Il
faut le savoir
Parce que c’est déterminant quant au fonctionnement de votre démocratie
représentative, le « pire des systèmes politiques, à l’exception de tous
les autres ».
Étienne Girard nous en a fait un descriptif dans « Marianne »
l’autre semaine.
Je voudrai lui dire pourquoi, non seulement il a raison, mais également
pourquoi vous allez tous passer sous la toise.
Et que vous direz merci (*)…
C’est d’abord une information qui est un peu passée inaperçue :
« Beau-Raie-L’eau » est confirmé très démocratiquement Délégué
national « d’En marche », poste qu’il occupait depuis octobre 2016.
Depuis, de « mouvement », la structure est devenue
« Parti » : « LREM-même-pas-en-rêve ».
Vous pensez qu’à l’instar d’une vie démocratique assumée, comme dans tous
les autres partis du pays, les adhérents ont pu voter, soumettre des
candidatures, débattre, même en interne.
Pas du tout, pas du tout.
Détrompez-vous !
S’ils assurent que le parti de « Manu-Mac-Rond » « appartient à ses adhérents » (c’est
marqué comme ça dans les futurs statuts), ceux-ci ne prévoient aucune élection
interne !
Toutes les décisions seront prises par d’autres.
Ce qui est normal : Ne sont adoubés que ceux qui font acte de candidature
et montrent quelque intérêt pour la vie politique.
Souvenez-vous, pour obtenir l’investiture du parti aux législatives, il
fallait non seulement avoir fait une déclaration de foi en bonne et due forme,
présenter un dossier complet de soi-même, mais également passer un
« grand-oral » de confirmation et signer une « charte de
l’élu », où ‘impétrant s’engageait par écrit à voter – sans discuter –
toutes les mesures proposées par le futur gouvernement !
Pas de discussion : De bons soldats, bien obéissants, les débats,
même pas en interne sous peine d’exclusion !
Passons et pourquoi pas : On n’est pas facho par hasard, on le
devient !
Ça va d’ailleurs plus loin. Ce samedi 8 juillet au Paris Event Center, la
question de la structuration du mouvement aura occupé la majeure partie des
interventions, lors de la première convention de « La République en marche »
(LREM-même-pas-en-rêve).
« Modernité », « ouverture » et « renouvellement », ont été répétés par
la plupart des orateurs. Et Ô surprise, il devient alors indéniable que le
parti majoritaire absolu du pays s’oriente vers un modèle inédit : À force
de vouloir se démarquer des autres formations politiques, ça devient finalement
le parti le moins démocratique de la « Gauloisie-totalitaire ».
Les « adhérents » vont voter pour avaliser ces statuts d’ici au
30 juillet, et ils n’auront ensuite plus aucune prise sur les décisions au sein
du mouvement.
Bien sûr, ces 373.000 militants auront un rôle, mais il sera absolument
accessoire.
Ils pourront par exemple saisir le bureau exécutif de « toute information utile à l’organisation et
à la vie du mouvement » (c’est prévu), mais pas d’imposer une
position.
Un petit nombre d’adhérents pourront intégrer « le Conseil »,
présenté dans les statuts comme le « Parlement » du parti, mais 20 %
d’entre eux seront tirés au sort, et 80 % pré-désignés pour être déjà des élus
locaux du parti et les référents territoriaux déjà adoubés par ailleurs par les
dirigeants « non-élus ».
Au nombre de 110.
Autant dire que les 308 députés et 25 sénateurs du parti-présidentiel
disposeront probablement de la majorité absolue au sein de l’instance et
pourront ainsi imposer le point de vue officiel puisqu’ils… ont déjà signé pour
ça.
D’autant que ça tombe bien puisque le Conseil contrôlera l’ensemble des
instances importantes du parti, dans une organisation en forme de poupées
russes, où chaque collège s’emboîte dans un autre.
Le ou les dirigeants ? Nommés par le Conseil.
La commission d’investiture, chargée de sélectionner les candidats aux
élections ? Désignée par le Bureau exécutif, lui-même… nommé par le Conseil.
Quant aux référents territoriaux du mouvement, ils ne sont pas non plus
élus mais nommés par la direction de « LREM-même-pas-en-rêve ».
Tout se tient : Ce n’est pas « la base » qui se fait
représenter, mais « la tête » qui en impose !
Vous vous souvenez que je vous avais déjà causé de « Beau-Raie-L’eau » en avril dernier. Je le voyais
ministre des affaires sociales et m’étais engagé à aller le féliciter s’il y
parvenait. Il n’a manifestement aucune appétence pour les feux de la rampe :
Il a bien mieux.
Non seulement il est de ces « visiteurs du soir » qui viennent
« contrôler » – non, on dit « conseiller », c’est vrai –
l’action présidentielle de façon officieuse (tellement officieuse que la presse
accréditée a été priée de déguerpir de devant l’entrée…), mais il réplique
exactement ce qui fait sa fortune personnelle (et celle de quelques-uns qui
l’entourent).
Je vous explique : Dans une société, commerciale ou civile, celui qui
décide, c’est celui qui juridiquement possède. Dans une association, une
coopérative, c’est celui qui paye sa cotisation. Dans une fédération, c’est
pareil.
Dans une démocratie, c’est l’électeur inscrit (les autres ne comptent pas,
pas plus que ceux qui ne se déplacent pas le jour du scrutin).
Seulement voilà, dans une démocratie, une association, une coopérative un
peu moins, l’électeur est versatile.
Versatile, il change d’avis comme de chemise et on ne peut pas compter sur
lui dans la durée.
Sauf à le manipuler, mais c’est une autre histoire dont on recausera plus
tard : Pour l’heure il me manque encore des éléments pour essayer de vous
paraître pas trop kon sur le sujet.
Comment se démerde depuis plus de 30 ans « Beau-Raie-L’eau »
pour réunir dans sa « fédération » d’association quelques 800 à 1.000
associations tel qu’il « consolide » 15.000 salariés ?
C’est très simple et bête comme chou : Il fonctionne à
l’envers !
Un vrai modèle du genre…
Globalement, pour x ou y raisons, notamment l’instabilité de la
« gouvernance » des associations, ses troupes entrent dans le Conseil
d’administration de l’association-cible. Non pas des hommes ou des femmes
mortelles et « versatiles » par excellence, mais des associations
représentées par des « salariés-de-confiance ».
Ce n’est pas pyramidale, c’est circulaire (vous savez,
« l’économie-circulaire », bé ça vient de là…), les
« boutiques » se contrôlent mutuellement avec une poignée de
« fidèles-désignés » et choisis, avec un lien de subordination étroit
qu’est le contrat de travail : Ils dékonnent, hop dehors et ils sont
remplacés dans l’heure par d’autres plus dociles à qui on fait un pont d’or
inespéré.
J’en connais plusieurs, de « bons soldats », qui sont totalement
infatués à « la Coupole » de tête et son patron,
« Beau-Raie-L’eau » soi-même.
D’ailleurs, lui aussi est officiellement « salarié » de son
groupe. Et il choisit ses propres administrateurs de patron, qui changent
régulièrement et sont « choisis » pour procurer une « caution
morale » indubitable et notoire.
Puis ils s’en vont et sont remplacés quand ils commencent à se rendre
compte de l’abus de confiance que cela représente…
C’est la clé de voute.
Bref, une fédération d’association, qui ne coûte pas un rond – un vrai
hold-up – qui ne fonctionne pas de bas en haut, mais de haut en bas.
Et ça marche… depuis 30 ans comme ça !
Avec « LREM-même-pas-en-rêve », l’administrateur de tête, c’est
« Mak-Rond ». La clé de voute.
Et tout le système mis en place est là pour le soutenir avec dévotion,
payé par le denier public justement pour ça.
Ça ne coûte toujours pas un rond et en plus ça va rapporter gros.
La présidente par intérim « d’En Marche », assume ainsi benoîtement
une volonté de privilégier l’efficacité du mouvement sur des élections internes
qui pourraient susciter des ambitions mal placées.
Les idiots utiles, décidément…
La rhétorique est magnifique : « En observant le fonctionnement des autres partis, nous nous sommes
aperçus que plus vous créez des postes, plus vous risquez de créer des
ambitions pas forcément tournées vers l’intérêt du mouvement. Nous voulons
éviter ça ».
Un autre en dit : « On ne
veut pas de baronnies locales et de rivalités où le succès de l’un dépend de
l’échec de l’autre, comme ça a pu être le cas au PS ».
Il faut dire que ces dernières années, avec l’organisation de primaires au
« P.Soce », chez les « Républicains-démocrates » et
les « écololos » le phénomène a pris une ampleur jamais vue. Au « P.Soce »,
on vote même pour chaque désignation interne : Tous les candidats aux
législatives ont été adoubés par les militants de leur circonscription avec les
résultats que vous avez pu noter.
À la direction de « LREM-même-pas-en-rêve », on vous dit que
cette absence de démocratie interne n’empêchera pas les débats : « Avec leur pouvoir de faire remonter des
sujets, les adhérents auront au final beaucoup plus de poids qu’ils n’en
auraient eu en élisant un premier secrétaire tous les deux ans ».
Tiens donc ?
Facile quand tu es écarté des décisions.
Au moins, au PCF, on débattait, on remontait les bonnes idées qui passaient
le filtre de commissions élues et on décidait ensuite, « un pour tous et
tous pour un ».
Car effectivement, dans « Groupe SOS », les ex-adhérents sont
regroupés en « comités ». D’usagers, de bénévoles, d’habitants, de
quartiers, d’experts…
D’ailleurs, c’est une idée géniale de la CNAF pour l’accueil dans les
centres sociaux qu’elle subventionne. En fait, elle a été soufflée à leur « Dégé »
qui l’impose par « Beau-Eaie-L’eau » et en retour, signe d’une probité notoire, le
« Dégé » s’est même fendu d’une inauguration parigote de la reprise d’un
centre social par le groupe SOS !
Mais là encore, même les meilleures volontés et idées, tant qu’elles ne
sont pas validées par la « Coupole » de décisionnaires auto-élus par
des adhérents choisis par les mêmes, il ne se passe rien…
Déni de démocratie…
Ceci dit, c’est le schéma des meilleures dictatures !
Rappelez-vous des élections ayant porté au pouvoir quelques nazillons, de
celles des Bolchéviques, de celle qui a su soutenir le Duce, j’en passe et des
meilleurs.
On est exactement entré dans un schéma démocratique similaire.
Et il se peut qu’on ne puisse pas en sortir avant de nombreuses années.
Cinq ans minimum, malgré ce qu’on en a dit hier, probablement plus, car un
« système », quel qu’il soit, une fois en place n’a d’objectif que de
se maintenir.
Et il va tout faire pour s’imposer dans les esprits, soyez-en sûr.
Ce n’est pas grave : C’est vous qui avez choisi, en plus c’est vous
qui payez et c’est vous qui direz « merci » (*) !
Finalement, je suis parti en exil pensant le raz-de-marée de la
« peste-blonde » incontournable. Eh bien je ne regrette pas, parce
que c’est le « sida-de-l’intellect » qui a pris ses aises « au
pays ».
Et vous le savez, les sidas une fois chopés, même avec une lourde
trithérapie, ce n’est pas si facile de s’en défaire…
(*) Selon la formule des « Maîtres du monde »…
Pas mal les articles d’Etienne Girard !...
RépondreSupprimer« En-Marrrche !...», comme disait l’adjudant Tataouine lorsque je faisais para dans l’armée et qui me hurlait aussi «Pousses-toi de là nez de bœuf !...» parce que j’étais juste sous sa coupole.
Avec de telles méthodes, « Micron » devrait avoir finalement le soutien des militareux, tout du moins ceux de la base, qui aime bien obéir.
Un joli petit parti totalitaire qui reprend d’ailleurs quelques caractéristiques des « soces » car les députés « micronistes » n'ont pas le droit de signer des amendements ou des propositions de loi d'autres groupes.
Même des alliés...
Mais ça commence à gueuler dans les rangs !...
Selon un député de « En-Marrrche !...», » médusé par cette disposition, « c'est un copier-coller des règles du groupe PS ».
« Ce genre de pratiques claniques, c'est la culture socialiste, pas la culture « d’En-Marrrche !...», raille notre député, qui note malicieusement que le président du groupe, Richard Ferrand, est issu du PS et que le nouveau secrétaire général du groupe LREM, Jérôme Taillé-Rousseau, était auparavant secrétaire général-adjoint du groupe PS à l'Assemblée.
Enfin, on est en démocratie, nous avons d’autres partis qui sont autant de contre-pouvoirs, des moyens d’information en pagaille et des possibilités de débats multiples.
Bref, on n’a pas fini de rigoler, surtout si le chef oublie de « penser printemps !... ».
Bien à vous !...
Haddock
Bien à vous...
SupprimerEn notant quand même que es "opposants" commencent tous à être "mouillés" dans les "affaires" et que ça se voit.
Que d'ailleurs, ça ne va pas finir de voir de plus en plus.
A mon sens, l'opposition ne peut plus venir des institutions !
Je m'explique : Une fois qu'une structure associative et sans but lucratif est entrée dans le giron de "Beau-Raie-l'eau", elle n'en sors plus jamais que les "pieds devant".
Et justement, toute l'astuce du groupe SOS est d'entrer que dans des structures financièrement saines.
Saines et soutenues par les autorités, sans ça ils n'y vont pas : Ce sont des suceurs de subventions, pas des "redresseurs".
Ils l'ont fait une fois pour un groupe hospitalier du Grand-Est, mais c'est parce que le conseil général s'était engagé à financer à tout rompre.
Et une autre fois, pour une ONG - je ne sais plus laquelle - mais là encore, parce que l'ONU finançait sans discuter.
A mon sens, c'est le sort du pays, sauf que dans un pays, le financeur ça reste le kon-tribuable.
Un peu les banquiers pour faire les fins de mois, mais il faut rembourser à un moment ou à un autre... Et "Mak-Rond" est né banquier, adoubé par la "Trilatérale"...
D'ailleurs lui cherche déjà des financement européens- d'autres kon-tribuables - pour faciliter sa politique de redressement d'ailleurs saluée par le FMI (alors qu'on a encore rien vu... !!!) qui reste aussi un financeur de "dernier recours", il ne faut pas l'oublier.
C'est d'ailleurs ce que d'autres appellent "l'alignement des planètes".
Personnellement, j'ai un gros doute.
Mais je dois être le seul : Pas grave, j'ai l'habitude.
Bref, bien à vous tout de même !
I-Cube