avait lui aussi été enlevé en août 1994, au Soudan par les services secrets français pour y être jugé en France. Le ministre français de l’Intérieur de l’époque avait négocié cette arrestation avec son ami, le leader islamiste soudanais Hassan El-Tourabi, et l’opération avait été dirigée par un préfet en exercice.

Un certain nombre d’opposants ont été assassinés ou ont été suicidés : Ben Barka, André Kiefer en Côte d’Ivoire, le juge Borrel à Djibouti, Sylvanus Olympio en 1963, Thomas Sankara en 1988, Modibo Keita en 1968, Amani Diori en 1974, le ministre Robert Boulin noyé dans une flaque d’eau, Jean Claude Mery dans l’affaire des HLM d’Île de France, etc.
Thomas Sankara, que l’on qualifie parfois, de « Che » africain, était un grand espoir pour un renouveau socialiste en Afrique. Il est officiellement décédé de mort naturelle.

Or, il fut assassiné le 15 octobre 1987, de 12 balles, dont deux dans la tête par des hommes au service de Brice Comporé, son frère adoptif.
Il semble que F. Houphouët-Boigny, le président de la Côte d’Ivoire, à l’époque ait coordonné l’opération, initiée par les services secrets français.
À cette époque de guerre, la guerre froide sévissait encore, même de manière plus discrète.
Ce fut pour des raisons relativement proches qu’au Congo Belge, Patrice Lumumba a été assassiné, le 17 janvier 1961, afin de briser un mouvement socialiste qui risquait de se propager à toute l’Afrique.
La militante Dulcie September a elle aussi été assassinée dans des circonstances analogues aux précédents. Mais « aujourd’hui, la France officielle n’a toujours pas fait la lumière sur ces évènements. Pour s’être mise sur le chemin de cette honteuse collaboration franco/sud-africaine au temps de l’apartheid, Dulcie l’a payé de sa vie.
20 ans après, se souvenir de son combat, c’est aussi réclamer la vérité en France sur son assassinat, c’est aussi se souvenir de ce dont sont capables, hier comme aujourd’hui, les réseaux français en Afrique ».
Oui, bon, on ne l’a pas fait venir pour lui reprocher des opérations de barbouzerie auxquelles il n’a jamais participé, non plus, en réagit Paul qui commence à s’énerver.

« Non bien sûr. Ce n’est pas la question. Soyez patient. Tout juste je me permets de remettre les points sur les « i » dans la mesure où le gouvernement que je sers n’est pas non plus le mieux placé pour donner des leçons de démocraties et d’une bonne administration de la justice.
Mais de vous signaler que les réseaux qui ont assassiné Dulcie September s’appuyaient sur le milieu mercenaire de Bob Denard qui régnait à l’époque sur les Comores et ne faisait jamais rien sans l’aval des services de l’État français.
Le chef des « escadrons de la mort » sud-africains, Eugène De Kock, affirmera en 1998 devant la commission « Vérité et Réconciliation » en Afrique du Sud que « les deux hommes qui ont appuyé sur la détente étaient des membres de la garde présidentielle des Comores, l’un étant J-P. Guerrier ». L’étendue des connexions franco/sud-africaines est attestée dans plusieurs enquêtes, tournant notamment autour d’un « homme d’affaires » approvisionnant les guerres en Angola, puis plus tard le régime de Sassou N’Guesso au Congo ou le régime rwandais du génocide. »
Il se désaltère d’une gorgée du fameux vin des vignes de junior n° 4, pour reprendre tout de suite après.

« Tout ça pour vous dire que ce sont autant les raisons politico-idéologiques qui peuvent expliquer les dérives des pouvoirs militaire et économique, ainsi que les inégalités mondiales, en particulier, le pouvoir politique exercé par les propriétaires des biens économiques, finance et moyens de production, qui dominent largement le pouvoir politique des dirigeants des pouvoirs publics. On assiste à une sorte de confrontation permanente de la gouvernance militaire, mais aussi économique, financière, idéologique et celle des pouvoirs publics, nationaux et internationaux. La dimension illégale vient donc renforcer les carences de la gouvernance démocratique, mais reste finalement secondaire au plan quantitatif, même si elle semble largement sous-estimée.
Ce que je veux vous dire, c’est que pour tout ça, il faut de l’argent, beaucoup d’argent. »
Bon et alors ?
On ne va pas refaire ce monde, là, entre les sorbets qui arrivent, sur le pont arrière d’un yacht de luxe perdu au milieu de la Baie de San Francisco, tout de même !

« Ce que je veux vous dire, c’est que cette guerre corruptrice progresse.
Prenons un communiqué de la Banque Mondiale, celui du 8 avril 2004 : « Le montant des pots-de-vin payés dans le monde chaque année s’élève à 1.000 milliards de US $. ».
Ce chiffre est fourni par le directeur du groupe de recherche sur la gouvernance à la Banque Mondiale. Et ce problème ne concerne pas uniquement les pays en voie de développement.
Ils ont calculé ce montant à partir des données économiques de la période 2001-2002 et l’ont comparé au montant de l’économie mondiale pour la même période qui s’élève à 30.000 milliards de dollars US. Or, ce chiffre de 1.000 milliards, ne sont que les détournements de fonds publics et le vol des actifs nationaux. 
L’organisation Transparency International estime de son côté que l’ancien Président Suharto de l’Indonésie a détourné entre 15 et 35 milliards de dollars des coffres de son pays. Ferdinand Marcos aux Philippines, Mobutu au Zaïre et Abacha au Nigeria ont chacun détourné environ 5 milliards de dollars. Et les chiffres de la banque mondiale ne prennent pas en compte les montants liés aux activités criminelles qui ont été, de tout temps, producteurs de flux financiers importants et illicites : trafic de drogue : 500 à 750 milliards US$, trafic des êtres humains 20 milliards US et proxénétisme 8 milliards US, trafic de produits interdits par des Conventions Internationales : tabac et alcool ?… à peine 15 % de la consommation aux USA, contrefaçon : 450 milliards US.
Conclusion, les gains procurés par les activités criminelles de toutes sortes sont bien sûr relativement importants mais ne représentent pas grand-chose en comparaison des autres formes que peuvent prendre la corruption et la délinquance financière aujourd’hui.
La Banque Mondiale évalue le flux de capitaux provenant de la corruption, des activités criminelles et de l’évasion fiscale vers les paradis fiscaux à un montant compris entre 1.000 et 1.600 milliards US dont la moitié viendrait des pays en voie de développement. »
Et alors, que fait son service pour améliorer tout ça ?
Retrouver ses 15 milliards perdus dans cet océan de corruption ?
C’en est presque anecdotique, finalement. 

« Je vais y venir ! 
Prenez l’exemple de l’attaque de « Charlie Hebdo », à Paris chez vous en janvier dernier, pour en finir. Vous vous souvenez ? »
Bien sûr : il était en Chine !
« Il se trouve que vos autorités avaient infiltré au préalable les groupes qui ont perpétré les attentats de janvier à Paris et ne sont pas intervenues pour les empêcher de passer à l’action. Voire pire, elles pourraient être directement impliquées dans l’organisation de ces attentats d’après d’autres sources et hypothèses.
Selon la version officielle, les attentats commis ont été commandités par Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) pour l’exécution des rédacteurs de Charlie-Hebdo. Les autorités ont admis que l’attentat était coordonné avec celui contre le supermarché de la Porte de Vincennes bien qu’il existe un doute sur la revendication d’appartenance d’Amedy Coulibaly à Daech, l’organisation concurrente.
Et souvenez-vous, l’agence Reuters avait révélé que des armes utilisées provenaient de l’usine Crvena Zastava, située à Kragujevac en Serbie. »
Et il n’y a pas que ça : Associated Press et le Palm Beach Post ont cru qu’un des pistolets serbes avait transité par Century International Arms, une firme de Floride liée à la CIA, mais l’agence de presse s’est depuis rétractée.
« Confirmation selon le quotidien croate Slobodna Dalmacija, des armes utilisées lors de l’attentat de janvier contre le supermarché et était parvenu en France par l’intermédiaire d’un parti politique extrémiste de votre pays et son Département Protection Sécurité (DPS) », fortement lié avec « monsieur Afrique » en la personne de « Faux-quart »…
« Nos services sont donc arrivés à la conclusion que le FN avait été et était toujours, non pas un parti politique ambitionnant d’exercer le pouvoir, mais une structure nécessaire à l’Élysée, d’abord utilisée pour contrôler des personnalités d’extrême-droite, puis pour les réintroduire dans la vie politique nationale. »
C’est possible jusqu’à un passé récent. Mais suite à la « reprise en main » de sa nouvelle patronne, c’est devenu moins évident en pense Paul…

Il faut savoir que, concernant le DPS, il était dirigé par ailleurs par un garde du corps d’Anne Pigeot, la compagne du président des années 80.
« En janvier de cette année, 2015, un des responsables s’est présenté au juge d’instruction comme « informateur » des douanes et de la gendarmerie lorsqu’il a été incarcéré pour « trafic d’armes ». Au magistrat qui lui demandait des détails sur les armes qu’il avait vendues, il a opposé le Secret-Défense. La Commission consultative du Secret-Défense, puis votre ministre de l’Intérieur lui ont donné raison. »
C’est homme est aujourd’hui rémunéré à la pige par les Douanes et la Gendarmerie, toujours sans statut officiel.
« Selon Slobodna Dalmacija, il aurait acheté en Serbie des armes neutralisées, ayant servi aux attentats de janvier qu’il aurait lui-même remilitarisées – le quotidien parle des résultats d’une analyse au microscope d’une arme à feu que personne n’avait évoquée jusqu’à présent.
Il aurait également vendu des armes à des islamistes à Bruxelles.
Son trafic, quoi qu’illégal, est couvert par le Secret-Défense. 
C’est dire la puissance corruptive de ses protections. »

Rappelons par ailleurs que, selon le groupe de presse états-unien McClatchy, les tueurs de Charlie-Hebdo, les frères Kouachi, étaient liés aux services secrets français.
« Là, c’est gratuit, Monsieur le Directeur… Je n’y étais pas, mais vous devriez lire les opérations juridiques de l’époque au greffe du tribunal de commerce de Paris.
On ne l’a appris que plus tard, mais le supermarché attaqué venait de changer de mains avant les attentats. La veille ou l’avant-veille.
Et devinez qui retrouve-t-on derrière cette opération ? »
Là, il ne sait pas… lui qui sait tout, que s’en est presque étonnant.
« Mais ni plus ni moins que le fameux fonds KKR et un ancien de la CIA. Vous savez, ce général qui a fait merveille en Afghanistan et en Irak et qui se voyait bien président à la place du président et a été viré de son poste de chef de la CIA parce qu’il trompait sa bonne-femme avec sa biographe.
Alors soyez sérieux et dites-moi enfin où vous voulez en venir, où je rentre à la nage sur le champ ! »
Paul en a marre, pour le coup : tout cela est sans intérêt !
« Ne vous énervez pas mon cher Paul, ne vous énervez pas ! » fait n° 4.
« Je suis désolé, monsieur de Bréveuil. Je ne voulais pas vous offenser », rajoute le « beau-gosse ».
Paul n’est pas offensé, loin de là, mais les balivernes des uns, les non-dits du même et de l’autre, maintenant qu’il est raisonnablement rassasié, il n’en avait plus rien à battre…

« Il voulait simplement remettre en perspective les liens qui existent entre argent sale, corruption, terrorisme et coups-fourrés de nos gouvernants respectifs. Le tout couvert par les mêmes zones d’ombre, Secret-Défense ou non : Il y en a partout. »
Et alors ? Ce n’est pas nouveau, non ?
« Ce qui l’est, c’est l’opération en cours. »
Laquelle ?
« On vient de vous rappeler l’aide de la CIA pour sortir les fichier « Clearstream », puis ceux de la HSBC helvète.
On vient de vous rappeler l’aide que la CIA vous a apporté avec les fichiers Promis.
Et on vous a posé une question, à savoir, d’où viennent les 15 milliards avancés par la CIA que vous avez brillamment participé à rembourser.
Admettez qu’ils sont bien sortis de quelle que part, avant d’y revenir. »
Des caisses noires de l’Otan, non ?
« Elle n’en a pas ! Et on vient de vous dire qu’on n’en avait pas retrouvé trace dans les comptes du Trésor fédéral… ni pour venir et pour y revenir ! »
Ce n’est pas le problème de Paul, s’ils perdent autant d’argent en si peu de temps…
« Dites donc, cher ami », intervient Paul, « je me souviens encore que vous m’avez fait la leçon, sur la lagune de Venise à propos d’argent gelé qui aurait manqué à l’époque pour « fluidifier » la crise de la dette et des subprimes… Finalement, c’est de votre faute puisque vous disposiez de ces 15 milliards de dollars, soit environ le tiers du pactole récupéré en Angleterre par mes soins ! »
C’est exact reconnaît Junior…
« Et vous vous souvenez que je suis également venus aux renseignements pour savoir si dans les queues que vous exploitiez plus tard, vous n’auriez pas eu de noms de personnes, physiques ou morales américaines dans vos listings d’associés-dormant desdites queues ! »
Paul se souvient : « Et je vous ai répondu qu’il n’y en avait pas à ma connaissance. De toute façon, ces personnes que je suppose encore fictives, n’en ont jamais disposé… »
Ok. Et il continue.
« Naturellement, il n’est pas question pour le service de Monsieur Jenkings de provoquer un débat public sur le sujet ni même une enquête du Congrès. Bien trop déstabilisateur.
On n’a aucun intérêt non plus, dans cette optique, à provoquer un scandale sur le sujet dans votre pays que d’autres tenteront de camoufler et d’étouffer, sans doute par une série d’événements « émotionnels », genre attentats ou autre. Après tout, vous accueillerez dans votre pays, l’Euro 2016 de foot, le Tour de votre pays à vélo, les occasions ne manqueront pas pour ce faire.
Alors, la CIA a fait différemment. »
Mais puisque les fonds lui sont revenus…

« – Justement. Si je vous ai dit à Venise qu’ils « ont manqué » pour limiter les effets de la crise monétaire, c’est que ce n’est pas tout-à-fait comme ça que les choses se sont passées. Ils sont revenus via l’Otan, mais ont été reperdus depuis.
Pfft, disparus dans un trou noir !
– C’est malin, ça !
– Certes ! Et plus malin, en creusant un peu la question avec le service de Mister Jenkings, c’est que ces fonds seraient sortis de nulle part pour aller directement au Koweït.
– Comment ça ?
– Pas de traces en comptabilité fédérale. Pourtant ils sont bien arrivés à Koweït-city en 1992. On en a la trace.
– Mais venus d’où alors ? Vos fichiers Promis ne vous ont rien appris ?
– Versement en liquide : ça ne laisse pas de trace, sauf à l’encaissement. Et probablement, quand ils ont été remboursés, ils auraient suivi le même chemin ! Véritablement blackélisés.
Reste à trouver comment et surtout où ils se trouvent peut-être encore aujourd’hui et à quoi ils servent.
J’imagine qu’ils viennent alimenter tout ce dont Brent vient de vous parler, histoire de vous remettre un peu les choses en perspective.
Il y a de l’argent, énormément d’argent, qui échappe à tout contrôle démocratique, autant chez vous que chez nous ! »
Impressionnant…
« Alors voilà, un service de la CIA, puisque cette agence n’a rien vu passer, ni à l’aller, ni au retour, a eu la bonne idée d’aller chercher du côté des structures offshore créées dans quelques paradis fiscaux exotiques. »
Très bien et ça a donné quoi ?
Brent Jenkings reprend la parole.
« Il s’agit d’aller piller les bases de données de pays peu regardant avec l’argent à dissimuler dans les structures offshores situées dans des paradis-exotiques.
Un des spécialistes, c’est le cabinet d’avocat Mossack Fonseca, situé à Panama-City.
Je vous raconte l’affaire telle qu'on me l'a rapportée. »

« Nos amis de la CIA ont relancé leur opération depuis Genève, une fois de plus. Mais pas  directement à l’encontre d’un banquier. La cible est un avocat qui a la particularité de fricoter avec les banquiers suisses pour être le correspondant d’un groupe de juristes panaméens, comme il en existe quelques-uns, qui se sont spécialisés dans la création de telles structures d’évasion, parfois parfaitement légales et « honnêtes » comme on l’a dit tout-à-l’heure. Et d’autres un peu moins.
Notre agent, qui est toubib dans le civil, a fait croire à cet avocat, veuf et sans enfant, qu’il était atteint d’un cancer incurable. Comme la plupart. Mais il lui a laissé entendre qu’aux USA, un protocole expérimental secret était peut-être disponible dans un des centres de recherches de l’armée et que s’il était disposé à servir de cobaye, il pourrait peut-être migrer chez nous…
Vous imaginez le reste : il l’a fait un peu poireauter et puis est venu le deal. Si lui a été tout de suite d’accord, on lui a fait croire que la CIA y avait mis son veto, sauf, sauf, si ce monsieur « rendait service » à sa nouvelle nation d’accueil qui le soignerait.
Résultat, en février dernier, le nouveau « John Doe » a bénéficié non seulement de soins qui ont parfaitement fonctionné dans un centre de recherches secret des armées, faisant disparaître ses tumeurs à coup de poudre de perlimpinpin, mais également d’une nouvelle identité contre l’historique des documents de son employeur…
Depuis l’origine. »
Dégueulasses, les méthodes de la CIA !
Ils avaient dû le « travailler » au moral jusqu’à le pousser au désespoir !
Ça n’avait pas dû se faire sur un simple claquement de doigt entre deux godets d’alcool fort au comptoir d’un hôtel de luxe…

mardi 30 août 2016

Laudato si… (XXXVIII)


Trentième-huitième chapitre : Exposés préliminaires

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

 « Vous repartez quand, mon Cher Paul ?
Le plus tôt possible.
« Demain j’installe Florence chez elle, enfin chez vous… Je récupère sa famille qui arrive de Normandie, je les pose et je rentre le surlendemain. On m’attend en Ardèche et je dois aussi m’occuper de faire vivre ma maison en Normandie, faire hiverner mon voilier. Je ne vois pas les laisser passer l’hiver à venir sans personne à bord. »
Paul aurait-il oublié son invitation dans « son ranch », sis au nord de la Baie ?
« Peut-être une autre fois… »
Non, après-demain. Avant son départ : il veut absolument présenter « n° 5 », l’héritier :

« Il faut que je le forme rapidement à prendre tous les relais. Mes jours sont comptés. »
Un problème de santé ?
« Non, juste une précaution. À mon âge avancé, il y en a moins devant que derrière… Il faut qu’il soit au point rapidement. Et vous faites partie de sa formation. Même si ça ne lui servira pas. Sait-on jamais ? J’y tiens ! »
Une dernière faveur à cet « ami » encombrant, mais qui a su être utile…
Voire s’être rendu indispensable, même actuellement.
« Je prends l’avion du retour tout de suite après, alors… »
Ravi, numéro quatre !

« Bon et alors, en quoi consiste votre lutte contre la corruption ? » interroge Paul.
« Oh, vous savez, c’est une longue histoire… » qu’il tente de résumer de la façon suivante :
C’est d’abord une corruption « soft », initiée par le gouvernement.
Dans les dernières années du XXème siècle, la corruption est entrée dans la politique étrangère américaine pour s’institutionnaliser d'une nouvelle manière, alors qu’auparavant elle était le fait de la pègre et des malfrats.
Ainsi, sous de faux prétextes, Washington a démantelé de la sorte la Yougoslavie et la Serbie « La situation s’y prêtait à la mort du Maréchal Tito ».
Au XXIème siècle, cette corruption s'est multipliée de nombreuses fois, déclinée sous le même modèle.
L'Afghanistan, l'Irak, la Somalie et la Libye ont été détruits, et l'Iran et la Syrie auraient aussi été détruits si le président de la Russie ne l'avait empêché.
« Certains analystes en disent que Washington est également derrière la destruction actuelle du Yémen, a autorisé et financé la destruction par les israéliens de la Palestine. De surcroît, mon gouvernement a effectué des opérations militaires à l'intérieur du Pakistan sans lui déclarer la guerre, assassinant des Talibans, sous couvert de combat contre le terrorisme. »
C’est un point de vue, très… comment dire… inattendu dans la bouche d’un agent fédéral !

« En fait, ce qui reste constant, c’est la sécurité de nos intérêts nationaux vitaux qui dictent la conduite de ces opérations qui nécessitent beaucoup d’argent ».
Et il y a eu des « suiveurs » pas toujours bien intentionnés, motivés uniquement par leurs résultats financiers.
Encore aujourd’hui.
La corruption règne dans le secteur financier, le Trésor, les agences de régulation financière et la Réserve fédérale. Sans aucune mises en examen, ni peines de prison pour les banquiers et les représentants du gouvernement.
« D’où nos services : nous informons afin de procéder à des modifications législatives ultérieures. »
Et n° 4 d’en rajouter : « Dans l'Amérique d'aujourd'hui, il n'y a pas de libre marché financier. Tous les marchés sont truqués par la Réserve fédérale et le Trésor. Les agences de régulation, contrôlées par ceux que ces mêmes agences sont censées contrôler, regardent ailleurs, et quand ce n'est pas le cas, elles sont quand même incapables de faire respecter quelque loi que ce soit, parce que les intérêts privés sont plus puissants que nos lois. »
Même les agences de statistiques gouvernementales sont probablement corrompues.
Même les mesures de l'inflation ont été concoctées pour la sous-estimer.
« Ces mensonges permettent non seulement d'éviter de faire payer à la Sécurité sociale les ajustements au coût de la vie, et cela libère de l'argent pour mener plus de guerres, mais aussi, en sous-estimant l'inflation, les autorités peuvent créer une croissance du « PIB réel » en comptant l'inflation comme une véritable croissance, exactement de la même manière que le gouvernement ne constate que 5 % de chômage en ne comptant pas les travailleurs découragés qui ont cherché un emploi jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus assumer le coût de la recherche, et qu'ils laissent tomber. »
Ce n’est pas de la « corruption », ça, au moins au sens que connaît Paul…

« Effectivement, mais laissez continuer, mon cher Paul : le taux de chômage officiel est de 5 %, mais personne ne peut trouver de travail. Comment le taux de chômage peut-il être de 5 % quand la moitié des jeunes de moins de 25 ans vivent chez leurs proches parce qu'ils ne peuvent pas se payer une existence indépendante ? Le taux de chômage qui inclut ces Américains qui ont arrêté de chercher un emploi parce qu'il n'y a pas de travail peut être estimé à 23 %. C’est ce que nous, nous constatons sur le terrain. Entre une personne sur 4 et une personne sur 5 est dépourvue de ressources légales par le travail : vous imaginez ce que cela suppose comme « économie-obscure » qui échappe à toute contrainte légale ?
Un gigantesque réservoir de fraudes et de corruptions diverses !
Pas bon pour nos business. Pour personne d’ailleurs », en termine n° 4.
Un vrai pamphlet alter-quelque-chose.
Dans la bouche d’un citoyen des plus riches du comté, depuis au moins quelques générations, ça peut étonner.
Mais finalement ne surprend pas : au moins il n’est pas dupe et parle librement et sans langue de bois.

« Je rajoute que pour certains observateurs, et pas les moins pertinents, la Réserve fédérale, un outil entre les mains d'une petite poignée de banques, a réussi à créer l'illusion d'une reprise de l'économie depuis juin 2009 en imprimant des trillions de dollars qui vont se placer non pas dans l'économie mais dans le prix des actifs financiers. Et assez pour que les médias du secteur financier puissent annoncer que la hausse artificielle des marchés boursiers et obligataires est la « preuve » que l'économie croît rapidement.
Ce qui n’est pas vrai, bien sûr » en dit l’un.
Alors que l’autre rajoute que : « Une petite poignée de gens instruits comprend qu'il n'y a eu aucune reprise depuis la récession précédente, et que la rechute est juste au coin de la rue. La production industrielle américaine, quand elle est ajustée correctement en tenant compte de l'inflation, n'a jamais retrouvé son niveau de 2008, encore moins de son pic de l'année 2000 ; et elle est de nouveau en train de diminuer. »
Le consommateur américain est épuisé, accablé par les dettes et le manque d'augmentation de revenus.
« Les économistes, pour camoufler ces choses, nous en disent que les services de la Nouvelle Économie sont high-tech, mais en réalité ce sont des serveuses, des barmen, des commis à temps partiel, et des services de santé ambulatoire qui ont remplacé les emplois de production industrielle et les postes d'ingénieurs, pour un salaire bien moindre, faisant chuter ainsi la demande globale réelle des États-Unis. Et dans les quelques occasions où les économistes néolibéraux admettent l'existence de ces problèmes, ils en rejettent la faute sur la Chine », rappelle n° 4.
Et il revient sur Elon Musk, une fois de plus.

« – Qu’en pensez-vous, Paul ?
– Que votre bonhomme a, semble-t-il, un réel savoir-faire, un talent particulier pour attirer, capter de la subvention. Mais quand elles s’assécheront, se raréfieront, disparaîtront, il s’effondrera. Peut-être seulement dans longtemps : la planète est vaste.
Nous avons eu les mêmes dans mon pays entre les avions renifleurs et l’aérotrain.
Le premier cas était une escroquerie, le second est mort faute de soutien de la technostructure qui n’en voulait pas : pensez-donc, un « X » qui s’attaque au monopole « des pistons »… (l’autre ne sait pas de quoi il s’agit, de ces sigles qui désignent respectivement l’école Polytechnique et Centrale…), même si cela avait été une réelle percée disruptive du point de vue technologique, il n’avait aucune chance. »
Une source de corruption ?
« – Un effet de l’absence de corruption plutôt. Juste la défense « d’avantages acquis »…
– Oui mais la Telsa, les réseaux d’énergie solaire, la conduite assistée automatique… ?
– Soyez un peu sérieux Monsieur Harrison. Nos avions, nos navires, le vôtre, mon voilier, sont tous équipés de pilote automatique depuis des décennies qui peuvent prendre en charge tous les paramètres d’un déplacement d’un endroit à un autre, les intempéries climatiques et les imprévus compris.
Et alors, où vous avez vu qu’il n’y avait aucun pilote diplômé à bord, même chez vos drones radio-piloté, longuement formé pour diriger un aéronef, ou un navire en pleine mer ou dans un port ?
C’est un leurre qui s’effondrera au premier mort de la « Gogol-car » ou d’une autre et aura englouti des fortunes au passage !
Quant à l’énergie électrique, c’est une excellente idée, sauf que ça ne va pas très loin : il faut bien plus de temps pour refaire un plein. Mais c’est une piste à exploiter, pour quand nous aurons trouvé des moyens de stockage plus compacts, c’est sûr. »
Vu comme ça… c’est au moins teinté de bon sens.

Et l’autre de reprendre son exposé : « Les cinquante plus grandes entreprises américaines ont mis à l'abri quelque 1.400 milliards de dollars entre 2008 et 2014 dans des paradis fiscaux afin de réduire leurs impôts. Elles continuent depuis ».
Apple, Wal-Mart, General Electric et tant d’autres, toutes cotées sur les marches boursiers…
« Ces sommes, qui représentent maintenant plus de la moitié de votre produit intérieur brut français, ont transité par un réseau « opaque et secret » de 160 filiales dans des paradis fiscaux. »
Et alors, on venait de dire que ce n’était pas interdit et que c’est de toute façon de la compétence exclusive des services fiscaux fédéraux, avec en prime quelques « paradis fiscaux-locaux » et néanmoins « fédérés »…
Il suffirait de « repenser » les lois fiscales et financières.

« C’est justement ce que nos travaux préparent si un jour nous sommes suivis par le Congrès, ce qui n’est absolument pas gagné, puisque nos élus sont eux-mêmes financés par les mêmes. Parce que pendant cette période, ces mêmes entreprises ont pourtant été les principales bénéficiaires du soutien des contribuables américains en étant les destinataires de 11.000 milliards de fonds publics via des garanties sur prêts ou des aides fédérales directes, comme vous venez de le dire pour Musk.
Les immenses sommes que les grandes compagnies ont amassé dans des paradis fiscaux devraient normalement être utilisées pour combattre la pauvreté et reconstruire les infrastructures aux États-Unis et ne pas être dissimulées dans des centres offshores comme le Panama, les Bahamas ou les Îles Caïmans ».
Apple figure en tête des entreprises les plus friandes d’évasion fiscale, qui va jusqu’à emprunter à ses filiales « tiroir-caisse » pour payer ses dividendes à ses actionnaires (c’est déductible de l’assiette soumise à IS dans ce cas, pas dans l’autre), et aurait stocké 181 milliards dans des paradis fiscaux, suivis notamment par General Electric (119 milliards), Microsoft (108 milliards) ou Pfizer (74 milliards), etc.
« Plusieurs de ces entreprises ont déjà été critiquées aux États-Unis pour avoir utilisé un mécanisme permettant de mettre à l'abri indéfiniment une part de leurs bénéfices à l'étranger pour éviter de payer l'impôt sur les sociétés aux États-Unis (35 %).
L’évasion fiscale des multinationales coûterait 111 milliards de dollars par an aux finances publiques américaines et prive également les pays pauvres de 100 milliards de recettes fiscales tous les ans, depuis des années et des années ! »
Rien de surprenant pour Paul : les mêmes mécanismes existent en Europe, entre le Luxembourg, la Suisse, l’Irlande !
Les récents scandales l’ont partiellement révélé aux citoyens à travers les médias.

« Oui, oui et vous avez été « actif » à récupérer quelques-uns de ces détournements illégaux dans un passé proche, mon cher Paul. Mais là, on va faire plus fort. »
C’est-à-dire ?
« Je peux ? » fait-il en s’adressant au directeur fédéral…
« Bien sûr, puisque nous sommes réunis ici pour ça ! »
« Voilà : le service de monsieur Jenkings coordonne en fait l’exploitation des renseignements collectés par les diverses agences fédérales. Vous-même avez bénéficié, dans votre recherche de l’argent détourné par votre président des années 80, de prélèvements sur les fichiers « Promis », grâce à la CIA et le directeur Almont qui avait parié sur vous après des années et des années d’échecs.
Vous savez ça, n’est-ce pas ? »
Bien sûr.
« La CIA avait réussi avant à transmettre des fichiers en provenance de Cleastream, la plateforme de compensation européenne continentale. Là, il faut reconnaître que ça a été un foutoir par croyable…
Plus tard, elle a « retourné » un informaticien banquier suisse qui a filé avec les fichiers de son employeur jusqu’à Nice. Pas en Italie, pas en Espagne, pas aux USA ou à Londres, non à Nice !
Pour un nouvel échec quant à « pister » ces détournements.
Encore une foirade, impossible à valider tant que personne n’était capable d’exploiter les fichiers Promis. Ce que vous avez fait… et même mieux sur mes propres indications, à Venise et à Paris. »
Paul sait, mais : « Si vous le dites, mais rappelez-vous, j’ai déjà oublié, désolé de ne pas vous avoir remercié… »
Les deux gaillards en rigolent !

« Ceci dit, ça a permis au président Krasoski de rembourser la CIA. Très bien. Mais savez-vous d’où venaient ces 15 milliards avancé au Koweït ? »
Des fonds secrets de la CIA, ou de l’Otan, non ?
« Non ! Ni la CIA, ni l’Otan, ni aucune autre agence n’a jamais disposé de fonds secrets. En tout cas pas de cette ampleur-là ! »
Ah ?
Et alors ?
« Le financement des services secrets s’avère parfois illégal, même dans les États de droit, » poursuit Jenkings.
« Les services secrets français et états-uniens notamment, souhaitent souvent disposer de budgets plus conséquents. Or, les gouvernements et les parlements ne sont pas toujours disposés à répondre à leur requête. De plus, de nombreuses affaires (677 en 2008) classées « secret défense » peuvent, partout, être difficilement rendues publiques et défendues auprès des parlementaires.
Ainsi, on explique qu’une partie, une partie seulement des actions des services secrets, français notamment, est financée par du commerce illégal d’armes, de pétrole, de drogue.
Tout comme pour la CIA, mais à une autre échelle. »
Et il persiste :
« Pour bien faire, il en faut même créer un état de guerre permanent qui permet de limiter la démocratie. Le terrorisme, comme « les guerres froides » sont utiles à la conservation de la puissance des États. Se créer un ennemi, réel ou fictif, ou attaquer un ennemi, permet de rassembler toute une nation, sous l’autorité d’un chef ou d’un État. Le fait de remettre en cause le sentiment de sécurité vitale d’une population, créer un réflexe de défense, relève autant du mécanisme grégaire d’une tribu attaquée que du nationalisme guerrier.
À partir de cet instant, l’autorité du gouvernement, ne peut plus être mise en cause, car cela apparaît alors comme une question de survie du pays. Par conséquent, plus aucun citoyen ne doit désobéir, remettre en cause une décision d’État, en manifestant dans les rues ou encore en faisant acte de « désobéissance civile », par exemple en bloquant de manière non violente les services de l’État…
C’est ce qui se passe aux États-Unis et en Occident, depuis la guerre froide, et à présent contre le terrorisme international à défaut de « pacte de Varsovie ». »
D’accord, même si cela relève plutôt d’un « complotisme avéré », d’une vaste manipulation qui touche à la conspiration généralisée…

« C’est ce que je viens de vous expliquer, effectivement. Et à votre avis, Monsieur De Bréveuil, qu’est-ce que cela recouvre sinon une lutte pour couvrir les « sources » du renseignement qui en deviennent « corruptrices » ?
Vous n’avez pas la réponse : comment des agences fédérales, qui n’ont pas d’argent, voire de coopération militaire internationale qui ont des budgets de fonctionnement ridicules, peuvent mobiliser non pas quelques millions de dollars, non pas quelques milliards, mille fois plus, mais 15.000 millions de dollars et se les faire rembourser, sans que cela ne se voit ? »
Paul en avait bien une idée depuis son passage « hors du temps » local, mais il n’en dit mot sur le moment.
« – C’est leur métier de vivre à l’ombre, hors des regards ! Moi, je n’y connais rien.
– Ne mentez pas, vous avez su le faire pour une partie. Une très belle réussite. »
Merci, mais c’était contraint et forcé…
Et Brent de poser la bonne question :
­« Et ces fonds remboursés, ils sont où actuellement ?
Pas dans la comptabilité publique : nous avons enquêté ! »
Tiens donc ! Auraient-ils les mêmes pourris de ce côté-ci de l’Atlantique ?
« Franchement, là je n’y peux rien. Ne me demandez pas d’enquêter sur le sujet, même par l’intermédiaire de ma chaîne de commandement : je refuserai à m’immiscer dans vos affaires ! Question de principe. »
Il n’en est pas question.

« Ce que je veux dire, » reprend le beau-blond, « c’est que cet argent est quelle que part et sert à corrompre. Je ne vous donne qu’un exemple : notre Président s’est fait élire avec une promesse, celle de fermer Guantanamo. Deux mandats plus tard, la prison illégale existe toujours et on exécute encore, sans aucune forme de procès et par drones interposés des terroristes à l’autre bout de la planète… »
Peut-être qu’ils le valent bien.
On fait bien de la sorte en « hexagonie ».
« C’est exact, Monsieur De Bréveuil. Certains États dit démocratiques disposent de camps de détention illégaux et enlèvent des citoyens. Plusieurs sources, tel le rapport parlementaire pour le Conseil de l’Europe, affirment qu’il y a eu des enlèvements sans procès.
En 2005, la presse américaine (le Washington Post de novembre 2005) et européenne, ainsi que l’ONG américaine Human Rights Watch a révélé qu’il existait, en plus de Guantanamo, des camps de détentions illégaux et des enlèvements sans procès par les services secrets et des « restitutions extraordinaires » aux États-Unis, en Europe, en Égypte, en Jordanie, au Maroc ou en Syrie. Certains de ces prisonniers y auraient été brutalisés ou torturés.
« Restitutions extraordinaires », c’est le terme employé officiellement par la CIA.
En pratique cela consiste à séquestrer des personnes soupçonnées d’avoir un lien avec le terrorisme, sans que cette accusation ait pu être vérifiée par l’autorité judiciaire.
L’hebdomadaire suisse SonntagsBlick du dimanche 8 janvier 2006, affirme même détenir un fax du ministère des affaires étrangères égyptien à son ambassade de Londres prouvant qu’il existe des prisons secrètes de la CIA en Europe, où auraient été détenus et interrogés des sympathisants d’Al-Qaida.
Ce fax affirme que la Roumanie avait permis à la CIA d’interroger sur son territoire, sur la base de Mihail Kogalniceanu, 23 citoyens irakiens et afghans. Les faits se seraient déroulés sur la base, située à proximité de Constantza, un port au bord de la mer Noire. Ce Fax ajoute qu’il existe des centres d’interrogatoire semblables en Ukraine, au Kosovo, en Macédoine et en Bulgarie.
Des informations « ouvertes », déclassifiées… »

S’il n’y avait que ça : Human Rights Watch précise aussi que des centres de détention se trouveraient en Pologne, en Roumanie et en Europe orientale.
Certains pays, tels la France, l’Islande, la Norvège et certains États d’Europe, ont accepté que ces prisonniers transitent par leurs aéroports ou survolent leur pays.
Ils se sont donc rendus coupables de complicité avec ces actions illégales, car contraire à la Convention européenne des droits de l’Homme, le tout commis par des États dits démocratiques.
En 2007, Dick Marty, était membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, dont il préside la Commission des Affaires juridiques et des Droits de l’Homme. Il a été chargé par cette dernière d’établir un rapport sur les allégations concernant l’existence de prisons secrètes de la CIA en Europe. Dans ce rapport il affirme que les gouvernements européens ont signé des accords secrets avec les États-Unis, vraisemblablement à la suite de la grande émotion suscitée par les événements du 11 septembre.
De même la Confédération Suisse a autorisé le survol de la Suisse, alors même qu’elle savait que des avions de la CIA avaient très vraisemblablement abusé de cette concession en transportant Abu Omar, enlevé à Milan, à travers l’espace aérien helvétique.
« Ce qui constitue un acte criminel.
Et pour ça, il faut des fonds opaques. Ceux qui servent à éteindre les mémoires, et financent par contrecoup, directement ou indirectement, d’autres corruptions ».