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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

vendredi 26 août 2016

Laudato si… (XXXIV)


Trentième-quatrième chapitre : L’heure des comptes 

Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !

Après l'avancée éclair, c'est l'heure de la couverture défensive pour les soldats de la division Daguet. La 2ème compagnie du 3ème régiment d'infanterie de marine a été détachée auprès du 1er spahis du colonel Barro, situé le plus au nord du dispositif français.
La compagnie du capitaine Lancelot a reçu pour mission de monter un check-point sur la route qui mène d'As-Salman à As-Samawa sur l'Euphrate.
La position choisie est située une trentaine de kilomètres en avant de la bourgade prise par les Français. Les marsouins doivent se livrer à une fouille systématique des véhicules civils irakiens se présentant.
Les consignes recommandent de laisser passer en priorité les habitants d'As-Salman désireux de regagner leur village. En effet, des centaines de civils refluent vers le sud pour fuir les combats qui font rage dans la vallée de l'Euphrate. Combattants chiites et soldats d'élite de la Garde républicaine s'affrontent avec violence.
Mais les Français s'occupent surtout de fouiller les camions lourdement chargés. Le recensement des habitants est assuré par les Américains des Civil Affairs à l'entrée du village.
Le check-point de la 2ème compagnie stoppera un véhicule inattendu : une Jeep américaine. Ses occupants, s'étant aventurés un peu plus loin dans un village irakien, avaient essuyé des tirs ennemis. L'officier tué, son chauffeur a fait demi-tour et foncé vers l'arrière. Dans l'affolement, il est venu percuter l'avant-poste français.

Les sapeurs du 17ème régiment de génie parachutiste de Montauban ont reçu pour mission de « nettoyer » le cordon de sable de la plage de Koweït-City, minée par l'occupant irakien.
Les spécialistes français, réputés pour leur expérience acquise au Tchad et au Liban, vont neutraliser des milliers de mines. Un travail dangereux : un homme a été sérieusement blessé en déminant. Les démineurs français trouveront essentiellement des mines anti-personnel de fabrication soviétique qui arrachent le pied d'un homme en explosant, ainsi que des mines bondissantes italiennes semblables aux Cluster bombs américaines, et qui explosent à 1,50 m du sol.

Désormais, l'aérodrome irakien d'As-Salman, occupé par les Français, est devenu un vaste champ de tirs. L'occasion rêvée pour les hommes du 2ème régiment étranger d'infanterie de tester leurs armements sans les contraintes qu'on trouve en France.
Les sections antichars vont tirer en une journée pas moins de 3 douzaines de missiles Milan 2 ainsi que des coups de lance-roquettes de 112 mm Apilas.
Les missiles Milan se sont avérés d'une remarquable précision. Et pour cause, ce sont par les trous occasionnés par des missiles de l'aviation alliée que les Français s'entraînent à faire rentrer leurs missiles Milan !
Dans la bourgade irakienne, c'est le lieutenant-colonel Barnier, commandant en second du 68ème régiment d'artillerie, qui est en charge de tous les aspects militaires dans le village d'As-Salman. Mais aussi des relations avec les civils. Les soldats français l'appellent le gouverneur. Pour cette tâche de régularisation, il dispose entre autres de 25 gendarmes de la prévôté et d'une compagnie du 6ème régiment étranger du génie.
Les sapeurs sont tout spécialement chargés de « dépolluer » As-Salman : éliminer toutes les Cluster bombs non explosées.
Des Américains des Civil Affairs, spécialistes des relations avec les populations en territoire occupé, ont reçu pour mission de faire l'inventaire de toutes les ressources du village.

Avec leurs plats cuisinés réchauffables et toutes leurs sucreries, les rations des soldats français sont parmi les meilleures du théâtre des opérations. En tout cas, elles surpassent de loin les rations américaines. Les pauvres GI n'ont droit qu'à de la nourriture lyophilisée dont le charme s'est vite dissipé. Échangées d'abord à 1 contre 3 au début du conflit, les rations françaises, qui bénéficient d'une grande réputation au sein de tous les Alliés, s'échangent désormais à 5 contre 1 !
Les soldats français échangent donc leurs repas contre des casquettes, des insignes, des tee-shirts... Les plus heureux sont les artilleurs et sapeurs américains placés sous commandement français. Et pourtant, seulement 5 des 10 variantes de menus étaient en dotation dans le Golfe : les autres sont toutes à base de porc...

La cérémonie a lieu en plein après-midi, mais l'on se croirait en pleine nuit, tellement le nuage de fumée noire est épais ! Jean Bressot a présidé la petite cérémonie de levée de drapeau sur le toit de l'ambassade de France à Koweït-City. Elle était fermée depuis le 14 janvier. Depuis plusieurs mois, Jean Bressot était chargé de représenter la France auprès des autorités koweïtiennes en exil à Taëf, en Arabie Saoudite. Les locaux de la chancellerie doivent être inspectés par des spécialistes du déminage. Ensuite, il faudra rétablir l'eau et l'électricité. Derrière l'ambassade, des mitrailleuses de défense anti-aérienne irakiennes pointent toujours leurs canons vers le ciel. En fait, le drapeau tricolore n'a jamais cessé de flotter sur le toit de la chancellerie : les irakiens ne l'avaient pas retiré.
D’autant que les locaux sont propres et bien entretenus : l’équipe des libanais locaux qui était en charge de leur entretien a effacé depuis longtemps le passage des irakiens à la recherche du trésor royal koweïtien en septembre dernier, événement qui a précipité la décision de l’envoi de la division Daguet, avec les moyens du bord : tout y est propre et bien rangé.

La division Daguet n'est pas allée jusqu'à l'Euphrate. Mais les fanions de la plupart de ses unités auront été trempés dans le fleuve. Une petite opération a été montée par la division française. Une quinzaine d'hélicoptères emmènent un homme de chaque régiment présent et son fanion. Un soldat américain et son drapeau sont également du voyage. Le geste est symbolique. Les forces françaises ont ouvert la route de l'Euphrate au 18ème corps américain. Si les opérations militaires avaient continué, elles auraient pu recevoir l'ordre de pousser jusqu'au fleuve. Le fanion du 2ème régiment d'infanterie de marine symbolise bien la mission française. Le régiment est partagé entre l'Irak où il assure la couverture au nord, l'Arabie Saoudite pour la garde des prisonniers et Koweït-City où un détachement a pour mission la protection du dispositif français.

En occident on pense déjà à la reconstruction. Les premières estimations du coût de la reconstruction du Koweït sont impressionnantes. Après 7 mois d'occupation irakienne, 6 semaines de bombardements et 4 jours d'offensive terrestre, la facture s'élèverait entre 200 et 500 milliards de Francs (entre 30 et 80 milliards d'€) pour un territoire grand comme 2 départements français et peuplé de 2 millions d'habitants seulement. Même si les grandes multinationales américaines sont les mieux placées, de nombreuses entreprises japonaises et européennes sont candidates à la reconstruction de l'émirat dévasté.
Ainsi, les groupes pétroliers américains (Exxon, Texaco) et européens (BP, Shell) sont chargés de l'extinction des puits de pétrole en feu. « Elfe », la compagnie française qui aura apporté le procédé « Ferrayé » en lui volant son brevet, qui aura pour conséquence heureuse de réduire de 5 ans, le délai initial, à 6 mois les opérations d’extinction obtient de l’expérimenter sur quelques dizaines de puits.
Et parmi les sociétés françaises en compétition, le Crédit Lyonnais vient de passer un contrat avec la première banque du Koweït pour lui fournir de nombreuses quantités de liquidité, Thomson est chargé de relancer la télévision koweïtienne et le groupe Suez doit reconstruire le réseau de distribution d'eau. 

Depuis le 17 janvier 1991, à 3 heures du matin, 85.000 tonnes de bombes seront déversés sur le pays pendant 42 jours.
Du jamais vu.
Toutes les infrastructures sont détruites, avec des dommages collatéraux importants en Irak.
Le 23 février, c'était au tour des forces terrestres d'entrer en opération. Elles ne trouvent devant elles que très peu de résistance. Après plusieurs jours de bombardements massifs sur l'ensemble du pays, les armées coalisées entament « une promenade » militaire à travers le Koweït et l'Irak lui-même.
Dès le 26 février, les populations chiites du sud de l'Irak, aussi appelés « Arabes des marais », se soulèvent contre Saddam Hussein à l'appel du président « George Babouche ».

Mais le président américain est brusquement saisi de peur devant les risques d'éclatement de l'Irak sous l'effet de ces soulèvements particularistes.
Le 28 février, il décide à brûle-pourpoint d'arrêter la marche triomphale de ses armées et celles de la coalition aux portes de Bagdad, toutes conditions réunies pour un cessez-le-feu.
Il l’impose  de façon unilatérale à la surprise de Colin Powell, de Schwarzkopf et évidemment de l'opinion occidentale qui s'était laissée convaincre que la guerre avait pour but d'installer en Irak un gouvernement démocratique.
Saddam Hussein est sauvé. Il obtient qui plus est des américains l'autorisation d'utiliser ses hélicoptères pour réprimer l'insurrection chiite et mieux massacrer les populations irrédentistes des marais du sud.
La guerre-éclair se solde par plus de 200.000 morts du côté irakien dont une moitié de civils.
Ceux-là sont les chiites massacrés par les milices de Saddam Hussein à la faveur de l'invasion. Ce sont également les nombreuses victimes « collatérales » des bombardements de cibles stratégiques par l'aviation occidentale.
Les coalisés n'auront à déplorer que quelques dizaines de morts, pour la plupart accidentelles (États-Unis : 65 morts et 43 disparus, Grande-Bretagne : 6 morts et 8 disparus, France : 2 morts, alliés arabes : 13 morts et 10 disparus... et un avion de soldats sénégalais s’écrase à l’occasion d’un rituel pèlerinage à La Mecque offert par les saoudiens).
Mais à moyen terme, les pertes occidentales pourraient s'avérer plus lourdes que prévu du fait de la contamination des soldats par les résidus des bombes fabriquées à partir de déchets d'uranium appauvri.

D'un point de vue financier, dans une première approche, la guerre-éclair n'aura rien coûté aux pays coalisés, tous les frais ayant été payés rubis sur l'ongle par les pétromonarchies du Golfe, y compris le Koweït, ainsi que principalement par l'Allemagne et le Japon et dans une moindre mesure par d’autres pays dont la Belgique, qui s'étaient refusés à intervenir militairement dans la guerre pour ne pas raviver les souvenirs douloureux de la Seconde Guerre mondiale.

Officiellement, et pour le volet français, on saura ainsi, à travers une série de réponses du ministère du Budget, dont celle publiée dans le JO Sénat du 17/12/1991 (page 2773) que : « Les opérations extérieures menées par la défense et l'opération Daguet ont généré un surcoût de 6,5 milliards de francs dont le financement sur le budget de la défense a été le suivant : une ouverture de 1,4 milliard de francs en collectif 1990 ; une ouverture de 1,5 milliard francs par décret d'avance du 23 août 1991 ; une ouverture de 1,9 milliards de francs en collectif 1991 ; une exonération de tous les exercices d'économies décidés sur tous les autres budgets entre août 1990 et mars 1991, ce qui représente un montant de 1,7 milliard de francs environ qu'il a été décidé de ne pas annuler.
Ces dotations sont venues compléter les crédits ouverts sur le budget de défense en loi de finances initiale pour 1990 et 1991. Seules les ouvertures réalisées en collectif 1990 et 1991 ont été financées par des redéploiements internes sur le budget de la défense. »

Puis celle publiée dans le JO Sénat du 19/12/1991 (page 2853) précise que : « Les surcoûts générés cette année par la guerre du Golfe ont été très importants puisqu'ils s'élèvent à près de 6 milliards de francs. L'exercice 1991 devrait cependant se clore dans des conditions relativement satisfaisantes puisqu'au décret d'avance ouvrant au mois d'août dernier 1,5 milliard de francs supplémentaires et au récent déblocage de 1,3 milliard de francs devrait s'ajouter un collectif d'environ 2 milliards de francs.
Les disponibilités du titre III du budget de la défense seront ainsi accrues de près de 5 milliards de francs. Les contributions financières des pays alliés à l'effort de guerre français se sont élevées par ailleurs à 10,5 milliards de francs en 1991.
Les pays qui ont contribué ont été le Koweït, l'Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis, l'Allemagne et le Japon.
Les imputations budgétaires données à ces contributions relèvent de la seule compétence du ministre délégué au budget. »
Là, en admettant que les ministres sachent compter, les sénateurs ne savent pas faire d’addition : au cours du dollar de février 1991, la somme représente 1,232 milliards $ : il en manquerait.
À celui du mois juillet de la même année, au cours les plus hauts de l’année, ça représente 1,488 milliards de dollars et il en manquerait un peu moins…

Et enfin celle publiée dans le JO Sénat quelques jours plus tard, le 16/01/1992 (page 123) indique que : « Il est inexact de dire que la guerre du Golfe aurait été positive pour la France sur le plan budgétaire.
Au contraire, la guerre du Golfe aura vraisemblablement un coût global élevé pour la France, alors que les contributions versées à ce titre atteignent à ce jour 10,3 milliards de francs.
Les dépenses militaires spécifiques (financées en partie sur le budget 1991) devraient atteindre, selon l'estimation du ministère de la défense, un total d'environ 6,5 milliards de francs sur les deux années. Il convient d'y ajouter, notamment, les dépenses de garantie de l'État au titre des défauts de paiement d'un certain nombre de pays débiteurs touchés par le conflit et dont le montant pour 1991 et 1992 s'établit à 3,3 milliards de francs.
Cette charge pèsera, par ailleurs, sur plusieurs exercices budgétaires. Enfin, la France a contribué à aider les pays de la ligne de front, soit sur son budget propre, soit à travers sa contribution au budget européen pour 1,6 milliard de francs.
Ainsi, le total des coûts atteint, selon les premières estimations, 11,4 milliards de francs, indépendamment des coûts indirects générés par la crise du Golfe. »
Soit environ 1,564 Md$...

Par ailleurs, d’autres sources compteront d’abord 500 milliards de dollars de destructions pour faits de guerre depuis 1980 en incluant la guerre Iran-Irak (300 milliards de dollars de destructions militaires et 200 de destructions civiles) pour l’Irak, plus 200 de réparations dues à l'Iran et au Koweït.
La dette concernant les fournisseurs étrangers dépassant les 50 milliards a été effacée en grande partie après la chute du régime de Saddam Hussein en 2003.
Pour le Koweït, 20 milliards de dollars de destructions.
Pour les États-Unis : 61,1 milliards de dollars de dépenses militaires, dont 48,09 furent remboursés par des pays alliés (Arabie saoudite : 16,8 ; Koweït : 11,1 ; Japon : 9,4 ; Allemagne : 6,6 ; Émirats : 4 ; Corée du Sud : 170 millions ; autres états : 20 millions).
L’Arabie saoudite contribue pour 60 milliards de dépenses militaires et d'aides économiques.
La France recevra officiellement 1 milliard directement du gouvernement Koweïtien en février 1991 (annonce faite le 25 février par le ministère des affaires étrangères) : « L'Émir du Koweït vient de faire savoir au Président de la République française qu'il avait décidé de contribuer à  hauteur d'un milliard de dollars à  l'effort militaire français pour la libération de son pays.
Au moment où les soldats français sont engagés dans l'action terrestre destinée à  mettre fin à une longue et cruelle occupation, la France apprécie hautement cette manifestation de solidarité ».

Puis 1,2 milliard de $ au titre des dépenses militaires, plus, pour les pertes des exportations en Irak estimé à 3 milliards, et un « bonus » de 2,8 milliards supplémentaires après coup, soit 8 milliards de dollars ou environ 61,737 milliards de francs et non pas le montant de 11,4 milliards de francs avancés au Parlement, au taux moyen de conversion de l’époque…
C’est le début d’une « embrouille-totale » où 4,663 milliards de francs disparaissent des radars, depuis le sommet de l’État français où les responsables politiques du moment s’emmêlent les pinceaux dans des dires contradictoires, marquant le début d’un vaste déni sur le sujet.

Le Royaume-Uni, toujours officiellement, recevra 1,23 milliard de $ de dépenses militaires, 1,7 milliard de pertes économiques et un autre « bonus ».
La Turquie comptera 7 milliards de $ pertes économiques, compensée par 2,4 milliards d'aide de la part de l'Arabie saoudite, du Koweït, de l'Allemagne et de la CEE.
Et la Jordanie : 3 à 4 milliards pour pertes économiques.
L'ensemble des nations arabes a estimé au total les pertes financières à 800 milliards de $.
Quant aux palestiniens du Koweït, ils seront expulsés et perdront tous leur travail au Koweït par mesure de rétorsions, vite remplacés par des Sri-Lankais pour nettoyer les rues et autoroutes et servir de main-d’œuvre aux familles koweïtiennes qui reprennent leurs activités habituelles.

La réalité « finale » est un peu différente : Le New-York Times rapporte qu’on aura compté, le 7 septembre 1992 et selon un rapport officiel publié le dimanche précédent, quelques 620 milliards $ de participation financière, à la charge des pays arabes.
Il s’agit d’un rapport économique arabe, une étude annuelle du Fonds monétaire arabe, la Ligue arabe, l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole et d'autres grandes institutions, comptant avec la destruction des puits de pétrole et des pipelines, des télécommunications, des routes, des bâtiments et des usines pour un coût de 160 milliards de $ au Koweït et 190 en Irak.
Il décompte un coût, pour les pays arabes, de 620 milliards $, selon ce rapport officiel émis à l’occasion de la réunion des banquiers centraux des pays du Golfe réunis dans les Émirats arabes unis.

Ce rapport, publié lors de la réunion de banquiers centraux aux Émirats-arabes-unis, a précisé que, en plus, « les gouvernements de l'Arabie saoudite, le Koweït et les Émirats du Golfe ont fait 84 milliards de $ en paiements directs aux États-Unis, la Grande-Bretagne et la France pour les dépenses militaires » (l’origine des « bonus »).
Pour refaire l’addition, si les États-Unis ont bien assumé 61,1 Md$ de dépenses directes et en admettant que ce pays a été intégralement remboursé (et non pas à hauteur de 43,1 Md$, soit un écart de 18 milliards qui « disparaissent » officiellement), il y a donc 11,450 milliards de dollars pour chacun des deux autres cités, qui sont versés d’une façon ou d’une autre à la Grande-Bretagne et autant (ou dans une proportion différente) à la France.
Les fonctionnaires ont déclaré des paiements à l'Égypte et la Syrie, qui étaient aussi membres de la coalition adverse à l’Irak, ont totalisé de 3 à 5 milliards $.
Le soutien logistique direct aux 600.000 hommes de troupes américaines et à leurs alliées en Arabie Saoudite entre août 1990 et mars 1991, ainsi que la construction des pistes d'atterrissage et des camps militaires, aura coûté 51 milliards $, qui ont été payés en grande partie par l'Arabie saoudite et le Koweït.
Le rapport indique aussi que la guerre a contribué à une baisse du produit national brut pour les 21 pays arabes estimés à 1,2 % en 1990 et de 7 % en 1991.
Une grande partie de cette baisse provenait de la suspension des exportations de pétrole de l'Irak et le Koweït et un taux d'inflation qui est passé à une moyenne de 20 % par an en importations et les exportations ont été perturbées.

Au 1er juillet 1991, soit avant le rapport final, le coût de la guerre se répartissait ainsi : 16,8 milliards de dollars venant d'Arabie Saoudite, 16 milliards venant du Koweït, 10,7 milliards venant du Japon, 6,6 milliards venant d'Allemagne, 4 milliards venant des Émirats, 380 millions venant de Corée du Sud, quelques dizaines de millions de dollars venant de Belgique et du Danemark. Soit au total 54,6 milliards de dollars.
Mais pas seulement : la ruée sur Koweït-city des chars irakiens pénètrent jusque dans les palais princiers et la banque centrale.
Au total, entre 3 et 4 premiers milliards de dollars, dont 1 milliard en or ont été volés, plus les 42 tonnes d'or de la Banque Centrale du Koweït, pendant cette phase de l’occupation irakienne.
Au cours de 9.210 $ le kilo, c’est en fait 386,82 millions de $.
En réalité ce serait la totalité des 48 milliards $ présents dans les caisses de la banque centrale du Koweït et caves royales, en billets et en diamants, qui auraient disparu dès les premiers jours de l’invasion.
Les Koweitiens, dans la panique des premières heures, auraient décidé de dispatcher cette fortune dans les principales ambassades arabes et occidentales, libres à elles de rapatrier l’argent en lieu sûr.
Car lors des 7 mois d'occupation du Koweït, les soldats irakiens n’ont pas manqué de piller les richesses du pays (centres commerciaux dévastés, banques pillées, des centaines de véhicules de luxe dérobés...), mais aussi les établissements bancaires et les particuliers.
Et après le cessez-le-feu, l'Irak n'a rendu que l'or volé dans les banques du Koweït, parce que chaque lingot ou barre est numéroté et sauf à les refondre, ils sont invendables sans une forte décote au marché parallèle, alors qu’une autre partie du butin n'a toujours pas été retrouvée...
Ce serait seulement environ 8 milliards de dollars de valeurs sous formes diverses qui reviennent au Koweït sur le total des 48 originels.

Dès lors, à la fin des opérations militaires, le gouvernement américain voit s'éloigner le spectre d'une prise de pouvoir par les chiites irakiens alliés de l'Iran.
Le maintien du dictateur au pouvoir satisfait les monarques arabes du Golfe, qui préfèrent un autocrate désarmé à la tête d'un pays ruiné plutôt qu'un Irak démocratique et laïc, susceptible de représenter un modèle à suivre pour leurs propres sujets.
Il permet d'autre part de justifier la pérennisation d'une puissante base militaire anglo-saxonne au milieu des champs de pétrole.

Et pendant quelques années seulement, l'ordre règnera autour du Golfe cependant que l'Irak continuera d'être bombardé quotidiennement par l'aviation occidentale.
Saddam Hussein et les monarques arabes exerceront un pouvoir brutal et sans entraves sur leurs populations.
Le premier tournera le dos à la laïcité de ses débuts et se rapprochera des mouvements islamistes, au grand dam des minorités chrétiennes de l'Irak, qui commenceront alors à quitter le pays.
Le dictateur renforcera son emprise sur la population en tirant profit de l'embargo imposé par les Américains. Les Irakiens les plus pauvres n'ont d'autre solution que de courber la tête pour recevoir leur part de l'aide internationale, distribuée selon le bon vouloir du dictateur.
Quant aux privilégiés, ils s'enrichissent outrageusement grâce au marché noir.

Les attentats du 11 septembre 2001 contre les tours jumelles de Manhattan et le Pentagone vont réduire à néant ce précaire équilibre et déboucher sur une nouvelle invasion.
Mais c’est une autre histoire.

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