25
ans de prélèvements obligatoires…
Alors qu’ils ont débattu, à onze,
devant vos délicates pupilles émerveillées par tant de gouaille et de propos
« scienteux », ceux propres aux « sachants » et autres
fats, vous avez remarqué que pas un seul, pas un seul vraiment, n’a jamais
parlé d’alléger la facture à présenter à leurs électeurs !
C’est quand même assez incroyable, et
pourtant…
À la limite, c’est à celui qui vous en
piquerez le plus, directement dans votre assiette, où dans celle du mek qui
vous paye encore, mal et un peu (en franc ou en euro) à savoir les entreprises,
les donneurs d’ordre réputés « plein aux as », ou en endettant les
générations futures, celles qui poussent et même celles qui ne sont pas encore
nées.
Attend… quand j’entends dire qu’on va
dépenser plein de fric, en dizaines de milliards de dollar d’euro en
subventions nouvelles, en dépenses de « création d’emploi », de
relance ou de je ne sais quoi d’autres en espérant que la mayonnaise prenne là
où elle n’a jamais prise depuis un demi-siècle, j’en reste sur mon séant.
Parce que bien entendu, pour les uns
comme pour les autres, ils vous présentent ça comme s’il s’agissait de prendre
aux uns pour redistribuer aux autres.
Prendre, là, tout de suite, ou demain,
parfois seulement après-demain, redistribuer, probablement jamais, ou seulement
une partie, plus tard, leur seul évangile.
Parmi « les onze », à part
notre berger du Béarn, qui donc a jamais dirigé une entreprise, qui pioche dans
les compétences disponibles, qui cajole son banquier pour se faire financer ses
investissements par anticipation d’autofinancement, qui a affronté les
nombreuses administrations de contrôle chronophages, a pris le risque de perdre
sa chemise et sa sueur pour la gloire ?
Aucun.
Même notre berger, s’il a pu faire, il
ne dit pas que c’est parce que derrière lui il y avait un élevage familial, une
fratrie, des terres et alpages en héritage, des installations préexistantes qui
dégageaient de quoi survivre.
D’ailleurs, il n’a pas duré très
longtemps pour « entrer en politique » très tôt…
Tout un symbole.
Rappelons que de 1992 à 1999, le taux des
prélèvements obligatoires n’a cessé d’augmenter : Il passe, en 7 ans, d’à peine
plus de 40 % du PIB à près de 43,5 %. 3,5 points, ou presque, de plus en un
temps si court, c’est rarissime.
D’autant que « le besoin » n’a
jamais été mécanique, puisque le PIB croissait encore.
Et pour cause. À la suite du référendum
du 20 septembre 1992, la « Gauloisie-européenne » a ratifié le traité
de Maastricht et s’engageait à respecter les critères de convergence pour
entrer dans l’euro, notamment les cibles maximales de 3 % de déficit (une
ânerie de technocrates) et de 60 % de dette en part de PIB (une autre ânerie de
« sachants »).
Le troisième critère étant la maîtrise
de l’inflation à moins de 2 % : C’est magique, ils en sont à rêver d’au
moins 2 % d’inflation pour espérer régler les problèmes dans un avenir lointain…
Pourquoi sont-ce des konneries ?
Paradoxalement, parce que 3 % de
déficit par an, ça met 100 % d’endettement en 33 ans, ni plus ni moins :
Dans ces conditions, comment réduire l’endettement, SVP ?
Et pourquoi 3 % au lieu de 0 % ?
C’est historique : Parce que le prévisionnel des comptes publics, le
budget en 1992 allait atteindre 3 % de déficit.
Ils ont été une poignée de
« hauts-fonctionnaires » à prévenir le locataire de l’Élysée et qu’il
fallait que son « ami-allemand » lui laisse cette latitude-là à gérer
en vue des élections à venir…
Aussi kon que ça.
Et pourquoi 60 %
d’endettement alors que même les Japonais sont capables de s’endetter à
plus de 260 % sans que cela ne leur pose trop de questions existentielles (et
on ne parle pas des « ricains ») ?
Tout simplement parce que ça
« verrouillait » les prévisionnels des années suivantes : Une
patate-chaude pour une éventuelle alternance !
Qui a d’ailleurs eu lieu rapidement,
mais avec des « responsables-politiques » qui en avaient accepté
l’augure par avance, estimant que le « bloc-euro » pesant aussi lourd
que l’économie du dollar-américain, aurait plus de chance de préserver ses
industries et emplois, son économie, celles des « pays-membres » que
dispersées chacune avec sa propre monnaie.
Logique.
Si mon pays respecte aisément l’objectif
en termes de dette avec seulement 40 % fin 1992, le déficit plonge à 4,6 % du PIB et menace la qualification du pays.
Tous les efforts vont alors converger vers cet objectif : Le taux de TVA est
relevé de deux points en 1995, la CSG est majorée tandis que la CRDS
(Contribution pour le remboursement de la dette sociale) est créée.
Et les ménages sont en première ligne
quand le taux des prélèvements obligatoires s’envole et atteint un sommet en
2009, à près de 44 %.
Il est aussi paradoxalement poussé par
la reprise qui se dessine à partir de 1997 : Les bases fiscales (le revenu des
ménages, la consommation ou les bénéfices des sociétés) évoluent en effet plus
rapidement que le PIB, ce qui est habituel en phase d’accélération. Cela donne
aussi le faux sentiment d’une aisance financière : C’est la fameuse cagnotte
fiscale de 1999…
Vous n’étiez pas nés, vous ne pouvez
pas savoir…
Pressé par l’opinion et l’opposition,
le gouvernement de « Tonton-Yoyo » de la troisième cohabitation
décide alors pêle-mêle d’une baisse de 1 point du taux de TVA, de la
suppression de la vignette automobile, de la réduction de l’impôt sur le
revenu, et de la suppression de la contribution additionnelle de 10 % à l'impôt
sur les sociétés.
Et patatras, comme la conjoncture se
retourne, le taux des prélèvements obligatoires redescend à moins de 42 % en
2003.
Décisions « contra-cyclique »
propres aux autistes-dogmatiques atteints de myopie : Ils auraient mieux
fait de ne rien faire…
Mais, une fois arrivés là, ça veut
commander même à la météo !
Sa remontée jusqu’en 2006 est encore
une histoire de conjoncture : La poussée de la consommation alimente les
entrées de TVA, celle des salaires donne de l’élan à l’impôt sur les revenus et
la flambée de l’immobilier alimente l’ISF.
À cela s’ajoutent des facteurs plus techniques
liés à la réforme de l’assurance-maladie qui aboutissent à un alourdissement de
la fiscalité.
Le taux remonte à 43,6 %.
La mécanique s’inverse à nouveau en
2007 et l’Histoire s’accélère en 2009 avec une chute de près de 1 point. Un
recul historique qui s’explique essentiellement par la violence de la récession
qui fait fondre l’assiette fiscale, ainsi que par les allègements fiscaux
décidés dans le cadre d’un énième plan de relance.
La crise de la dette souveraine ouvre à
partir de 2010 une nouvelle période.
L’État est contraint à des tours de vis
fiscaux sans précédent. Le compteur s’affole : Le taux revient en 2012 à son
niveau de 1999, il le dépasse en 2013 et établit là son record historique à
près de 45 %.
Entreprises et ménages sont sollicités
de façon relativement équilibrée sur cette période et contribuent à l’évolution
générale au prorata de leurs poids dans les prélèvements obligatoires : 65 %
pour les ménages, 35 % pour les entreprises.
Tout en rappelant que cette distinction
n’est que purement comptable.
Les ménages et les entreprises ne
réagissent simplement pas de la même façon aux changements de leur
environnement fiscal.
Pour les ménages, c’est clair, une
dépense nouvelle est forcément compensée par une dépense en moins à court voire
très court terme : Ça se traduit immanquablement par de la consommation en
moins et un dégonflement de l’épargne de précaution, le retardement de grosses
dépenses (travaux, achats d’équipement).
Pour une entreprise, il faut distinguer
celles qui bénéficient d’une « rente de situation » (marchande ou
réglementaire) et celles qui n’en ont pas encore.
Les premières répercutent les charges
nouvelles sur leur prix ; les secondes s’adaptent comme les ménages en
« pliant les gaules », en réduisant la voilure, en reportant les
dépenses d’investissement (qui portent leur avenir), pour faire face et
conserver leurs parts de marché à marge réduite.
Ce qui à terme les fragilise… et crée
peu ou prou du chômage et au moins le gel des embauches.
Avec une infinité de variétés des
réponses possibles en fonction des situations rencontrées…
Et notez qu’au final, c’est quand même « les
ménages » qui en payent dans tous les cas la factures : Taxez le pet
des vaches, ce n’est pas elles qui paieront la taxe !
À partir de 2014, la pression baisse,
un peu, mais pas pour tout le monde : Les entreprises bénéficient du CICE alors
que la barque continue de s’alourdir pour les ménages. La tendance se renforce
en 2015 avec la montée en charge du CICE et les premières mesures du « pacte de
stabilité ».
Le seuil de tolérance des « Gauloisiens-de-Gauloisie »
face à l’impôt est franchi et ce n’est pas la suppression de la première
tranche de l’impôt sur le revenu qui va compenser la hausse des autres mesures
fiscales.
Le constat est là : Les prélèvements
obligatoires sont en mon pays (celui que j’aime tant et qui me le rend si mal…)
très nettement supérieurs aux autres économies comparables et ce sont les
ménages sur lesquels s’est concentré l’effort : 3 points de plus depuis 2000.
C’est bien là l'origine du ras de bol
fiscal des « gauloisiens ».
Et personne ne semble en tenir compte :
On est encore, chez « les onze », dans l’annonce de mesurettes qui
ne pèsent au mieux + ou – 0,5 % du PIB.
Alors qu’il faudrait sortir de ce
cercle-infernal de la captation toujours plus grande de l’économie par une
administration de « sachants » qui n’ont jamais imaginé que ça existe
… ailleurs.
C’est complètement incroyable et
pourtant.
C’est ce à quoi vous avez assisté mardi
dernier, dans la cacophonie du plateau de TF15, où même les « solutions
extrêmes » sont passées, semble-t-il, pour des utopies même pas très
drôles.
Dommage finalement, mais c’est comme
ça : Vous n’avez que ce que vous méritez, rien de plus.
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